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Mode d’emploi pour affronter une baisse de salaire
Une récente analyse de données de Statistique Canada réalisée par l’Institut du Québec présente de nouvelles conclusions quant à la condition salariale des Québécois et Québécoises : la croissance des salaires est en forte hausse depuis 2018. On parle d’une hausse moyenne de 4,8 % par année.
Bonne nouvelle? Pour plusieurs salariés oui, mais pour d’autres il n’y aura aucune différence sur leur talon de paie. En fait, certains devront même faire face à une baisse de salaire! De quessé? Pourquoi quelqu’un serait victime de ça!?
Malheureusement, ce phénomène arrive plus souvent qu’on le pense.
Il y a plusieurs raisons qui peuvent se cacher derrière une situation ou notre salaire annuel perd quelques chiffres. Et malheureusement, ce phénomène arrive plus souvent qu’on le pense. Heureusement, il y a aussi plusieurs façons d’y faire face sans perdre la face.
L’augmentation, une obligation?
Je me souviendrai toujours de la première fois où j’ai vu le total des déductions gouvernementales sur la paie de ma première job «professionnelle» en sortant de l’université.
37,5%! J’ai appelé les ressources humaines. « Est-ce qu’il y a une erreur? NON? »
J’entendais souvent les adultes chialer sur les taxes et leur salaire quand j’étais jeune, et j’ai vite compris pourquoi.
Parce qu’en plus de cette douche froide, je n’ai même pas eu d’augmentation salariale à la fin de ma première année. Encore une fois, la gentille madame des RH m’a expliqué que, selon les normes du travail, un employeur n’est pas obligé d’en accorder une. Par contre, si le taux du salaire minimum augmente, il doit l’ajuster en fonction. Il n’est pas obligé de l’ajuster en fonction du coût de la vie, donc même si votre salaire reste le même, vous devenez perdant au fil du temps.
De plus, il peut légalement réduire votre salaire, mais il est obligé de vous donner un préavis (soit le cue idéal pour commencer à refaire votre CV et regarder ailleurs).
La diminution du salaire et ses nombreuses raisons
En novembre dernier, j’ai reçu une nouvelle plate : j’allais faire partie des 9200 Québécois à devenir chômeurs avant le temps des Fêtes. Pourquoi? Licenciement collectif et je comptais parmi ceux avec le moins d’ancienneté. Honnêtement, je n’ai pas été surpris de la nouvelle. La restructuration est un classique de fin d’année quand une entreprise doit rendre des comptes à ses actionnaires. Chaque année au Québec, plus de 20 000 salariés en subissent les conséquences.
Je ne pouvais pas avoir le beurre et l’argent du beurre et j’ai dû prendre une diminution de salaire d’environ 7000$.
En fin de compte, j’ai réussi à me trouver un autre emploi qui me convient davantage surtout du côté des tâches, de l’équipe, de l’horaire et des avantages sociaux. Évidemment, je ne pouvais pas avoir le beurre et l’argent du beurre et j’ai dû prendre une diminution de salaire d’environ 7000$.
Une baisse de salaire peut aussi être le résultat d’un ultimatum donné par l’employeur lorsque les temps sont durs pour la compagnie.
À titre d’exemple, près d’une centaine d’employés d’Aéroports de Montréal l’ont vécu à la dure tout juste avec les Fêtes l’année dernière : accepter une réduction de leur rémunération de 28 à 33 % ou perdre leur emploi au profit d’un sous-traitant. Ça, c‘est plus du quart du salaire, soit environ 16 000 $ par année de moins sur leur rémunération globale.
Une autre raison, moins extrême, mais qui peut affecter votre rémunération annuelle est votre rendement.
En effet, si vous avez des objectifs annuels en vue d’un bonus et que vous les atteignez pas, le patron n’est pas obligé de vous en donner plus. Même chose si l’entreprise n’arrive pas à atteindre les siens. Bien souvent les professionnels qui travaillent pour de grandes compagnies comptent sur cette prime pour arrondir leur salaire annuel de quelques milliers de dollars. Par exemple, en 2012, Hydro-Québec aurait distribué plus de 4000$ à chaque employé à la suite d’une bonne année financière!
Bref, vaut mieux ne pas trop se faire d’attentes en comptant sur un bonus pour égayer votre temps des Fêtes!
Un poste moins payant, quoi faire?
Pas de panique! Selon l’ampleur de la baisse, la première chose à faire est de revoir votre budget et vos priorités. Par exemple, êtes-vous abonné à une plateforme de streaming, mais vous n’avez même pas le temps de la regarder? Avez-vous besoin d’une voiture pour cette nouvelle job? En vous posant ce genre de questions, vous pouvez commencer à y voir plus clair. Le gouvernement du Canada offre d’ailleurs une calculatrice budgétaire qui peut être un excellent outil pour commencer votre réflexion.
Peut-être que votre nouveau poste vous laisse plus de temps libre? Ou du temps pour retourner à l’école à temps partiel pour acquérir de nouvelles compétences puis recommencer à zéro dans une nouvelle industrie?
Lorsque j’ai décroché un emploi moins payant au début de l’année, j’ai réalisé que j’avais le temps d’offrir mes services de rédaction. En somme, cet article est le fruit d’une baisse de salaire et je ne pourrais pas être plus fier!
En sachant mieux où vous en êtes dans votre carrière et ce que vous voulez à long terme, vous pouvez mieux déterminer si un plus petit salaire vous convient. Qui sait, l’introspection peut être payante!