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Les traditions de… génie à Sherbrooke

La capitale du FUN.

Par
Violette Cantin
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La Faculté de génie de l’Université de Sherbrooke pourrait tout aussi bien s’appeler la Faculté du party. Du moins, avant la pandémie. Semble-t-il que nos futur.e.s ingénieur.e.s profitent de quatre années bien arrosées avant de débarquer sur le marché du travail pour s’assurer que les ponts Champlain de ce monde ne s’écroulent pas.

Puisque le public a le droit de savoir, Philippe, étudiant en génie mécanique qui a obtenu son diplôme en 2018, nous propose une incursion dans les quatre évènements les plus mythiques du génie sherbrookois. À noter que ces évènements sont sur pause le début de la pandémie. La jeunesse sherbrookoise respecte les règles sanitaires, quand même.

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Les fameux 5 à 8

Vous avez probablement entendu parler des 5@8 de l’Université de Sherbrooke. Ou pas. Mais les étudiant.e.s de Sherbrooke en entendent parler constamment. Il s’agit de gros partys devant les facultés de l’université qui ont lieu entre 17 h et 20 h. Selon Philippe, les 5 à 8 de génie sont « ceux où ça brassait le plus, donc les étudiant.e.s des autres facultés venaient nous rejoindre ». L’été, quand la fête a lieu à l’extérieur, c’est jusqu’à 2000 personnes qui pouvaient se rassembler pour célébrer. « Il y a un thème chaque semaine, donc tout le monde est déguisé, se souvient Philippe. Et les danses en ligne étaient vraiment immenses. » Osheaga peut aller se rhabiller.

«Il y a un thème chaque semaine, donc tout le monde est déguisé.»

Chaque personne était invitée à amener son verre (on salue l’initiative écologique), ce qui donnait lieu à des choix inventifs. « Des gens pouvaient arriver avec des fonds de pintes de lait ou des têtes de poupée en guise de contenant », raconte Philippe.

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Comme les partys de la faculté d’administration se déroulaient de 16 h à 19 h, plusieurs étudiant.e.s en génie participaient au quicky four en se rendant pendant une heure à la soirée d’administration pour ensuite migrer en génie à temps pour 17 h. Et comme tout bon party ne finit certainement pas à 20 h, les étudiant.e.s se rendaient ensuite au pub Chez Willard pour poursuivre la veillée.

Oktoberfest

Pas besoin d’aller à Munich pour boire des tonnes de bière en revêtant des costumes intrigants. C’est à Sherbrooke que ça se passe! « C’était possiblement la plus grosse fête thématique du Canada. On l’organisait chaque année au Centre des foires de Sherbrooke », se remémore le diplômé de génie.

«On passait la nuit dans la faculté à faire nos travaux et à étudier pour être au kiosque de vente dès 5 h.»

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Ce party organisé par l’association étudiante accueillait 7000 personnes, majoritairement étudiantes, mais issues de différentes universités et facultés. Se procurer un billet pour l’évènement était presque aussi difficile que de se procurer des tests rapides au mois de décembre. Comme chaque billet venait avec un bock de bière d’un litre, la course aux billets a acquis le nom de « nuit des bocks ».

« Même pour les gens de la faculté, le nombre de billets était limité, indique Philippe. Ils étaient mis en vente un matin à 5 h. Alors on passait la nuit dans la faculté à faire nos travaux et à étudier pour être au kiosque de vente dès 5 h. » On espère que personne n’avait d’examen la journée même.

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Les bandanas

«on avait deux bandanas : un propre pour les compétitions interuniversitaires et les présentations, un sale pour les partys»

Le bandana était un item mythique à la Faculté de génie de Sherbrooke. Chaque étudiant.e en avait un, sur lequel étaient brodés des écussons avec les informations suivantes : « ton année, ta concentration en génie, tes activités parascolaires ». Selon Philippe, chaque faculté de génie a un item emblématique, mais celui de Sherbrooke est le plus connu.

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« Les vrais, on avait deux bandanas : un propre pour les compétitions interuniversitaires et les présentations, un sale pour les partys », explique l’ancien étudiant, qui est un vrai. Il ajoute qu’« on accrochait nos bandanas à nos sacs bananes, parce qu’on avait pas mal tous et toutes un sac banane ». Comme quoi les modes changent.

Les intégrations

Toute faculté qui veut être caractérisée par le mot cool a des intégrations dignes de ce nom. En génie à Sherbrooke, Philippe se souvient qu’elles étaient particulièrement intenses. Elles se conformaient au format classique des intégrations festives : des équipes avec chacune un thème, les nouveaux et nouvelles qui doivent faire des défis, quelques partys bien arrosés le soir, etc.

Parmi les activités emblématiques de cette semaine haute en émotions (et en régurgitations, peut-on deviner), Philippe se souvient des 5 à 8 matinaux (oui oui, un party de 5 h à 8 h le matin) et du DAST : Drink a small terrass. « On arrivait dans un bar et le but, c’était de boire tout l’alcool du bar. Il fallait qu’il ne reste plus rien. » Il précise que ce n’était pas le but officiel de l’activité, mais bien le but personnel d’une poignée de téméraires au foie solide. Pour des raisons mystérieuses, l’activité a éventuellement dégénéré et a perdu le droit de se dérouler dans un bar.

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« À la place, le comité organisateur installait un grand chapiteau et le principe était le même, il fallait boire tout l’alcool disponible, explique-t-il. Quand on arrivait là-bas, c’était assez trash, des gens se lançaient de la gouache. » Pour ne pas inciter à la consommation excessive d’alcool, le nom a éventuellement été changé pour les « mardis détente ». On salue l’effort.

Les intégrations pouvaient également compter sur les Team spirit judge, un groupe d’étudiant.e.s qui agissaient de la manière la plus sale et la plus trash possible pendant la semaine d’intégrations. « Il y avait toujours un dîner spaghetti, alors à ce moment-là, on mettait tous nos spaghettis à terre devant la faculté et on les mangeait à même le sol », se souvient Philippe.

La conclusion : ça brasse fort à Sherbrooke. (Ben, avant la pandémie, mettons.)