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Les Backpackers en chiffres

Par
Pierre Duchesneau
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1693-1700

Années (approximatives) durant lesquelles Giovanni Francesco Gemelli Careri a fait le tour du monde. Il a utilisé divers moyens de transport pour visiter la France, l’Égypte et les Philippines, entre autres. D’origine italienne, ce voyageur et aventurier est aujourd’hui encore cité comme l’un des premiers « routards » au sens propre. Fin finaud, il est parvenu à financer son voyage en achetant, à chacune des étapes, des marchandises (dattes, vins et spiritueux, mercure…) qu’il choisissait judicieusement pour pouvoir les revendre plus cher aux escales suivantes. Plusieurs backpackers québécois de notre ère aimeraient pouvoir en faire en autant, mais bon, les « cannes » de sirop d’érable pèsent bien lourd dans le sac à dos, hein…

62

Nombre de bougies que soufflerait aujourd’hui le guide de voyage Europe on 5 Dollars a Day, publié en 1957 par Frommer’s et considéré comme l’un des premiers ouvrages pratiques du type « voyage à petit budget »… ou, à tout le moins, comme le tout premier du genre à avoir révolutionné la façon dont les Nord-Américains voyagent. Quelques années plus tard, en 1961, Let’s Go — un autre éditeur jouant dans la même ligue — a fait paraître son premier guide, qui suggérait de voyager de l’Europe à l’Asie pour quelques pièces de monnaie. Selon nos estimations assez peu scientifiques, une telle somme permettrait aujourd’hui de se payer le septième d’un pain baguette à Paris. Ou deux gorgées de bière et demie à Copenhague.

DE 20 À 25 %

Poids maximal (en comparaison avec sa propre masse corporelle) qu’il est recommandé de transporter dans son sac à dos lorsqu’on voyage de cette manière. Du moins, c’est ce que recommande la grande majorité des blogues voyage et spécialistes du sujet. Si nos calculs sont bons, ça veut dire que si votre pèse-personne indique 64 kg (140 lb) lorsque vous grimpez dessus, votre sac à dos, lui, ne devrait pas afficher un poids de plus de 13 à 16 kg (de 28 à 35 lb). C’est donc le temps de laisser la cafetière à espresso ainsi que l’œuvre complète de Zola à la maison.

27 ANS

Âge moyen du backpacker qui fait le tour du monde, mentionne Le backpacking chez les jeunes adultes : une pratique s’inscrivant dans un processus identitaire ?, un mémoire de maîtrise rédigé par Isabelle Lampron, de l’Université du Québec à Montréal. Le même document présente d’autres statistiques intéressantes sur ce (vaste) sujet : par exemple, 62 % de ces voyageurs sont des hommes, et 38 % des femmes; aussi, 42 % voyagent en couple, 27 % en famille, 24 % seuls, 7 % entre amis et 1 % avec la fratrie. Deux chiffres cruciaux qu’on n’y trouve pas, cependant : le pourcentage de routards équipés de pantalons pouvant se transformer en shorts (pratique, cette fermeture éclair, après tout !), et la proportion de ceux qui portent des tresses rastas (plus communément appelées dreads).

VITE, UNE ENQUÊTE NATIONALE !

4 %

Pourcentage de l’offre mondiale d’auberges de jeunesse présente en Amérique du Nord (excluant le Mexique), alors que l’Europe et l’Asie du Nord regroupent 62 % des établissements du genre, rapporte le Réseau de veille en tourisme de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal. Nommés hostels en anglais, ces lieux d’hébergement, habituellement synonymes de dortoirs ou de chambres à partager avec d’autres voyageurs du type « sac à dos », comptent sur une clientèle composée de plus de 70 % de millénariaux, ces jeunes âgés de 18 à 34 ans. Attention : congestion à prévoir dans la file pour le lait de soya et le bol de graines de chia au buffet-déjeuner.

933 841

C’est le nombre de touristes étrangers que Goa, un État de l’ouest de l’Inde, projetait d’accueillir en 2018 (chiffres officiels non disponibles au moment d’écrire ces lignes). Si cette statistique se révèle juste au final, on parle ici de quelque 43 000 visiteurs de plus qu’en 2017 (890 459 touristes de l’extérieur). Ce paradis de plages idylliques, dont les côtes s’étirent le long de la mer d’Arabie, attire un nombre important de jeunes voyageurs équipés de leur sac à dos en raison de prix dérisoires… au point de rendre la population locale « à bout » et de faire pousser des projets touristiques un peu plus haut de gamme (clubs de golf, etc.) en vue d’attirer une autre clientèle. Hey, jeune voyageur, ne désespère pas : il restera toujours Punta Cana !