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L’équivalent de Montréal-Sherbrooke en transport en commun tous les jours pour étudier

De l'importance de savoir où se trouve le campus Loyola de Concordia.

Par
Simon Tousignant
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Il y a plus de dix ans, j’étais un jeune étudiant fraîchement sorti du cégep qui cherchait à devenir journaliste. Au Québec, les deux programmes de journalisme les plus reconnus se trouvent à l’UQAM et à Concordia. Problème: ces deux avenues sont fortement contingentées et demandent de passer un examen d’admission afin d’accéder au Saint-Graal des études journalistiques québécoises. Deuxième problème: j’étais hors du pays lors de l’examen d’admission de Concordia, et de retour depuis seulement 24h pour celui de l’UQAM (spoiler alert: je l’ai coulé).

J’ai donc dû choisir un cursus autre que le journalisme, et j’ai atterri à l’Université de Sherbrooke en Communications, rédaction et marketing. L’université était géniale, le programme aussi, mes camarades de classe tout autant. Sauf que moins d’un mois après le début de mon bac, j’ai réalisé qu’être à 1h30 de route de Montréal n’était pas possible pour moi. J’avais besoin d’être dans ma ville, pour le plaisir, les contacts et les amis qui ne m’avaient pas suivi à Sherby. Du haut de ma petite chambre de résidence étudiante, j’ai appelé ma mère les larmes aux yeux pour lui dire que je devais arrêter mes études et reprendre les examens d’admission en journalisme l’année suivante.

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Réaliser son rêve

Avance rapide à l’été d’après, et je suis cette fois admis en journalisme à l’UQAM et à Concordia (#proudmom). S’en suivent les choix déchirants: évoluer à l’UQAM et me créer des contacts inestimables en français, ou viser l’international en allant à Concordia. J’ai fini par choisir l’option numéro deux, moi qui étais un jeune Montréalais bilingue et sans crainte par rapport au fait d’évoluer en anglais dans mon quotidien.

Entrer à l’université dans son programme de rêve, c’est pas rien; les études à Montréal, entouré de plein de gens brillants, ça te motive un élève. Je reçois mes plans de cours et je m’imagine aller tous les jours au centre-ville, me trouver un petit café préféré pour étudier et même aller magasiner entre deux cours sur la rue Sainte-Catherine. À cette époque, j’habite encore chez ma mère sur la Rive-Nord de Montréal, mais le transport ne me dérange pas puisque le downtown est facilement accessible en combinant l’autobus, le métro et les trains de banlieue.

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Deux semaines avant le début des cours, je suis convié à une réunion d’information sur le programme. Je prends note de l’adresse du département de journalisme de Concordia qui a pignon sur rue sur Sherbrooke Ouest. Rien de déroutant, je connais bien cette rue qui traverse l’île d’est en ouest. Enfin, jusqu’à ce que j’entre l’adresse sur Google Maps.

Il y a un deuxième campus à l’Université Concordia. Si la rue Sherbrooke Ouest traverse bien le centre-ville, et qu’on y trouve le campus Sir-George-Williams que tout le monde connaît, c’est plutôt au fin fond de Notre-Dame-de-Grâce que j’ai rendez-vous, au campus Loyola.

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SURPRISE: il y a un deuxième campus à l’Université Concordia. Si la rue Sherbrooke Ouest traverse bien le centre-ville, et qu’on y trouve le campus Sir-George-Williams que tout le monde connaît, c’est plutôt au fin fond de Notre-Dame-de-Grâce que j’ai rendez-vous, au campus Loyola. Loyo-quoi? Loyola, comme Saint-Ignace-de-Loyola, genre. Il se trouve que cette rue Sherbrooke Ouest que je croyais bien connaître s’étire jusqu’à l’extrémité ouest de NDG où se trouve Montréal-Ouest, un coin de la ville dont je n’avais jamais entendu parler. J’étais, comme on dit, à l’ouest ben raide.

Moi qui me voyais sortir du métro directement dans les immeubles de Concordia, je dois revoir ma stratégie. C’est que le campus Loyola n’est évidemment pas accessible directement par métro. Il faut sortir à la station Vendôme et prendre l’autobus 105 qui nous amène à la porte. Il y a aussi la 51 qui traverse la ville à partir de la station Laurier, mais qu’on peut attraper à partir de la station Snowdon et qui s’arrête aussi à Loyola. Après quelques recherches, je me rends compte que le train de banlieue de la ligne Saint-Jérôme s’arrête aussi directement à côté du campus à la station Montréal-Ouest, ce qui m’arrange beaucoup.

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Je veux étudier en journalisme et ce n’est pas quelques heures dans les transports en commun qui vont m’arrêter. J’entreprends donc mon bac avec enthousiasme et excitation de découvrir un coin de la ville qui m’est inconnu.

Les mois passent et le programme de journalisme répond à toutes mes attentes. L’immeuble du département est flambette, le matériel à la fine pointe de la technologie et les professeurs tous qualifiés et expérimentés dans le domaine.

Puis, NDG c’est vraiment cool. J’apprends à connaître la rue Sherbrooke Ouest, ses restaurants caribéens, ses petits shops comme le Sub V (RIP), un magasin spécialisé dans le matériel de graffiti et le streetwear, le parc Girouard où il fait bon chiller après les cours et ce feel de quartier si particulier qui me rappelle un peu mes escapades à Brooklyn. C’est fou, mais ce choix de programme m’aura permis de me sentir dépaysé dans la ville où je suis né. C’est une sensation que je recommande à tout le monde, surtout au moment d’entreprendre des études universitaires. Se sortir de sa zone de confort, c’est d’une valeur inestimable au début de la vingtaine.

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Tout ne peut pas être rose

Malheureusement, il y a un «mais». Les horaires de train de banlieue ne concordent pas avec mes horaires de cours. De la Rive-Nord de Montréal, le trajet me prend entre 1h30 et 2h… one way. Mes cours se terminent à 20h, mais je suis rarement chez moi avant 22h30.

J’aurai donc quitté l’Université de Sherbrooke à cause de sa distance, pour finalement me taper l’équivalent de Montréal-Sherbrooke en transports en commun tous les jours. Sans regret.