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Les jeux de la pandémie : jouer malgré tout. (Partie 1)
Il y a deux semaines s’est tenue LA SEULE compétition universitaire en mode hybride dans la province en temps de pandémie. Les jeux franco-canadiens de la communication, c’est une compétition universitaire où s’affrontent sept universités francophones dans diverses simulations avec comme but ultime de ramener la coupe à la maison. Et en temps normal, c’est une belle brosse ponctuée d’apprentissages académiques.
Mais cette année n’avait rien de normal. La crise sanitaire a mis en danger cette institution qui fêtait ses 25 ans. On a toutefois pu compter sur une poignée de maniaques des communications pour sauver la mise. Grâce aux chef.fe.s des différentes délégations, les participant.e.s ont pu vivre un semblant de vie étudiante et terminer en grand une année davantage marquée par la détresse dans le monde universitaire que par les paillettes et la rigolade.
Le Guide des Universités a voulu souligner l’implication de ces travailleur.euse.s de l’ombre en leur donnant un petit 15 minutes de gloire. Retour sur l’édition 2021.
En toute transparence, si un enthousiasme débordant suinte de ces lignes, c’est que votre humble serviteur qui poétise ce texte a participé à cette édition en tant que journaliste pour la délégation de l’UQAM.
UNIVERSITÉ CONCORDIA – LES COMBATTANTS
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«Ç’a été une année exceptionnelle pour nous tous. J’ai vraiment aimé mon expérience malgré tout et je n’aurais pas pu avoir de meilleurs collègues», assure Jean-Xavier Bois, co-chef de la délégation de l’Université de Concordia. Avec les mesures sanitaires imposées à l’automne dernier, rien ne laissait présager à un retour à la normale imminent. Ça n’a pas arrêté Concordia. En décembre, le Comité organisateur, avec l’accord de toutes les universités, a pris la décision de reporter les jeux en mai, alors qu’ils ont habituellement lieu en mars, espérant bénéficier d’assouplissements des mesures sanitaires. Suivant l’annonce, les chefs de la délégation Concordia se sont retroussé les manches. «On a donné la chance à ceux et celles qui voulaient partir et peu de gens l’ont fait. Par la suite, on a lancé un second recrutement et on est repartis!», s’est réjoui Jean-Xavier.
«À Concordia personne ne s’est plaint parce que c’est ce pour quoi les gens se sont inscrits à la base : pour performer.»
La chefferie, malgré les difficultés, a essayé de voir le positif dans tout ça : «Dans le cas de la COVID-19, on a bien été servis. À Concordia personne ne s’est plaint parce que c’est ce pour quoi les gens se sont inscrits à la base : pour performer. Le temps nous était donc alloué pour le faire». La délégation concordienne a récolté beaucoup plus d’éloges cette année que dans les éditions précédentes. Deuxième au classement général, Jean-Xavier, n’a pas hésité à lancer un avertissement bien senti, mais sans animosité, à l’UQAM (leur compétiteur numéro un) : «Our day will come, notre jour viendra». Qu’on se le tienne pour dit.
L’UNIVERSITÉ DE SHERBROOKE – PAS DE 5@7 CETTE ANNÉE… ESTRIE
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L’Université de Sherbrooke est reconnue comme étant le lieu de prédilection pour une vie étudiante en or, mais 2020-21 s’est avérée plus complexe que prévu pour la chefferie sherbrookoise. «On avait un plan A, B, C et D. Motiver une délégation complète, convaincre les gens de participer aux différentes activités, notamment sociales, c’était difficile. On devait jongler avec leur santé physique et leur santé mentale», explique Max Collin, co-chef de l’équipe de Sherbrooke. Mais pas question de se laisser abattre malgré les défections. «On a été une des délégations qui a perdu le moins de participants au courant de l’année (deux pour être précis). Je ne te mentirais pas : si les délégués étaient tannés, imagine les chefs. On a dû trouver des initiatives pour galvaniser les troupes donc on a organisé des sorties pour aller glisser, on a monté une friperie en ligne pour chercher du financement et on a décidé de se procurer du gear éco responsable», raconte Élisa Teixeira Cazelais, co-cheffe. Malgré les montagnes russes, l’équipe de l’Estrie ne regrette rien. «On est tellement fiers de tout le chemin parcouru», nous dit Mégane Lortie, l’autre co-cheffe de la délégation.
UNIVERSITÉ D’OTTAWA – LES GAULOIS
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«Ça n’a pas été facile pantoute! Déjà qu’on a un désavantage parce qu’on est une université avec une minorité de francophones. En plus avec la COVID-19, on savait que ça n’allait pas jouer de notre bord». Comme si ce n’était pas assez pour Antho Graton et sa chefferie, la délégation d’Ottawa a perdu plus de la moitié de ses délégués au courant de l’année. «Au 15e je dois t’avouer qu’on était de plus en plus habitué à en voir partir. C’est comme si c’était devenu une norme. Ça ne devrait pas l’être…». Le recrutement est une tâche ardue pour les universités qui ne bénéficient pas d’un vaste bassin d’étudiants en communication.
«Tu ne vois que leur nom sur un Zoom, c’est compliqué d’aller les chercher pour embarquer dans une aventure comme les Jeux de la communication.»
Un constat qui fait écho à une autre réalité qui va au-delà des jeux. «En tant que Québécoise, cette année m’a vraiment montré à quel point c’est difficile d’être dans un milieu minoritaire. Les ressources sont moins là généralement. Quand tu ne peux pas aller rencontrer les gens sur le campus, et que tu ne vois que leur nom sur un Zoom, c’est compliqué d’aller les chercher pour embarquer dans une aventure comme les Jeux de la communication», relate Rosalie Sinclair, co-cheffe de la délégation d’Ottawa. Elle se réjouit toutefois des assouplissements dans les mesures sanitaires qui lui ont donné espoir. «Quand nos équipes ont finalement pu se voir pour leur épreuve, c’était comme s’ ils se connaissaient tous déjà, comme c’était le cas par les années passées». Dans leurs voix, on sent toute la fierté du devoir accompli.
Malgré les abandons, les défaites, le manque de soutien, les angoisses et les périodes de découragement, les étudiants ont tenu le coup, majoritairement en ligne.
Les jeux ont eu lieu, les performances ont été éblouissantes et on a en prime eu droit à une édition plus inclusive (aka sans boys club). On salue le comité organisateur pour tout ça.
Comme quoi, c’était possible de vivre quelque chose de vrai et de plaisant en pandémie, tout ce que ça prenait, c’était beaucoup d’effort et une énorme dose de volonté.
À toutes les universités confondues, continuez de jouer, c’est tout ce qui compte.
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Pour lire la suite des témoignages, clique juste ici: LES JEUX DE LA PANDÉMIE : JOUER MALGRÉ TOUT – PARTIE 2