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LOCATION DE VOITURE : COMMENT TRANSFÉRER SON BAIL
J’ai utilisé les mots « bail », « transfert » et « location » en l’espace de quelques phrases – je peux comprendre votre angoisse subite. Un petit exemple pour y voir plus clair : les enfants commencent à être à l’étroit sur la banquette arrière de votre Yaris (comprendre ici qu’ils se donnent continuellement des coups de pied et que même Pat’ Patrouille ne peut les calmer), mais il vous reste encore deux ans à payer sur votre bail. Que faire ?
Le transfert de location peut alors être votre meilleur ami. L’Office de la protection du consommateur précise qu’un.e consommateur.rice peut céder son contrat de location à une autre personne. Cette cession le dégage alors de toute responsabilité.
Pouvez-vous juste me dire ce que je dois faire ?
Demandé comme ça, ça va me faire un grand plaisir. Comme mon expérience automobile s’arrête à ma bonne vieille Nissan Versa que je possède depuis mes 20 ans, je me suis tourné vers Jesse Caron, expert automobile chez CAA-Québec afin de mieux vous aiguiller.
Sans surprise, la première étape est de trouver quelqu’un intéressé à reprendre le bail et à assumer les dernières mensualités. Bien sûr, les Marketplace et autres sites de petites annonces classées feront très certainement partie de vos premiers réflexes si vous ne connaissez pas déjà quelqu’un qui serait preneur dans votre entourage immédiat.
Avis à vous, oui vous, qui voyez déjà cette première étape comme une énorme charge mentale : il existe plusieurs options – prenez une grande respiration.
Certains sites comme Vroum.ca, Bye Bye Bail et Lease it Express pour ne nommer que ceux-ci, proposent des portails spécialement dédiés à ce genre de transaction et peuvent vous permettre d’entrer directement en contact avec des intéressé.e.s.
Il faut cependant prévoir un frais d’entre 150$ et 300$ pour la publication de l’annonce.
Dans le contexte automobile actuel où la demande pour les véhicules d’occasion a augmenté de manière surprenante suite à une diminution de l’approvisionnement en véhicules neufs dans les concessions automobiles, vous ne devriez pas avoir de difficulté à trouver preneur.se (surtout si votre véhicule roule toujours, bien sûr).
Par contre, il existe toujours des façons de rendre votre annonce plus attrayante si jamais vous devez vous départir de votre véhicule rapidement. Inclure les pneus d’hiver ou encore continuer à assumer une partie des mensualités peuvent être des incitatifs intéressants. Des tactiques qui étaient davantage vues « dans un monde normal », comme les vendeur.se.s n’ont plus besoin d’offrir des incitatifs particuliers comme la demande est grande, me précise votre sauveur venu du ciel, Jesse Caron (j’entendais même les guillemets dans sa voix).
Ensuite, une fois l’heureux.se élu.e trouvé.e, il faut avertir votre concessionnaire, qui lui contactera le nouveau locataire. Ce dernier, tout comme vous d’abord, devra subir une enquête de crédit. Finalement (et tout juste avant de crier victoire), il se pourrait fort bien que le concessionnaire vous charge des « frais de transfert », notamment pour l’administration de la transaction. « C’est pas rare de payer un bon 400 à 500 $ », me dit bien honnêtement M. Caron.
Et la sous-location là-dedans ?
Attention, tous les drapeaux rouges sont levés lorsque vient le temps d’aborder ce sujet. C’est un pari risqué. Pourquoi ? Bien contrairement au transfert de bail, le ou la locataire actuel.le continue d’assumer toute responsabilité. En d’autres mots, c’est toujours votre nom au dossier. Accident ? Infractions ? Défauts de paiement ? Péages ? Plaques d’immatriculation ? La facture vous reviendra. « Il faut vraiment avoir une confiance aveugle en la personne », me lance à la blague l’expert de chez CAA-Québec.
Cependant, si, par exemple, vous partez en voyage durant quelques mois et que votre véhicule va juste « dormir » dans votre entrée de toute façon, là c’est une option.
Dans l’idéal, c’est une personne de confiance de votre famille ou de votre entourage proche qui va l’utiliser. Il faut juste penser à ajouter cette personne comme conducteur.rice régulier.ère auprès de vos assurances, si elle ne possède pas déjà un véhicule.
Bon, à mon humble avis, maintenant que tout ça a été dit, la vraie question est : « est-ce que ça vaut la peine de reprendre un bail dans le contexte actuel ? ».
Avis aux locataires potentiel.le.s
D’abord, avant d’effectuer le transfert (et c’est applicable peu importe le contexte du marché automobile), prenez évidemment le temps de tester le véhicule et de le faire examiner.
Si tout est beau, selon le conseiller auto chez Volkswagen Félix Gagnon, ça vaut certainement la peine de reprendre un bail actuellement si on est capable de mettre la main sur un bail datant de 2019, dont le taux d’intérêt est aux alentours de 1 %, par exemple.
« Les taux d’intérêts de ces années-là, on les reverra jamais dans les années 2020 », explique Félix Gagnon.
« Vas-y fort ! », lance-t-il, comme s’il tenait à ce que moi aussi je prenne possession d’un nouveau véhicule (ça a presque fonctionné).
Sans farce, il faut en effet savoir que lors d’un transfert de location, le taux d’intérêt de votre « prédécesseur » vaut toujours. Par contre, lorsque le bail prendra fin, le refinancement de la valeur résiduelle du véhicule se fera à un taux actuel (moins le fun pour le portefeuille, dans le contexte d’aujourd’hui).
Avis aux locataires actuel.le.s qui cherchent à transférer leurs baux
Il est clair que le transfert de bail est peut-être moins populaire en ce moment du côté des locataires actuels de voiture, sachant que les marchands vont, dans bien des cas, les contacter avant même la fin du bail afin de s’enquérir de leur volonté de remettre leur véhicule. Le tout, bien sûr, en offrant de payer les mensualités finales et en proposant un montant supplémentaire si le client reprend un véhicule au même endroit. Ouin, dit de même c’est sûr que c’est plus tentant de remettre son véhicule au marchand que de transférer son bail à un.e individu.
Cependant, si vous n’avez pas nécessairement l’intention de racheter un autre véhicule ou de vous embarquer dans une autre location, le transfert de bail peut être plus envisageable puisque les incitatifs financiers mentionnés plus haut sont souvent applicables seulement lorsqu’on désire un autre véhicule provenant du même concessionnaire. Je vous souhaite juste que votre partenaire ait un véhicule pouvant garder vos enfants à plus d’un coup de pied de distance.
Voilà, arrêtez vos S.O.S., volez maintenant de vos propres ailes cher locataire de voiture en détresse (c’était une référence de Starmania au cas où t’avais pas compris mon p’tit Gen Z).