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Logan Petit Lot: redonner ses lettres de noblesse au beurre d’arachides

La nouvelle vague des petites noix.

Par
Alexandre Perras
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Vous êtes fan des cafés troisième vague? Des microbrasseurs? Ou de petits producteurs de vin nature? Vous avez probablement répondu oui à l’une de ces trois questions. Qui n’aime pas un produit bien fait, consciencieux de l’environnement et fait dans le respect des producteurs et des entreprises qui composent la chaîne de production dudit produit?

Le duo cherche à créer le même engouement pour l’univers des noix, que les cafés «third wave» ou les microbrasseurs locaux ont eu sur leur domaine respectif.

C’est le pari que Vanessa Ishmael et Rémi Payette, fondateurs de l’entreprise Logan Petit Lot, se sont donné, il y a un peu plus de deux ans, en se spécialisant dans la production de beurres de noix… en petits lots. Le duo, qui est aussi un couple dans la vie, cherche à créer le même engouement pour l’univers des noix, que les cafés «third wave» ou les microbrasseurs locaux ont eu sur leur domaine respectif.

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Comment y arriver? En offrant une garantie de fraîcheur et de saveur, certes, mais aussi en assurant la traçabilité de ses produits. Que ce soit par l’utilisation de produits locaux ou une garantie équitable et biologique de leurs produits importés. Un défi de taille qui attend l’entreprise qui se dresse contre une industrie parfois controversée.

Vanessa Ishmael a pris le temps de répondre à nos questions.

Pourquoi Logan?

Rémi, mon conjoint, et moi, on a vécu à Chicago pendant deux ans dans le quartier Logan Square plus précisément et c’est là qu’on a eu l’inspiration pour tous les produits à base de noix. On a commencé à faire des petits tests et moi à ce moment-là je ne travaillais pas et puis on a vraiment été charmés par ce quartier-là. C’est là que l’idée a commencé.

Qu’est-ce qui a été l’élément déclencheur qui a mené à la concrétisation du projet? Un matin précis ou un beurre de noix quelconque?

En fait, aux États-Unis, et bien qu’on les associe souvent à tout ce qui est fast-food, il y a beaucoup d’innovation culinaire. Il y a plein d’endroits où l’on peut trouver des microbrasseries, ou des petits produits plus avant-gardistes, des petites productions de produits vraiment spéciaux. C’est vraiment l’offre de beurre de noix qu’on a pu trouver là-bas qu’on trouvait super intéressante. De petits producteurs avec des saveurs qu’on n’avait jamais expérimentées ici au Québec. L’idée d’un produit bien fait, très peu transformé et santé nous appelait beaucoup.

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Rémi avait une carrière aux États-Unis avant de faire le pari de l’entrepreneuriat. Pourquoi avoir arrêté ça?

Rémi a eu une opportunité avec son poste dans une entreprise et c’est pourquoi on a bougé là-bas, mais c’était une décision qui allait nous fixer là-bas sur le long terme nécessairement. Pour nous, c’était une espèce de petite bulle, un intermède qui ne serait pas pour toujours, mais qui nous permettrait de vivre quelque chose de vraiment différent pendant un certain temps. Et par la même occasion, j’ai volontairement pas pris de travail aux États-Unis afin que je puisse me consacrer sur la création d’un projet entrepreneurial, chose qu’on voulait faire ensemble depuis un moment déjà!

L’entrepreneuriat en couple, ça doit comporter son lot de défi? Comment dealez-vous avec ça?

Ce qu’on a trouvé comme bonne façon de fonctionner, c’est de se trouver des rôles et responsabilités différents. Je m’occupe donc du développement des affaires et du service client et du côté de Rémi, il s’occupe plus de la production, le volet assurance-qualité des produits et la relation avec les fournisseurs. Cette séparation des tâches n’a d’autres choix que de créer une certaine confiance à l’égard de l’autre pour son domaine d’expertise. C’est sûr que des fois, on reste un couple, on va échanger sur plein de trucs que ce soit plus d’un bord ou de l’autre, mais au final on se fait confiance à 100%.

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Est-ce que vous dressez la frontière entre la vie professionnelle et la vie personnelle? Y en a-t-il une?

C’est un défi dans la mesure où ce projet, c’est quelque chose qui nous passionne énormément. C’est encore embryonnaire, ça fait un peu plus de deux ans donc c’est sûr qu’en ce moment, on se sent très motivé. C’est difficile de dire comment ça sera dans 5, 10 ou 15 ans, mais pour l’instant, c’est sûr qu’on a beaucoup de fun à parler du projet dans nos temps libres. Donc, on en parle beaucoup, mais on ne ressent pas pour l’instant que ça nous envahit, si je peux dire. On est encore au stade des idées et d’explorer les prochaines étapes qu’on aimerait faire, on ne touche pas trop aux décisions du quotidien. On utilise surtout nos temps libres pour rêver finalement!

Vous faites le pari de la production responsable et locale? En quoi cette mission est d’autant plus importante depuis le début de la crise?

Je te dirais que c’est toujours quelque chose qu’on a voulu faire, de la même façon que le mouvement bean-to-bar pour le chocolat ou les microtorréfacteurs avec les grains de café, c’est l’importance d’aller chercher un approvisionnement qui est responsable. De plus en plus, on peut voir la même chose avec les microbrasseries qui se consacrent vraiment sur le local. Mais dans le domaine des noix, c’est pas vraiment une tendance! Les noix, en soi, c’est un marché de commodité dans la mesure où il y a un prix pour les noix et il y a de gros joueurs qui achètent ça, c’est mis en commun puis il y a les distributeurs et le tout se fait à très grande échelle.

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Nous, on aimerait pouvoir faire une différence à ce niveau-là en réduisant l’échelle pour vraiment savoir d’où proviennent les ingrédients qu’on utilise d’autant plus que ce sont des produits importés dans le cas des noix. Il y a encore du chemin à faire pour réussir à se rendre au niveau des coopératives et des fermiers puisque notre pouvoir d’achat n’est pas encore assez gros, mais depuis quelque temps, on fait affaire avec l’entreprise québécoise Umano, un importateur et distributeur de produits certifiés équitables et biologiques qui nous aide dans cette mission.

Quant à nos autres ingrédients utilisés pour sucrer ou saler nos beurres, le pari du local est assuré, avec nos sucres d’érables québécois par exemple ou notre sel de mer qui vient de Terre-Neuve-et-Labrador.

Justement, comment avez-vous vécu les derniers mois?

On a quand même été chanceux. On ne peut pas se plaindre! Il y a beaucoup de gens qui se sont tournés vers les produits québécois. Le message du local est passé partout dans les derniers mois et je pense que les gens ont eu cette conscience-là pendant la pandémie.

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Bon nous, on fait un produit fait à la main, assez artisanal, donc c’est sûr que ça ne représente pas le même coût qu’un produit qui est fait à grande échelle et qui est distribué dans les grandes surfaces. Mais puisque ce qu’on offre est alimentaire, on dirait que les gens ont été très réceptifs à ce genre de produit là, puis on a connu une belle demande dans les derniers mois!

Cue bouffe: quel est le mélange le plus «improbable», mais super satisfaisant qui peut être fait avec les noix?

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On a un produit qui rappelle le goût du fromage, mais c’est fait avec des noix de cajou! C’est hyper bon et on peut le servir autant à l’apéro, comme on servirait des fromages ou des pâtés traditionnels, qu’au souper avec un bol de pâtes pour une sauce sans produits laitiers!