Le télétravail: juste des avantages?

Quand je dis que je travaille de chez moi, la plupart du temps, on m’envie. « Wow, t’as pas de trafic à te taper! » et « Tu peux rester en pyjama toute la journée! » sont les choses qu’on me dit le plus souvent. Pour le trafic, c’est vrai. Pour le pyjama, pas tellement… j’vous explique ça tantôt.

D’après l’Ordre des conseillers en ressources humaines agréés, le télétravail est vu comme « la solution idéale aux problèmes écologiques, à la congestion routière urbaine et aux problèmes de conciliation travail/vie personnelle ». Beaucoup de pigistes vivent leur vie de bureau à la maison et ça permet d’ailleurs d’économiser de l’argent.

Mais est-ce qu’il y a juste des avantages à travailler de chez soi? Vraiment pas.

Voici une liste des inconvénients à travailler de son divan.

Oui, au début, vous pouvez être heureux de pas avoir à subir vos voisins de votre bureau open space. Par contre, vous allez rapidement vous rendre compte que parler à personne de la journée, ça rend un peu fou. Personnellement, au lieu de me gosser un Wilson pour avoir quelqu’un à qui parler, je jase à mon chat. Downside : mon minou en connaît plus sur mes projets que mon chum. Même que parfois je me fâche après mon amoureux de ne pas m’écouter quand je parle de ma job… mais je réalise après que c’est à Minet que j’en avais parlé. Oupsi!

Le « all by myself » s’applique aussi aux problèmes techniques. Quand mon ordi a un bogue, je ne peux pas appeler le département de l’informatique. Y a aucun gentil technicien qui sent la clope qui peut venir m’aider quand ma %$!#*?%$!)#@ d’imprimante a décidé de pas imprimer.

Comme l’explique le magazine Forbes, on adopte le comportement relié au linge qu’on porte. Donc travailler en pyjama nous inciterait à la paresse. Même qu’une étude a démontré que leurs cobayes étaient plus concentrés pour effectuer une tâche quand ils portaient un sarrau. Quand j’suis serrée dans mes échéances, je me déguise en Einstein pis le tour est joué!

Oui ça peut être vu comme un avantage, mais ça prend de la discipline à revendre (moi ça va, j’peux vous en pawner). Par contre, les gens ont pas l’impression que vous travaillez « pour vrai ».

Conséquence (et je m’autocite ici) : « tout le monde va vous inviter à faire des activités le jour. Vos amies en congé de maternité vont vouloir que vous alliez les visiter, votre ami en burnout va vouloir aller bruncher, pis votre mère va s’inviter à dîner. »

Eh oui, c’est un inconvénient. Pourquoi? Parce qu’il n’y a personne pour vous juger si vous allez sur Facebook aux deux minutes ou si vous magasinez une Diva Cup en ligne. Ma solution : l’application SelfControl. On inscrit les sites auxquels on ne veut pas avoir accès et on choisit la durée. Mais attention, après avoir rentré votre code, y a AUCUN moyen de le désactiver (même en redémarrant votre ordi).

Ça, c’est un inconvénient undercover : il se fait sournoisement passer pour un avantage, mais c’est pas long qu’on découvre son vrai visage… Au début on se dit « Cool, j’ai pas besoin de me faire de lunch! », mais la première chose qu’on sait, c’est qu’on a dîné des Doritos pis une Caramilk.

Y a aussi la fait que j’ai accès autant à du café qu’à de la bière… et je vous réfère au point précédent pour vous rappelles qu’il n’y a personne pour me juger si je m’ouvre une p’tite frette avant midi.

J’ai une confession (pas nocturne) à faire : j’ai écrit l’article au « je », mais dans la réalité, j’suis foutrement disciplinée. Je réussis à échapper à la plupart des pièges que j’ai décrits plus haut (sauf au chocolat). Mon problème à moi, c’est plutôt la surcharge de travail. En ayant mon bureau à la maison, ça fait que j’ai toujours accès à tous mes dossiers, et ça fait que je travaille pas mal trop souvent le soir et la fin de semaine…

Attention pour pas laisser le travail prendre toute la place!

*Une première version de cet article a été publiée en octobre 2019.