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Les bons gestes à poser au jardin
Le début de la saison est toujours assez mouvementé. Il faut faire sa planification, acheter et commencer ses semis, préparer le sol en le travaillant ou en l’amendant, puis tout planter. On doit prévoir les installations pour supporter nos fruits et légumes, puis faire quelques allers-retours à notre centre horticole préféré. Bref, on n’a pas le temps de paresser. À la mi-juin, ça se calme un peu. Les pousses sont encore toutes petites, certes, mais le jardin est plein. Il ne reste alors plus qu’à s’en occuper…
Si on pouvait planter, prendre une bière, puis récolter, la job des agriculteurs et des agricultrices serait pas mal plus relaxante. Bien sûr, vous ne jardinez probablement pas à la même échelle qu’une ferme familiale : vous ne devriez pas à avoir à travailler de 8 à 5 pour quelques dizaines de plants légumiers et quelques fines herbes. Au final, c’est une gestion du temps et des équipements différents, mais ça reste grosso modo les mêmes gestes.
Mettre un paillis
Au jardin, on doit éviter les copeaux de cèdre qui ont tendance à acidifier le sol
Pailler, c’est couvrir le sol autour des plantes potagères. C’est un geste qui ne date pas d’hier. Les maraîchers et maraîchères ont d’abord utilisé de la paille, mais aujourd’hui on trouve plusieurs types de couvre-sols. Au jardin, on doit éviter les copeaux de cèdre qui ont tendance à acidifier le sol; on choisit plutôt du bois raméal fragmenté (composé de bois jeune), des feuilles d’automne séchées ou de la paille. Il y a aussi sur le marché des paillis de coco et d’écales de cacao, mais ces derniers viennent de loin et sont beaucoup plus dispendieux. À plus grande échelle, on utilise du géotextile tissé réutilisable ou du plastique.
Il n’y a que des avantages à pailler. Cette technique permet de réduire la fréquence des arrosages et garder le sol plus humide en protégeant le sol du soleil. Elle permet aussi de réduire le désherbage, car le paillis étouffe les mauvaises herbes et empêche la germination de leurs semences. En plus, il garde les racines au chaud lorsque la température varie à l’extérieur et permet même de prolonger légèrement la saison.
Arroser
Sans grande surprise, l’eau est indispensable aux plantes pour faire de la photosynthèse et croître. Lors des journées chaudes d’été, le jardin peut avoir besoin de nombreux litres d’eau tous les jours. Puisque l’équilibre entre air et eau est important dans le sol, on ne cherche pas non plus à avoir un terreau trop mouillé et on attend qu’il soit sec avant d’arroser de nouveau.
Lors des journées chaudes d’été, le jardin peut avoir besoin de nombreux litres d’eau tous les jours.
Afin d’éviter les maladies fongiques, on évite de mouiller le feuillage de nos plantes. On peut installer des systèmes d’irrigation dans le jardin tels que le goutte-à-goutte, le tuyau suintant ou le tuyau perforé qu’il est même possible d’automatiser. Sous le paillis, ces systèmes permettent d’économiser beaucoup d’eau puisqu’ils distribuent une petite quantité d’eau directement au pied du plant.
Désherber
Il n’existe pas de solution miracle contre les mauvaises herbes. Malgré le paillis et une densité élevée de vos fruits et légumes en pousse, ces plantes indésirables réussissent toujours à se frayer une place. Les plus sorciers et sorcières d’entre vous seront content.e.s d’apprendre que plusieurs de ces «mauvaises herbes» ont des propriétés médicinales (je pense ici à l’ortie, au pissenlit et à la bardane).
Ceux et celles qui voudront avoir une belle récolte de tomates préféreront peut-être les arracher puisque les adventices entrent en compétition pour l’eau, la lumière et les nutriments avec les plantes potagères. Plusieurs outils existent afin d’être plus ergonomiques et rapides, néanmoins retirer les mauvaises herbes une à une à la main reste la technique la plus précise.
Fertiliser
Les écoles d’agriculture offrent des cours complets sur le sujet; réduire la fertilisation à un seul paragraphe, c’est tout un défi. Les plantes ont besoin de nombreux nutriments afin de croître correctement. Parmi ceux-ci, on retrouve l’azote, le phosphore et le potassium (les chiffres que l’on retrouve sur les fertilisants réfèrent à ces derniers), mais aussi le calcium, le magnésium, le soufre, le zinc, le cuivre, le manganèse, le fer, le bore et le molybdène. Tous ces éléments nutritifs sont importants, mais les premiers sont nécessaires en plus grande quantité. En fertilisant adéquatement son jardin, la récolte sera non seulement plus abondante, mais les fruits et les légumes seront aussi de meilleure qualité.
Vous pourriez choisir des engrais de synthèse, qui ont l’avantage d’offrir des nutriments de manière beaucoup plus directe aux plantes. Pour ma part, je m’intéresse plus à la régie biologique et je n’utilise jamais d’engrais chimique dans mon jardin. Parmi mes produits préférés, on retrouve les composts, les fumiers granulés et l’engrais d’algues liquide qui sont relativement accessibles. J’incorpore en début de saison une bonne quantité de compost à mes pots (environ un tiers du volume), puis j’alterne au courant de la saison entre le fumier de poule granulé, une source d’azote, de phosphore et de calcium, et d’une dilution d’algues marines, une source de potassium. Pour avoir des pousses belles et en santé, fertilisez toutes les trois ou quatre semaines avec un engrais à granule et une fois par semaine pour un engrais hydrosoluble. Faites seulement attention à ne pas en mettre trop pour ne pas saturer la terre de nutriments.
Ces quatre gestes assez simples vous permettront de maximiser votre récolte dans les prochains mois. Ce sont des techniques qui sont essentielles au jardin et elles constituent une base solide pour ceux et celles qui se lancent pour la première fois dans l’aménagement d’un potager.
Bon jardinage!