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Les traditions de… Polytechnique Montréal
L’université, c’est une usine à traditions. Certaines douteuses et d’autres unifiantes, leur pratique permet de préserver l’ADN de la vie étudiante à travers les cohortes. Pour ce premier registre (presque officiel), j’ai décidé de me pencher sur une institution qui ne manque pas de cran pour créer des rituels dignes des inventions de génie (comme le ShamWow). Voici les traditions de Polytechnique Montréal vues à travers les yeux d’un diplômé du programme de Génie chimique.
Sachez tout d’abord que les informations qui vous seront divulguées dans ce dossier nous ont été fournies par une source anonyme. Ouvrir le livre sacré des secrets universitaires est un péché, mais qui ne tombe pas sous la tentation d’une bonne histoire de temps en temps? Cette source, appelons-la Benoit. Pardonnez Benoit et sa soif pour les primeurs.
La Main
Eh non, il ne s’agit pas d’un long fleuve cousin de fesse gauche du Nil, mais bien d’une fin de semaine dans un chalet qui se tient à l’automne. Seulement accessible aux étudiant.e.s en Génie chimique, La Main permet aux cohortes de se réunir pour pratiquer plusieurs rituels, dont un en particulier dont s’ennuie fortement Benoit : « Ma tradition préférée, c’était qu’il fallait toujours trouver la façon la plus ingénieuse de faire un shotgun. »
Pour les sages âmes parmi nous, un shotgun est une pratique courante dans le monde de la débauche étudiante. Ici, on parle de caler l’entièreté d’une canette de bière à l’aide d’un trou percé à son embout.
Selon Benoit, les étudiant.e.s de génie chimique ont perfectionné l’art du shotgun au fil des années : « Chaque Main (chalet), j’observais de plus en plus de façons créatives de briser la canette. Les gens s’en donnent à cœur joie pour trouver L’IDÉE qui révolutionnera la game. À ma première année, j’étais un peu fou, et je l’ai fait avec une hache. » Sacré bûcheron.
Rendre honneur aux pavillons Lassonde
Célébrer sa fierté pour son institution, c’est la mission que se donne tout.e étudiant.e de la Poly en se lançant dans un Lassonde. Benoit a lui-même complété le défi deux fois plutôt qu’une. Ça n’a plus de secrets pour lui : « Le concept est simple, mais l’exécution, un peu plus complexe. Il faut boire un shot par couleur qu’on retrouve dans les pavillons Lassonde. Et il y en a beaucoup. »
Il est important de mentionner qu’un Lassonde est un plateau de fort à partager en groupe. C’est du moins ce que recommande La Maisonnée (qu’on pourrait presque qualifier de bar officiel de l’UdeM), le resto-bar qui offre ce spécial . Y aller en mode solo est à vos risques et périls.
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Les pavillons Lassonde, qui regroupent les édifices Pierre-Lassonde et Claudette-Mackay-Lassonde, sont des bâtiments durables inaugurés en 2005 à Polytechnique Montréal. On y trouve les départements de génies logiciel, électrique et informatique en plus de la bibliothèque, et pas mal toute la communauté étudiante y a des cours.
Ces fameux pavillons se sont démarqués par leurs considérations environnementales pendant leur construction, ce qui leur a valu plusieurs prix à l’international. C’est pourquoi les étudiant.e.s se doivent de célébrer leur existence. Et puisque pour s’y rendre chaque jour, ils et elles doivent monter et descendre la montagne, les plus fêtard.e.s referont la tournée de shots à l’envers. « Je ne sais pas trop ce qu’ils mettent dans le fort pour aller chercher les couleurs, mais je sais que je n’ai jamais manqué de fun après un Lassonde! », lance Benoit.
Le Cidr-Ô-pom
Tels de véritables chimistes, les apprenti.e.s scientifiques se surpassent quand il est question de jumeler expériences scientifiques et évènementiel. En plus des formations brassicoles offertes en cours complémentaires à la Poly, les associations étudiantes aiment bien mêler les apprentissages à la pratique.
C’est pourquoi, cette année, elles organisent une visite dans un verger. Tout ce qui est requis, c’est d’amener du cidre et sa soif d’apprendre. C’est une belle occasion d’observer au premier plan toutes les étapes de production de l’élixir, de la récolte à la fermentation, et, bien sûr, d’en goûter le résultat final.
Benoit est d’ailleurs très triste de manquer cette nouvelle tradition et de ne pas pouvoir se créer de pétillants souvenirs (si vous voyez ce que je veux dire).
La chimie de groupe
C’est sur le plan de l’inclusivité que Benoit trouve que Génie chimique en particulier laissera toujours sa trace : « On a une expression dans le programme que l’on partage aux nouveaux chaque année : la Chimic Love. Telles des composantes qui réagissent bien ensemble, on se doit d’être une équipe unie par un lien chimique, on ne laisse personne derrière. Je trouve que c’est ce qui nous démarque d’autres programmes de la Poly qui sont plus traditionnels dans leur approche. »
Le Beach Party
La dernière célébration, mais non la moindre, est celle qui unifie toute la Polytechnique. L’ancien étudiant se souvient de cette coutume comme LE party à ne pas manquer sur le campus.
À l’époque – car il n’y a eu aucune édition depuis les événements de la peste-dont-on-ne-veut-nommer-le-nom –, la cafétéria de la Poly se remplissait de sable et ensuite, le comité organisateur y mettait le paquet : des glissades d’eau, une piscine intérieure, un DJ set qui rendrait fier Olivier Primeau… TOUT.
Pour y avoir accès, il fallait compléter un rallye afin de trouver l’emplacement de la vente des billets. « Les gens se bousculaient pour essayer de trouver le spot. C’était dément, tu avais des centaines d’étudiants qui courraient comme des poules pas de tête », me confie Benoit.
Il aurait d’ailleurs bien aimé vivre une dernière édition avant son départ de la Poly. Pour l’instant, étant donné la situation, personne n’est en mesure de confirmer quand la tradition reviendra.
On peut ainsi dire qu’au sein de ces traditions qui restent tout de même assez civilisées (hormis la hache), les apprenti.e.s génies misent beaucoup sur des pratiques arrosées qui renforcent la cohésion d’équipe. Benoit tenait à rappeler que c’est ce qui explique la force de Génie chimique : « Ça permet aux nouveaux d’avoir l’impression d’appartenir à une grande famille qui va se suivre tout au long des quatre années de formation. »
*Le tout suivi d’une petite larme bien sentie.*
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