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Les ollas : une technique millénaire pour faciliter l’arrosage de son jardin
Si le début d’août est le meilleur moment pour partir sur le bord de la mer gaspésienne, c’est le pire pour abandonner son jardin pendant quelques jours. Les températures caniculaires nous obligent à arroser de manière abondante; laisser son potager au bon vouloir de dame Nature est un pari fort risqué.
On m’a souvent demandé quoi faire de son lopin lors de ses vacances. C’est une question qui m’embêtait toujours un peu : demander à un.e proche de venir arroser tous les jours était pas mal la seule réponse. Malheureusement, on n’a pas tous et toutes un.e voisin.e ou un.e ami.e serviable, disponible et qui a le pouce vert. Alors, on fait quoi? On reste à la maison?
Eh non! On a trouvé une autre solution! Elle n’est ni révolutionnaire ni même novatrice. Il s’agit plutôt d’une technique utilisée depuis des millénaires et on-ne-peut-plus écologique. Ce sont des jarres d’argile nommées ollas (aussi écrites « oyas » ou « oïas ») qui sont enterrées en pleine terre ou dans un pot.
Vanessa Lemercier, cofondatrice de l’atelier OÏA & CO, explique : « L’eau sort de la jarre par capillarité et se diffuse selon les besoins des plants directement à leurs racines. »
Impossible ainsi de noyer ou d’assoiffer ses plantes! Le rêve, non? On doit simplement remplir la réserve d’eau lorsqu’elle est vide – ce qui peut prendre entre 3 et 10 jours. Pour de plus longues vacances, Vanessa propose même de tourner une bouteille remplie d’eau sur la réserve : l’eau de la bouteille gardera la jarre pleine un peu plus longtemps.
Pourquoi utiliser un olla?
Les avantages des ollas sont nombreux. Non seulement l’irrigation par capillarité permet de partir en vacances la tête tranquille, mais elle est également efficace pour réduire de manière significative le volume d’eau utilisé au jardin (jusqu’à 70 %). En irriguant directement aux racines, on évite l’évaporation de l’eau à la surface du sol par le soleil.
Pour maximiser l’économie d’eau, on peut ajouter un paillis autour de l’olla et à la surface du sol.
Pas besoin d’avoir le pouce vert!
L’arrosage est une des opérations de jardinage les plus importantes et, mine de rien, complexes. Le manque d’eau ralentit le développement des plantes et l’excès mène au développement de nombreuses maladies.
Avec les ollas, les plantes ont accès à une réserve d’eau, mais le sol n’est pourtant pas détrempé. Il s’agit du parfait compromis pour le parfait arrosage. Ce n’est pas seulement les vacancier.ère.s qui pourront en profiter, mais aussi les jardinier.ère.s novices. Fini le feuillage mouillé des concombres! Basta les tomates fendues par un arrosage irrégulier!
Quel olla choisir?
À l’origine, il s’agissait de véritables marmites en terre cuite (ollas en espagnol). Aujourd’hui, leurs formes se sont affinées. Les ollas coniques, en forme de carotte, sont faciles à planter où les plantes sont déjà enracinées; les ollas ronds, en forme de pomme de terre, s’enterrent bien en début de saison. Il faut comprendre qu’en enterrant des ollas dans des pots, on réduit le volume de terreau disponible pour les plantes (logique!).
Puisque le terreau est important à la nutrition des plantes, il est nécessaire d’adapter la taille de l’olla à celle du pot. Ainsi, les petits pots préfèreront les petits ollas. En pleine terre, au contraire, les plantes ont beaucoup plus de substrat pour puiser leurs minéraux. On peut alors choisir une taille plus imposante d’ollas. L’idée est simple : les ollas volumineux irriguent un plus grand nombre de plantes et demandent d’être remplis moins régulièrement.
Et l’hiver?
À la fin de la saison, on les déterre, on les nettoie et on les sèche. On peut les laisser à l’intérieur du sol, mais les gels et les d égels risquent de les fragiliser à long terme. Pour prolonger leur durée de vie, on les entrepose tout simplement dans un coin de son logement en attendant le retour du printemps.
Et à l’intérieur?
Si les ollas sont d’abord utilisés pour le jardin vivrier, on peut aussi les enfoncer dans le substrat des plantes d’intérieur! Puisqu’elles ont souvent des besoins en eau totalement différents (pensez aux cactus et aux pothos par exemple), arroser peut parfois devenir compliqué. Les mini ollas permettent d’irriguer parfaitement chacune de ses plantes en forme avec un minimum d’entretien!
Où en acheter?
Il y a quelques années, il était impossible d’en trouver au Québec. On pouvait en commander d’Europe, mais les frais d’expédition étaient hors de prix.
Enfant de la pandémie, la compagnie OÏA & CO propose désormais une variété d’ollas aux jardinier.ère.s du Québec. Plusieurs formats sont disponibles – de 400 mL à 4 L – et les prix sont tout à fait raisonnables – de 25 $ à 50 $. Pour épargner sur les frais de livraison, le retrait est disponible à Montréal!
Bon jardinage!