Logo

Ma première rentrée à l’UdeS

Petit manuscrit pour bien se perdre sur son campus.

Par
Flavie Caron-Leblanc
Publicité

Samedi 9 avril, il est autour de 8 h 30 lorsque je foule pour la première fois le sol du campus principal de l’Université de Sherbrooke. Dans cette ville que je confondais, plus jeune, avec la forêt de Sherwood se tient un événement de bienvenue pour les nouvelles et nouveaux admis au baccalauréat en littérature.

Sur les lieux, je me rends rapidement compte que le campus est beaucoup plus vaste que je ne me l’étais imaginé. À la suite des discours enflammés de nos futur.e.s enseignant.e.s, mon groupe et moi faisons une visite guidée de l’école.

Après avoir joué à la touriste durant quelques heures, je tire une conclusion : j’espère sincèrement trouver une chaumière où le Shérif de Nottingham ne sera pas passé!

Le mot qu’il ne faut pas prononcer

Arrivée à la bibliothèque, trépidante du désir de connaître les gens de ma nouvelle cohorte, je pose spontanément la première question qui me vient à l’esprit : « C’est quand, les initiations? »

Publicité

La boîte de Pandore s’ouvre. Tous les yeux se rivent vers moi avec un mélange d’étonnement et de peur.

N’ayant pas l’habitude de me retrouver face à ce genre de réaction, j’interroge Joël, un bénévole universitaire. Il m’explique : « Avec les années, à cause de tous les dérapages qu’il y a eus, les gens ont commencé à voir le mot “initiation” comme négatif. On a commencé à l’associer à des violences sexuelles, à des évènements qui tournent mal… »

Pour permettre aux nouveaux et aux nouvelles de se sentir en sécurité, les initiations ont donc été rebaptisées : on parle maintenant de la « semaine d’intégration ». Eh bien!

Le jour J

Lundi 29 août. Il n’y a malheureusement pas eu d’intégration pour ma cohorte et moi pour des raisons administratives. Par conséquent, je remets les pieds sur le campus étudiant près de quatre mois après ma première visite. Les lieux n’ont pas changé, mais je ne suis pas pour autant devenue une spécialiste de ma faculté.

Croyant gagner du temps, je décide d’emprunter les passages souterrains pour me rendre plus rapidement à mes locaux. Peut-être vais-je croiser un collègue de classe sur le chemin? Ou Robin des bois?

Publicité

Sans plus attendre, je passe les portes du pavillon multifonctionnel et m’engouffre dans ses sous-sols en quête de ma salle de classe.

Les souterrains

Emprunter les souterrains pour se rendre au Pavillon des lettres et sciences humaines est clairement la meilleure option pour se perdre. Contrairement aux bâtiments Lionel-Groulx et Jean Brillant de l’Université de Montréal, les locaux des lettres et sciences humaines de Sherbrooke sont situés sur un côté abrupt de la montagne. Par conséquent, une fois au pavillon d’éducation, les couloirs souterrains ne sont plus sous terre, mais correspondent au deuxième étage de l’aile A-8.

Je vous ai perdu.e? C’est normal, moi aussi, je le suis. C’est ainsi que, croyant devoir descendre des escaliers pour poursuivre mon chemin, je fais connaissance avec les casiers des étudiant.e.s en éducation. Bloquée dans un cul-de-sac, ne sachant par où passer pour parvenir à l’aile A-3, j’essaie de me remémorer les vidéos de survie de Bear Grills que je regardais au primaire. Alors que je crains le pire, une secrétaire s’enquiert de ma situation, un miracle descendu du ciel (ou plutôt du troisième).

Publicité

Sortir de la pénombre

Les corridors de ma faculté sont magnifiques, mais se ressemblent beaucoup d’un endroit à l’autre. Suivant Ariane (ma salvatrice), je traverse un nombre incalculable de portes toujours en ayant l’impression de franchir des portails multidimensionnels tels que les aurait invoqués Docteur Strange.

Après que l’on a tourné un corridor, descendu un escalier, monté une rampe, c’est finalement derrière une alvéole de vitre que se trouve l’entrée de mon local. Je remercie grandement ma bienfaitrice avant de finalement prendre place à un pupitre.

Tout est bien qui finit bien

Inutile de préciser que sans ma bonne samaritaine, je n’aurais jamais retrouvé mon chemin et serais probablement en train de croupir entre deux casiers, pleurant sur mon sort, telles les nombreuses victimes du Minotaure dans le mythe de Thésée.

S’il n’y a qu’une chose à retenir de mes facéties, c’est que même sans être nos amis, les gens de l’UdeS sont enclins à venir en aide aux nouvelles et nouveaux venus dans le besoin. Est-ce qu’il s’agit d’une généralisation? Peut-être, mais j’ose croire que j’ai raison.

Publicité

Pour l’instant, je ne connais ni l’emplacement de la cafétéria ni les individus faisant partie de mon programme, mais j’espère pouvoir tomber à nouveau sur une bonne boussole humaine pour me permettre de me retrouver dans les chemins sinueux de l’Université de Sherwood… heu, de Sherbrooke!

Commentaires
Aucun commentaire pour le moment.
Soyez le premier à commenter!