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Les gens avec qui je travaille ne m’écoutent pas. Pourquoi?

Si personne ne vous tend l’oreille, ça ne sert à rien de crier.

Par
Lucie Piqueur
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Vous venez de contribuer de façon brillante Ă  votre rĂ©union d’équipe, mais vos collĂšgues passent Ă  autre chose comme si de rien n’était. Vous auriez pu leur livrer le remĂšde contre le cancer qu’ils et elles ne s’en seraient mĂȘme pas rendu compte. Plus tard, vous mettez Ă  jour votre patron.ne sur un dossier, mais vous sentez que son attention n’est pas lĂ  (ce n’est pas juste une impression : votre boss est littĂ©ralement en train de rĂ©pondre Ă  un courriel sur son tĂ©lĂ©phone pendant que vous parlez).

Dans ces situations, votre premier rĂ©flexe est peut-ĂȘtre de les ajouter Ă  votre liste mentale de choses qui gossent et que vous ventilerez plus tard auprĂšs de vos proches (il y a des chances qu’eux non plus ne vous Ă©coutent pas vraiment Ă  ce moment-là
).

Bien communiquer en entreprise est une compĂ©tence qui s’apprend. Bien Ă©couter aussi, d’ailleurs.

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Pas la peine de ruminer. D’un, avoir l’impression que personne ne nous Ă©coute est un sentiment partagĂ© par de nombreuses personnes. Vous n’ĂȘtes donc pas seul.e. De deux, bien communiquer en entreprise est une compĂ©tence qui s’apprend. Bien Ă©couter aussi, d’ailleurs. Il y a donc des solutions.

AllĂŽ!? Pourquoi personne ne m’écoute?

On peut ĂȘtre tentĂ©.e de penser que si nos collĂšgues ne nous Ă©coutent pas, c’est qu’ils ou elles n’ont pas de respect ni pour nous ni pour ce qu’on a Ă  dire.

En rĂ©alitĂ©, pour reprendre la mĂ©taphore de cet article du blogue du journal Les Affaires, la communication est comme une course Ă  relais. Il ne suffit pas de courir le plus vite possible pour bien faire son travail. Il faut ralentir en se synchronisant Ă  l’accĂ©lĂ©ration du prochain coureur ou de la prochaine coureuse, lui tendre le relais fermement et le lĂącher exactement au bon moment. Tout le monde court diffĂ©remment, mais il est critique de s’adapter les un.e.s aux autres au moment de se passer le bĂąton.

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Essayez de comprendre vos collĂšgues, boss, employĂ©.e.s
 et leur style de communication. Pour certaines personnes, le message va complĂštement passer dans le beurre s’il n’est pas transmis par Ă©crit. PlutĂŽt que de leur rĂ©pĂ©ter des choses qui vont leur ressortir aussitĂŽt par l’autre oreille, envoyez-leur tout simplement un courriel.

Il faut aussi savoir que certaines personnes sont sensibles à l’humour et au sarcasme dans la communication, alors que d’autres, pas du tout.

On dit aussi que les gens traitent l’information qu’ils reçoivent soit de maniĂšre dĂ©ductive, soit de maniĂšre inductive. Les premiers veulent que vous alliez droit au but et que vous donniez vos arguments aprĂšs, sans quoi ils n’accrochent pas Ă  ce que vous dites. Les autres ont besoin que vous exposiez d’abord votre raisonnement avant d’en venir Ă  votre point.

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Il faut aussi savoir que certaines personnes sont sensibles à l’humour et au sarcasme dans la communication, alors que d’autres, pas du tout.

Une fois que l’on comprend les diffĂ©rents styles de communicateurs et communicatrices, c’est plutĂŽt facile de s’adapter et de constater une vraie diffĂ©rence. Les autres vous entendent enfin!

Votre attention, s’il vous plaüt

Maintenant que vous connaissez les diffĂ©rents styles d’auditeurs et auditrices, voici quelques tuyaux pour devenir le parfait locuteur ou la parfaite locutrice. Ces astuces sont particuliĂšrement utiles si vous devez vous adresser Ă  un groupe.

Portez un point d’honneur Ă  ĂȘtre vous-mĂȘme un bon auditeur ou une bonne auditrice.

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1- PrĂ©parez ce que vous souhaitez dire. Ayez une bonne idĂ©e d’à qui vous vous adressez et de quelle façon vous vous adresserez Ă  eux.

2- Choisissez le bon cadre et le bon moment. C’est fou comme l’information rentre moins bien dans un cadre de porte, Ă  12 h 35, quand tout le monde rĂȘve juste d’aller luncher.

3- Énoncez clairement le cƓur de votre message. Les blagues, les mĂ©taphores et les divagations ont leur place dans certaines conversations. Mais au moment de livrer l’information que vous voulez que les autres retiennent, allez-y sans dĂ©tour et simplement.

4- Ne retenez pas d’information par crainte d’avoir l’air trop direct. Vos auditeurs et auditrices ne rempliront pas eux-mĂȘmes les trous dans votre discours. Vous ne pouvez pas espĂ©rer que les autres dĂ©duisent ou entendent ce que vous n’avez pas dit.

5- Passez rapidement la parole Ă  votre interlocuteur ou interlocutrice. Rendez la conversation dynamique. Ce point-lĂ  est crucial pour ne pas noyer le groupe sous votre flot de paroles Ă  sens unique. À chaque information importante, vĂ©rifiez qu’on vous suit toujours. « Qu’est-ce que tu en penses? » « Vous ne trouvez pas que ça faciliterait grandement les choses? » « Comment mon idĂ©e de gĂ©nie pourrait s’appliquer Ă  votre dĂ©partement? » (Non, Ă  bien y penser, ne dites pas ce dernier exemple.)

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6- Remerciez votre auditoire de son temps et de la qualitĂ© de son Ă©coute. C’est trĂšs important, la politesse, dans les Ă©changes.

7- Portez un point d’honneur Ă  ĂȘtre vous-mĂȘme un bon auditeur ou une bonne auditrice. Ça va de soi. Écoutez sincĂšrement quand les autres vous parlent, sinon comment voulez-vous qu’ils et elles vous Ă©coutent quand c’est votre tour?

Si, aprĂšs tout ça, certain.e.s collĂšgues ne vous Ă©coutent toujours pas
 ce sont peut-ĂȘtre tout simplement de mauvais auditeurs ou de mauvaises auditrices. D’ailleurs, des Ă©tudes prouvent que l’ñge, le sexe, la culture et le type d’emploi influencent la capacitĂ© d’écoute.

Eh oui, travailler en entreprise, c’est aussi accepter de travailler avec des gens avec qui on n’est simplement pas fait pour s’entendre.