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Les Québécois sont les travailleurs les plus heureux au pays

Un été de pluie à battre des records de bonheur professionnel.

Par
Florence La Rochelle
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L’été, c’est pas une simple période de terrasses et de jours de pluie… eh, de soleil! C’est juste qu’avec la température qu’on a eue… Bref, c’est une saison où l’on se permet collectivement de travailler autrement, de prioriser l’équilibre de vie et de refaire le plein d’énergie.

Et cet été, ces bonnes habitudes ont été payantes : le bonheur au travail a atteint des sommets inégalés. C’est pas moi qui le dit, ce sont les résultats du dernier sondage d’ADP Canada sur la satisfaction des travailleur.euse.s qui nous apprend qu’au mois d’août, l’Indice de bonheur au travail national a atteint son niveau le plus élevé (6,8/10) depuis sa création, en mars dernier.

Sur quoi se basent ces résultats? Non, pas sur le nombre de semaines de vacances que votre patron.ne a prises.

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Le sondage, mené auprès de 1 200 adultes canadien.ne.s de tous les horizons (qui comprend aussi des travailleur.euse.s indépendant.e.s, oui oui), est calculé à partir de deux indicateurs :

– Le degré auquel les travailleur.euse.s se disent « heureux.euses » au travail, qui représente le premier 50 % de l’Indice

– Et le second 50 % de l’Indice, qui est une évaluation de quatre indicateurs secondaires : l’équilibre travail-vie personnelle, la reconnaissance et le soutien, la rémunération et les avantages sociaux et les options d’avancement de carrière.

Le cas du Québec

Bon, vous me direz que 6,8/10, c’est pas loin de la note de passage; je vous l’accorde. Mais le score du Québec (le plus élevé au pays depuis 4 mois consécutifs) est un brin plus réjouissant : 7,1/10.

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Heather Haslam, la vice-présidente du marketing d’ADP Canada avec qui j’ai eu l’occasion de m’entretenir, a sa petite hypothèse quant à ce qui se cacherait derrière le score québécois. Selon elle, il y a des facteurs économiques propres à la province qui contribuent à ce score :

« Le taux de chômage au Québec est le plus bas au pays. Plus il est bas, plus ça donne le luxe aux travailleurs de choisir : l’entreprise, la culture, les possibilités de progression, le salaire. »

Heather rappelle aussi qu’« on est la même personne en dehors du travail et au travail. L’un impacte l’autre et vice versa. Quand on a des feux de forêt dans une certaine partie du pays, on voit le niveau de bonheur baisser. […] On n’a pas posé cette question-là dans le sondage, mais c’est une hypothèse tout à fait valide ».

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L’équilibre; une mode estivale?

La vice-présidente met aussi en lumière une autre corrélation intéressante : le bonheur au travail semble fleurir avec les températures estivales.

« La théorie selon laquelle les travailleur.euse.s au Canada sont plus heureux.ses en été se révèle probante, avec le mois d’août affichant le score national de bonheur au travail le plus élevé à ce jour », explique-t-elle.

En effet, les jours ensoleillés, les projets de voyage et la perspective de congés estivaux créent une ambiance propice à l’épanouissement au travail, on dirait bien, et force les employeurs à offrir davantage de flexibilité au niveau de la conciliation travail-vie personnelle.

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Effectivement, c’est l’indicateur qui aurait joué le rôle le plus important dans cette hausse de la satisfaction au travail au Québec. Prenez des notes, les patron.ne.s.

En août, le score québécois sur cet indicateur s’établit à 7,2/10 (le plus haut au pays), suggérant que les travailleur.euse.s ont réussi à jongler entre leurs obligations professionnelles et leurs loisirs d’été.

Eh oui, ça semble possible de profiter du meilleur des deux mondes (et non de faire les deux en même temps).

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Les baby boomers plus satisfait.e.s

L’analyse des données par générations révèle aussi une autre dynamique : les baby boomers, avec un score de bonheur au travail de 7,5/10, semblent savourer leur expérience professionnelle et peut-être… la perspective imminente de la retraite?

C’est ce qu’Heather Haslam confirme :

« Les baby boomers scorent très haut dans les indicateurs d’équilibre, de compensation et de progression professionnelle. Ce qui est logique : ils sont plus près de la retraite, ils ont de plus hauts salaires et ils ont plein d’expériences à concilier leur vie professionnelle et personnelle ».

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Les générations plus jeunes, comme la génération Z et les millénariaux, ont aussi affiché des signes de progression au cours des derniers mois, probablement en raison d’initiatives adaptées à ce besoin d’indépendance et de liberté qui les caractérise. On peut penser à la flexibilité que permet le télétravail et à l’implantation des semaines de 4 jours, deux pratiques que plusieurs employeurs adoptent pendant l’été, par exemple.

Une leçon pour l’automne?

Alors que l’automne pointe le bout de son nez avec son lot de défis (looking at you, la dépression saisonnière au travail), on espère que les employeurs vont maintenir cet élan positif, question de prolonger cette vague de bonheur au-delà des mois ensoleillés.

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Peut-on se faire la promesse collective de ne pas oublier les leçons de l’été, lorsque les jours vont raccourcir et que les responsabilités vont s’accumuler? Le bonheur, ça ne devrait pas être une tendance saisonnière.