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Les jeux de la pandémie : jouer malgré tout. (Partie 2)

Bon… les jeux de la comm ont eu lieu.

Par
Clément Hamelin
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Il y a deux semaines s’est tenue LA SEULE compétition universitaire en mode hybride dans la province en temps de pandémie. Les jeux franco-canadiens de la communication, c’est une compétition universitaire où s’affrontent sept universités francophones dans diverses simulations avec comme but ultime de ramener la coupe à la maison. Et en temps normal, c’est une belle brosse ponctuée d’apprentissages académiques.

Mais cette année n’avait rien de normal. La crise sanitaire a mis en danger cette institution qui fêtait ses 25 ans. On a toutefois pu compter sur une poignée de maniaques des communications pour sauver la mise. Grâce aux chef.fe.s des différentes délégations, les participant.e.s ont pu vivre un semblant de vie étudiante et terminer en grand une année davantage marquée par la détresse dans le monde universitaire que par les paillettes et la rigolade.

Le Guide des Universités a voulu souligner l’implication de ces travailleur.euse.s de l’ombre en leur donnant un petit 15 minutes de gloire. Retour sur l’édition 2021.

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En toute transparence, si un enthousiasme débordant suinte de ces lignes, c’est que votre humble serviteur qui poétise ce texte a participé à cette édition en tant que journaliste pour la délégation de l’UQAM.

UNIVERSITÉ LAVAL – 3 HEURES DE ROUTE NOUS SÉPARENT

L’Université Laval s’est démarquée pour son excellence cette année. Notons qu’en plus des médailles gagnées, certains délégués de l’université ont aussi réussi à voler les costumes des autres unis (comme le veut leur tradition). Bien joué.

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Ça n’a toutefois pas été de tout repos pour la chefferie. «On a eu de la difficulté à se rejoindre sur le côté personnel. Quand venait le moment de prendre du temps entre nous, ce n’était pas possible», nous confie Gaëlle Paquet, co-cheffe de la délégation de Laval.

Laval a souvent été reconnu comme l’Université qui prônait la partie jeux des Jeux de la comm (lire ici : s’en foutre et faire le party).

Par ailleurs, pour ceux et celles qui seraient moins familiers avec les jeux de la communication, Laval a souvent été reconnu comme l’Université qui prônait la partie jeux des Jeux de la comm (lire ici : s’en foutre et faire le party). Mais derrière ce branding, se cachent des étudiant.e.s talentueux.euses qui ont eux aussi subi les contrecoups de la crise sanitaire. Les rassemblements étant proscrits pendant la majorité de l’année, cette édition a dû délaisser une grande proportion de sa vie évènementielle aux bénéfices des apprentissages académiques. «On a reçu beaucoup de subventions de la part de l’Université, mais aucun soutien pour les locaux. C’était compliqué de se voir. Via une caméra c’est toujours plus difficile de savoir comment les gens allaient. Et les profs avaient peu de compréhension sur la charge de travail que ça représentait», nous dit Gaëlle.

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UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL : SEUL CONTRE TOUS

Une équipe enjouée et aidante, mais une tirelire qui a peinée à se remplir, voilà de quoi a été fait l’année des responsables de l’UdeM. «Il y a une idée globale que les jeux ça ne devrait pas être un gros investissement financier et avec la situation actuelle, c’était crève-cœur de demander aux délégués de solliciter leurs proches pour aller chercher des fonds», nous partage Justine Laurence-Audet, co-cheffe. Les trois responsables de l’équipe en ont pris beaucoup sur leurs épaules. «Ç’a été une grosse année, les gens sous-estiment ce que ça représente d’organiser une compétition [en pleine pandémie]. On rencontrait les délégués qui en avaient besoin et on organisait toutes les pratiques. On s’est basé sur l’entraide cette année, mais demander aux gens d’être présent sur Zoom pendant sept heures, c’est un peu irréaliste», explique Justine. L’approche a toutefois été payante puisque l’Université de Montréal s’est mérité le prix «Spirit». Leur énergie contagieuse a donné de la «magie» aux jeux, rappelant la vraie vie étudiante.

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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES : ON A VU PIRE

Contre toute attente, la chefferie de l’UQTR a su tirer le meilleur des circonstances. «D’habitude à l’UQTR, le gros défi est d’aller chercher des mentors, des profs ou toutes formes de coaching. Le côté positif de la pandémie est qu’on a pu aller chercher des professionnels hors de la région. On a pu avoir des invités quand même assez cool pour nos mandats de late-night [épreuve talk-show], puisque tout était en ligne donc beaucoup plus accessible», s’est enthousiasmée Maude Lateigne, co-cheffe de la délégation.

«Une fois que ce stade était passé, tout s’est bien déroulé!»

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La COVID-19 aura donc représenté un écueil somme toute mineur pour la délégation de la Mauricie, qui est habituée à ne pas l’avoir facile. «Une fois que ce stade était passé, tout s’est bien déroulé! À l’UQTR le recrutement n’est jamais une tâche aisée, COVID ou pas COVID. De ce côté, c’était à peu près pareil aux autres années, avec une couche de zoom en plus», poursuit Maude, deuxième co-cheffe de l’équipe.

L’UQAM : LES TIGRES

Rappelons que pendant une majorité de l’année, les participants ne savaient pas si l’édition 2021 aurait lieu.

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L’Université du Québec à Montréal. C’est une prolongation du cégep pour les gens de l’extérieur, mais dans le monde des communications, ce sont des fauves… qui au terme de l’aventure sont plutôt devenus des petits chats exténués. «Ça a été un défi constant et rocambolesque. Il fallait faire en sorte que les gens soient motivés pour un travail final dont on ne savait pas l’issue», nous raconte Gabriel Forest, co-chef de la délégation uqamienne. Rappelons que pendant une majorité de l’année, les participants ne savaient pas si l’édition 2021 aurait lieu. «Il n’y avait pas non plus les mêmes petites récompenses qu’en temps normal, qui compensent pour la charge de travail. Les rencontres, les amitiés, les fêtes, tout ça a été mis de côté. De recréer cette effervescence du monde universitaire, c’est quasi une tâche impossible. On a manqué de soutien», estime-t-il.

Et pourtant, malgré les sueurs et les pleurs, l’UQAM est, pour une sixième fois d’affilée, sortie victorieuse de cette édition. Une méchante de grosse coupe (voir la photo en bannière) à ajouter à leur palmarès. «Le résultat final en valait la peine. Le comité organisateur a surpassé les attentes, on a vécu la magie des jeux. C’était professionnel et stimulant. On y croyait pas!», conclut Gabriel.

Malgré les abandons, les défaites, le manque de soutien, les angoisses et les périodes de découragement, les étudiants ont tenu le coup, majoritairement en ligne.

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Les jeux ont eu lieu, les performances ont été éblouissantes et on a en prime eu droit à une édition plus inclusive (aka sans boys club). On salue le comité organisateur pour tout ça.

Comme quoi, c’était possible de vivre quelque chose de vrai et de plaisant en pandémie, tout ce que ça prenait, c’était beaucoup d’effort et une énorme dose de volonté.

À toutes les universités confondues, continuez de jouer, c’est tout ce qui compte.

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Pour lire la suite des témoignages, clique juste ici: LES JEUX DE LA PANDÉMIE : JOUER MALGRÉ TOUT – PARTIE 1