Quand j’étais petit, comme bien des jeunes de mon âge, j’ai supplié mes parents pour qu’ils m’achètent des cartes Pokémon. Mes parents résistaient à l’idée, trouvant que c’était cher, 5 $ pour 11 cartes.
J’avais beau leur dire que j’allais en prendre soin (à leur crédit, c’était faux : j’oubliais toujours mon Game Boy dehors) et surtout, que c’était un bon investissement, parce qu’elles vaudraient cher plus tard, ils ne pouvaient s’empêcher de rouler des yeux.
Peut-être qu’ils auraient dû m’écouter. La valeur de ce paquet de cartes à 5 $, près d’un quart de siècle plus tard ? 8,83 $. La valeur d’un booster pack original de Pokémon, en 2025 ? Entre 4000 $ et 9000 $.
Quand les cartes Pokémon battent le marché
Là, vous vous dites : « OK, mais l’inflation, c’est pas un gros investissement. Compare ça avec de vrais placements ! ». En tout cas, j’espère que c’est ça que vous vous dites, sinon mon article tombe à l’eau.
Parce que l’affaire, c’est que les cartes Pokémon battent aussi le marché.
En septembre dernier, le Wall Street Journal s’est intéressé à la question.
Selon une analyse citée dans l’article, depuis 2004, les cartes Pokémon connaissent un rendement cumulatif mensuel d’environ 3 821 %.
Le S&P 500, un indice qui suit le rendement des 500 plus grosses compagnies à la bourse de Wall Street, a connu un rendement de 483 %.
Et disons que vous aviez beaucoup de flair et que vous avez battu le marché en investissant plutôt dans Meta (Facebook) quand la compagnie est devenue publique en 2012 : vous seriez quand même moins riches que si vous aviez investi dans les cartes de Pikachu et cie, parce que Meta n’a connu qu’un « tout petit » rendement cumulatif mensuel de 1 844 %.
Soyons clairs ; on n’est pas en train de vous dire de retirer vos REER pour tout dépenser à l’Imaginaire. On dit juste qu’au cours des dernières décennies, ceux qui ont su préserver leurs cartes Pokémon ont sûrement fait de bonnes affaires.
Maintenant, est-ce que cette croissance fulgurante se poursuivra ?
Le contre-exemple des comic books
Dans les années 1990, les comic books sont redevenus très, très populaires. Bon, ça fait longtemps que les super-héros sont à la mode. Mais soudainement, les aventures de Spider-Man et des X-Men s’écoulaient à des millions de copies.
Qu’est-ce qui s’est passé ? D’une part, certaines histoires ont connu un grand succès et nourri les ventes (après tout, la fin des années 1980 et le début des années 1990, c’est l’arrivée de Venom dans le monde de Spider-Man).
Mais surtout, après avoir entendu des histoires de copies originales de Superman et Batman qui s’étaient vendues pour des dizaines de milliers de dollars, les gens ont commencé à acheter des comic books pour les collectionner.
L’industrie a bien reçu le message, et s’est mise à imprimer des tonnes de couvertures spéciales à collectionner, comprenant qu’elle pouvait ainsi vendre plusieurs copies du même livre aux collectionneurs.
Ça a marché… pendant un certain temps. Puis, les collectionneurs ont réalisé que leurs nouveaux comic books ne prendraient pas de valeur, parce que tout le monde avait eu la même idée et que les livres étaient produits en quantité industrielle.
Le marché s’est effondré, et Marvel a fait faillite (inquiétez-vous pas pour eux, ils s’en sont bien sortis).
Est-ce que c’est ce qui attend les cartes Pokémon ? Qui sait. La situation est certainement similaire : les cartes Pokémon originales sont chères parce que la plupart d’entre elles ont été achetées par des enfants qui trippaient sur la série, et qui jouaient avec au lieu de les enfermer dans des étuis en plastique pour protéger leur investissement. Il est aussi vrai que l’entreprise derrière Pokémon est au courant du boom de collectionneurs, et qu’elle propose toujours de nouvelles cartes rares à collectionner : full art, holo, diamond plus, reverse holo, ex, et j’en passe (je vous propose un petit jeu : j’ai inventé de toutes pièces un des termes dans l’énumération précédente, essayez de deviner lequel).
Mais il est aussi possible que tel un Graveler avec l’habileté Sturdy, le marché des cartes Pokémon se montrera particulièrement résilient.
D’autres affaires de nerd qui valent l’investissement
Les cartes Pokémon ne sont pas le seul cossin un peu nerd à offrir des rendements étonnants.
Une étude menée par Casino.org en 2024 a suivi beaucoup d’objets à collectionner, et il s’avère que le rendement de plusieurs d’entre eux EXPLOSE celui du marché (environ 10 % par année)… et parfois, même pas besoin d’attendre longtemps pour passer à la caisse.
Par exemple, le Hot Wheels Datsun Bluebird Wagon 510 est sorti en 2023, au coût de 3 $ USD. Un an plus tard, il se vendait 170 $, un rendement annuel de 5 566,7 %. D’ailleurs, les Hot Wheels occupent les 4 premières positions dans le top 5 des objets ayant rapporté le plus haut rendement.
Cette popularité ne se limite toutefois pas aux petites autos. Si vous avez acheté une figurine Skullector Elvira de Monster High au coût de 65 $ en 2023, sachez qu’en 2024, vous pouviez la revendre au coût 300 $, un rendement de 360 %.
Même les souliers peuvent être payants.
Des Nike à l’effigie des Grateful Dead payés 110 $ en 2020 se vendaient 2 000 $ 4 ans plus tard, un rendement annuel de 106,5 %.
Je répète : ce texte ne vous dit pas de retirer toutes vos économies pour acheter des cartes Pokémon. Mais si vous en achetez, ça pourrait valoir la peine d’investir dans des protecteurs en plastique.
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