A priori, récolter son électricité du soleil semble être une idée brillante. Ce qui arrive trop souvent avec ces solutions séduisantes, c’est qu’on oublie de se poser les bonnes questions.
Avant de poser des panneaux solaires sur le toit de votre maison, il est important de dresser un portrait juste de cette technologie, surtout par rapport à notre situation énergétique au Québec. Voici quatre mythes déboulonnés sur les panneaux photovoltaïques.
Mythe 1 : Les panneaux solaires, c’est plus écologique
Tout dépend avec quel type d’énergie on les compare. Ce qui est important dans ce type de comparaison, c’est de considérer le cycle de vie du produit. Wikipédia le définit comme « la succession d’étapes de commercialisation que traverse un produit dans le temps ». Cela permet de montrer un portrait juste et représentatif de la vie complète du produit.
Un article réalisé par Écohabitation et Protégez-vous sur l’impact environnemental des panneaux photovoltaïques révèle que « l’analyse du cycle de vie d’une installation photovoltaïque est dix fois plus favorable que celle du mazout, et sept fois plus que celle du gaz naturel, en termes d’émissions de gaz à effet de serre en grammes équivalent CO2 par kWh ».
Il faut garder en tête que l’hydroélectricité québécoise est également une source d’énergie performante par rapport à l’environnement.
Par contre, il faut garder en tête que l’hydroélectricité québécoise est également une source d’énergie performante par rapport à l’environnement. Toujours selon Protégez-vous, l’hydroélectricité est « dix fois moins polluante que le photovoltaïque, selon une étude indépendante du Centre international de référence sur le cycle de vie des produits, procédés et services ».
Si votre principale motivation à utiliser les panneaux solaires est son impact environnemental, il est préférable de se connecter au réseau existant d’hydroélectricité comme source principale d’électricité.
Mythe 2 : Pourvu qu’il y ait du soleil, c’est correct
La réalité, c’est que ce n’est pas si simple. Pour vous assurer d’un rendement efficace de vos panneaux, ils doivent répondre à plusieurs critères de performance :
– L’orientation de votre toiture doit être le plus au sud possible.
– L’inclinaison de votre toiture doit être idéalement de 30° (selon le taux d’ensoleillement de votre région).
– Les ombres doivent être limitées sur les panneaux, par exemple en limitant la présence d’arbres ou d’immeubles qui projettent de l’ombre sur votre toit.
Mythe 3 : Le soleil, c’est gratuit. Je vais économiser!
Selon Hydro-Québec, si on veut produire son électricité dans la province, il est encore difficile de la rentabiliser pour le moment. Il est toutefois possible de calculer une projection des coûts d’électricité produite avec des panneaux solaires avec cet outil de calcul.
« On rentabilise une installation photovoltaïque en plus ou moins 30 ans au Québec. »
Selon l’organisme Écohabitation, « les coûts d’achat initiaux des installations PV étant élevés, et les coûts de l’hydroélectricité bas, on rentabilise une installation photovoltaïque en plus ou moins 30 ans au Québec… Soit la durée de la garantie des panneaux, sachant qu’ils produiront encore de l’électricité bien au-delà de la durée de la garantie ».
Ainsi, dans le scénario où on habite au Québec et qu’on a accès au réseau, l’hydroélectricité reste l’option la plus rentable. Par contre, la réalité est tout autre si l’on est hors du réseau ou bien situé dans une autre région géographique.
Selon le rapport de l’Office national de l’énergie mentionné dans un article de Radio-Canada, « l’installation de panneaux solaires comme seconde source d’énergie n’est pas pertinente [au Canada], surtout au Manitoba et au Québec où l’hydroélectricité est abondante et bon marché. […] Toutefois, le coût élevé de l’électricité, généré par diesel, rend l’énergie solaire pour le Nunavut et les Territoires du Nord-Ouest plus abordable ».
Mythe 4 : Les panneaux solaires n’ont pas leur place au Québec
Faux.
Selon Écohabitation et Protégez-vous, il peut être avantageux d’utiliser ceux-ci :
– Lorsqu’on a un chalet isolé ou bien lorsqu’on vit loin des réseaux nationaux de distribution d’électricité.
– Lorsqu’on a besoin d’une source de secours en cas d’une panne du réseau national, notamment avec la possibilité de stocker de l’énergie dans des batteries.
– Lorsqu’on veut réduire la demande d’énergie et soutenir le réseau en période de pointe hivernale.
Et puis, est-ce que ça vaut la peine?
Tout dépend de votre situation, votre localisation, votre accès au réseau et vos besoins énergétiques. Il faut retenir que l’énergie photovoltaïque offre une énergie alternative au marché actuel. Elle peut être utile dans des contextes particuliers, mais elle est jusqu’ici peu avantageuse au Québec comme source d’énergie principale.