Les prêts entre particuliers, qu’est-ce que c’est?

Connaissez-vous les prêts entre particuliers, ou peer-to-peer lending? Je ne vous suggère pas de vous transformer en casseur de jambes, mais bien d’explorer les nouvelles plateformes tout à fait légales qui démocratisent ce type de prêt. C’est nouveau au Québec, mais ça roule depuis quelque temps ailleurs au Canada et aux États-Unis. En vous inscrivant sur celles-ci comme investisseur, vous devenez un peu comme une banque et vous prêtez votre argent à un certain nombre d’emprunteurs.

En mission pour informer mes semblables, je fomente le projet de m’inscrire quelques mois pour tenter de répondre à la grande question: en tant que nobody, est-ce qu’on est bien équipés pour jouer à la banque?

On se crée un compte, on répond à un questionnaire et on choisit en quoi ou en qui investir. Pour les investisseurs aguerris, ou un peu fous, ça se fait manuellement. Sinon, le mode automatique choisira des prêts diversifiés pour vous.

Du côté des emprunteurs, ils demandent des montants de quelques milliers de dollars et les intérêts sont ajustés selon le risque qu’ils présentent.

Les prêteurs (hypothétiquement vous) s’engagent pour un terme de 3 à 5 ans et peuvent choisir de recevoir des mensualités ou de réinvestir automatiquement.

Qui emprunte là-dessus? Probablement des gens qui ont été refusés par la banque. Méritent-ils disgrâce et Kraft dinner pour autant?

Il y a peut-être de petites entreprises intéressantes qui présentent trop de risque pour les institutions financières. Ce n’est pas tellement plus rassurant. Et si vous participiez à une invention qui révolutionnera la vie moderne?

Reconnu par l’Autorité des marchés financiers, ce type d’investissement reste peu connu. Plusieurs mécanismes sont en place pour réduire les risques, par exemple:

– La vérification des emprunteurs, notamment de leur cote de crédit et de leur ratio dette/revenu;

– Un service de recouvrement des mauvaises créances inclus (avec ses limites);

– La diversification avec le mode automatique.

Malheureusement, quand on sélectionne nos investissements, on ne connait pas à l’avance les intérêts qu’on pourra faire. Pourtant, une bonne estimation pourrait être fournie puisque les emprunteurs ont leur taux et leur terme.

A-t-on quelque chose à gagner avec le prêt entre particuliers, en comparaison avec les autres produits d’investissement? Ça dépend vraiment de votre situation. Les rendements semblent prometteurs (de l’ordre de 8 à 30%), mais il faut compter les frais de la plateforme et l’imposition sur ce que ça vous rapporte. Sans compter que les défauts de paiement sur les prêts effectués peuvent affecter le retour sur investissement. Ce n’est pas sans risque.

Qu’est-ce qui m’a attiré là-dedans? La possibilité de recevoir des mensualités et les taux somme toute assez élevés pour un horizon de placement court et un capital quasi garanti. Je vous vends le scoop tout de suite: je suis REFUSÉE (ça mérite des caps, man).

La petite histoire va comme suit: je m’ouvre un compte. Je m’attends au questionnaire assez classique sur ma tolérance au risque. Mais ce n’est pas exactement ce qui se passe. La plateforme que j’ai choisie s’intéresse à mon salaire et à ma valeur nette plus qu’à savoir si je capote quand mes placements baissent de 500$. J’ai indiqué une tolérance au risque moyenne-élevée, un horizon de trois ans et des revenus passifs comme objectif.

Voici le message de refus d’ouverture de compte:

Mais ce n’est pas tout. J’avais comme un drôle de feeling… et j’ai reculé jusqu’à la section sur le salaire. J’ai ajouté un zéro (ouais, je suis chirurgienne tout d’un coup) et monté mon épargne. Je n’ai absolument rien changé d’autre. Voici le message que j’ai reçu:

Le refus n’avait donc rien à voir avec l’horizon ou tout ce qui était nommé dans le premier message. Mais rendue là, j’avais moins le goût… Finalement, mon argent est probablement mieux ailleurs!