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Les cheveux crépus: un facteur de discrimination à l’embauche de plus
Dernièrement, je suis tombé sur quelques articles et une étude où l’on parlait de la discrimination à l’embauche envers les femmes noires qui portent leurs cheveux naturels. Naturellement crépus, ils sont considérés comme ayant une allure moins professionnelle que les femmes noires aux cheveux raides.
Je suis semi tombée en bas de ma chaise. Semi parce que je savais pertinemment que ça existait, mais quand même en bas de ma chaise parce qu’on dirait que de me le faire confirmer par une étude et plusieurs témoignages poignants, c’est très difficile d’accepter que c’est la réalité ici au Québec aussi.
Les cheveux naturels d’une personne sont perçus d’une façon si négative que ça ne lui donne pas les mêmes chances de décrocher un emploi pour lequel elle possède toutes les compétences et les qualifications… let that sink in.
C’est non seulement dommage, mais illégal de discriminer une personne pour cette raison. D’ailleurs, la Commission des droits de la personne et de la jeunesse se chargera de traiter votre requête si vous vous sentez lésé et le tribunal des droits de la personne prononcera un verdict. Même chose pour la CNESST. Si vous pensez avoir été victime de discrimination au cours de votre emploi pour une promotion, une nouvelle opportunité ou encore par un collègue ou un gestionnaire, tournez-vous d’abord vers votre conseiller RH, si vous en avez un.
Et si vous n’en avez pas, lisez ceci.
Mon objectif n’est pas de dépeindre de long en large la situation défavorable des femmes racisées dans le milieu de l’emploi. Pour ça je vous invite à écouter les podcasts Femmes en affaires, Woke or Whateva et Where we at. Si vous avez lu quelqu’un de mes articles, ou consulté ma chaine YouTube, vous savez que le plus important pour moi est de faire partie de la solution.
Nous avons tous des préjugés
Commençons par ça. Il est utopique de penser que nous n’avons pas de préjugés. De plus, toutes les personnes que l’on rencontre nous donnent une première impression, bonne ou mauvaise. TOUT LE MONDE, même vous qui lisez cet article et qui vous dites que vous êtes une exception, non vous n’en êtes pas une.
D’ailleurs, ce n’est pas le fait d’avoir une première impression d’une personne qui est une mauvaise chose en soi, mais bien le fait de s’arrêter à ça.
J’ai la chance de travailler en gestion des ressources humaines et d’avoir fait du recrutement. C’est non seulement un emploi gratifiant, mais ça t’en apprend énormément sur l’humain et ses biais. Une chose que j’ai apprise c’est que si l’on se retrouve en position d’embaucher des personnes pour son organisation ou sur un comité de sélection pour des promotions, c’est important d’avoir les connaissances nécessaires sur la multitude de biais que nous pouvons avoir afin de les minimiser. Dans la vie, on a tendance à trouver «normal» et à aimer les choses que nous connaissons.
Exemple simple, prenez une minute pour penser à votre groupe d’ami.
OK, remarquez-vous que la majorité d’entre eux vous ressemblent? Vous faites peut-être partie du même groupe ethnique ou vous avez un background relativement similaire.
Non, je ne suis pas magicienne. C’est dans la nature de l’humain d’être avec des gens qui nous ressemblent. Et au moment de faire du recrutement, si les cheveux crépus ce n’est pas quelque chose que vous avez l’habitude de voir, vous trouverez que cette différence n’est peut-être pas adéquate pour le milieu dans lequel vous naviguez.
La réalité c’est aussi que la norme de base est l’apparence physique des personnes caucasienne. Alors plus on s’éloigne de ça, plus on a tendance à se méfier.
La clé ici c’est d’avoir une personne qui vous aidera à en être conscient. Il existe des professionnels qui accompagnent les organisations dans ce processus d’alignement. Alors, investissons pour avoir des organisations justes et diversifiées.
Se familiariser et accepter les différences
Et pas seulement dans la lutte pour l’égalité des femmes noires, mais pour tout ce qui est «différent». Le seul moyen d’y arriver est de s’éduquer. Dans le contexte professionnel, le développement des compétences et de la formation continue est certainement le vecteur le plus adéquat pour y arriver. Les organisations doivent investir de l’argent et les employés doivent prendre le temps que ça change.
Beaucoup d’entreprises et de collègues ont du travail à faire pour apprendre à accepter l’autre. C’est toute la société qui en sortira gagnante, mais ce succès passe forcément par certaines remises en question.