Comment investir votre argent à la bonne place

Quatre95 et la Banque Nationale s’unissent pour vous proposer quelques pistes de réflexion afin que vous trouviez votre propre version d’un investissement responsable.

J’adore les longs titres et j’aime aussi l’argent, malgré le fait que je n’ai jamais l’air d’en avoir. En effet, c’est pas mal toujours moi le producteur-trésorier-homme d’affaires de chaque projet auquel je participe, mais personne n’y croit, parce que… mon linge n’est pas beau.

C’est voulu, en fait. Je ne considère pas que de porter des vêtements de grandes marques est un investissement qui peut faire avancer mes projets. Je mets donc le budget swag dans la promo, et ainsi, les événements que je produis fonctionnent. Ça, pour moi, c’est un investissement responsable. Mettre l’argent dans l’efficacité plutôt que dans le beau pantalon.

On a tous et toutes notre propre définition de ce qui est « responsable ». Quand il est question d’argent, il n’y a pas de concept unique de ce qui constitue un investissement responsable. Il y a cependant plusieurs questions qu’on peut se poser pour savoir comment faire des investissements qui correspondent à nos valeurs personnelles. En voici quelques-unes.

Je dirais que c’est la base du questionnement, et que c’est étonnamment plus rentable qu’on pense d’être un peu hippie dans ses finances.

La manière simple et diablement efficace de s’assurer que nos investissements sont bons pour la planète est d’investir en tenant compte des facteurs ESG (enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance).

Il s’agit essentiellement d’une série de règles touchant le développement durable, les bonnes conditions de travail et les relations saines entre employé.e.s et employeurs. Ces critères visent à limiter l’impact négatif des entreprises sur l’environnement, à promouvoir l’aide à la communauté, à s’assurer que le personnel est traité de manière humaine et que la gouvernance n’est pas toxique.

Les entreprises font le choix de respecter ces principes ou pas. Si elles cochent toutes ces cases, elles sont alors régulièrement inspectées par les banques comme la Banque Nationale afin de maintenir leur droit de faire partie du catalogue d’investissements responsables ESG – ce qui leur donne une longueur d’avance quand vient le temps d’être choisies par les investisseurs et investisseuses. Tant qu’à avoir le choix d’investir dans plusieurs entreprises tout aussi rentables les unes que les autres, les gens aiment bien investir dans celles qui sont non seulement respectueuses de l’environnement et des communautés, mais qui sont surveillées. C’est une petite tranquillité d’esprit de plus.

Sinon, vous pouvez aussi vous renseigner sur les investissements hyper polluants et tout simplement ne pas mettre votre argent là-dedans. Par exemple, les NFT sont une technologie super polluante puisqu’ils sont majoritairement échangés via des transactions d’Ethereum, une monnaie dont la création émet chaque année des millions de tonnes de dioxyde de carbone. C’est donc un gros non si votre but est de sauver la planète en arrondissant vos fins de mois.

Les investissements responsables passent aussi par le fait de ne pas en faire d’autres complètement irresponsables à toutes les secondes. Notre sondage maison a révélé que 82 % d’entre vous réagissent à la hausse du coût de la vie par la diminution d’achats spontanés. Ce n’est pas fou du tout, surtout à une époque où on peut s’acheter une table de billard en trois secondes sur son téléphone et la recevoir à sa porte le lendemain matin (malheureusement, been there, done that).

Prendre un peu de temps pour réfléchir à vos achats est une façon de s’assurer que ceux-ci sont responsables. Attendez une ou deux paies pour bien y penser et pour économiser l’argent plutôt que de mettre directement un achat sur votre carte de crédit. Ça se pourrait que dans trois semaines, vous ne compreniez plus pourquoi vous y teniez autant. Ce n’est pas grave, au pire, vous changez d’idée et vous avez 500 $ de lousse dans votre compte épargne.

Quand je parle de la meilleure version d’un produit, je ne parle pas de la plus neuve. C’est pas mal l’inverse, en fait. Il y a une réflexion de base à mener quand vient le temps d’investir dans un produit coûteux. Il faut d’abord vous demander ce que vous souhaitez prioriser : l’utilité, la durabilité ou la capacité du produit à vous faire sentir cool. Quitte à vous surprendre, je ne priorise pas le troisième élément.

Que ce soit de l’électronique, des téléphones cellulaires ou encore des électroménagers, je recommande d’acheter des produits usagés. Ceux-ci disposent généralement d’une bonne garantie et sont souvent la moitié du prix initial quelques mois après leur sortie. De plus, un des gestes les plus écoresponsables que vous puissiez faire est d’éviter l’envoi d’un objet encore fonctionnel à la décharge en empêchant du même coup la création d’un nouvel objet.

J’en rajoute une couche : renseignez-vous sur les articles dont les pièces de rechange sont faciles à trouver. Une nouvelle laveuse, c’est 800 $, mais une nouvelle bougie de laveuse, c’est 22 $, pas mal toujours le même modèle, et il suffit d’un tutoriel sur Internet pour apprendre à la changer soi-même. Sans blague, les cas de bougies de laveuse brûlées représentent plus de la moitié des déclarations de laveuses et sécheuses dites brisées. J’ai demandé à un réparateur.

À la question « Avez-vous reporté ou abandonné un plan d’investissement à cause de la hausse du coût de la vie? », 42 % d’entre vous ont répondu qu’ils ont reporté ou abandonné l’achat d’une maison… et c’est plate à dire, mais je comprends.

Il est clairement établi qu’on est dans une bonne bulle immobilière doublée d’une solide crise du logement et, pour en finir, d’une belle situation pandémique où les gens quittent beaucoup la ville pour s’établir en campagne. Tout cela déséquilibre beaucoup l’offre en fonction de la demande. C’est donc un peu le pire timing pour s’acheter une maison en ce moment. Je recommande tout de même une petite conversation avec votre banquier ou banquière.

Je ne suis qu’un vieux hippie qui n’a pas son mot à dire sur votre gestion financière, mais en même temps, vous êtes rendu.e là dans l’article. Bref, à mon humble avis, si ça vous démange de faire une offre pour une maison, il y a des solutions hypothécaires qui existent et vous avez tout à gagner à en parler avec un.e professionnel.le.

Il se peut que vous ayez assez d’argent pour payer la mise de fonds. Il se peut aussi que la situation s’améliore avec le temps. Peut-être que si cette mise de fonds est placée dans un compte épargne afin de fructifier quelques années de plus, la maison n’en sera que plus belle.

Bref, avant que 42 % d’entre vous n’abandonnent leur rêve de posséder un chez-soi, je suggère d’avoir une discussion avec quelqu’un qui est payé pour vous aider à trouver des solutions. Ça peut juste vous rapprocher de votre rêve et c’est un investissement responsable DE VOTRE TEMPS!!!!

Je ne sais pas pourquoi j’ai crié à la fin.

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Si vous avez d’autres questions au sujet de l’investissement responsable, la Banque Nationale est là.