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Le succès de la série « Chernobyl » n’est rien comparé aux chiffres de la catastrophe nucléaire

L’impact économique du pire accident nucléaire jamais enregistré se fait encore sentir.

Par
James Lynch
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Lors du visionnement de la série Chernobyl de HBO, j’ai été envahie par une gamme d’émotions : tristesse, peur et surtout honte. Honte, car j’avais l’impression de me réjouir du malheur des autres pour mon simple divertissement dans le confort de mon salon.

L’impact économique du pire accident nucléaire jamais enregistré se fait encore sentir.

Il ne faudrait pas oublier que la série n’est pas seulement celle de l’heure pour ceux qui s’ennuient de Game of Thrones, c’est aussi une catastrophe majeure qui a eu des conséquences considérables sur l’économie, l’écologie et surtout l’humanité. 33 ans après l’explosion du réacteur 4, l’impact économique du pire accident nucléaire jamais enregistré se fait encore sentir.

26 avril 1986; 01:23:40

Une erreur humaine serait la cause derrière cette nuit fatidique. L’accident s’est produit lors d’une simulation de panne d’électricité effectuée sur le réacteur nucléaire 4 de la centrale ukrainienne.

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Le test consistait à simuler une panne afin de mettre au point une procédure de sécurité permettant de maintenir en circulation l’eau de refroidissement du réacteur, jusqu’à ce que les générateurs de secours puissent fournir de l’énergie. Malheureusement, le test a été retardé de 10 heures et des employés qui n’avaient pas été formés ont dû prendre le relais de l’équipe assignée à celui-ci.

L’équipe de nuit n’avait donc pas les compétences requises pour ce genre de procédure…

Les choses ne se sont pas passées comme prévu. La puissance du réacteur est tombée à moins de 1 % de la normale. Lors du processus menant au retour de la puissance souhaitée, une surtension s’est produite et une réaction en chaîne s’est produite : le réacteur a explosé.

L’explosion a été d’une telle puissance qu’elle a rompu un bouchon d’étanchéité de 1000 tonnes.

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L’explosion a été d’une telle puissance qu’elle a rompu un bouchon d’étanchéité de 1000 tonnes (2 000 000 livres) soit environ quatre fois la statue de la Liberté (450 000 livres)!

Les températures ont dépassé les 2000 °C, et le réacteur a brûlé pendant dix jours. Aujourd’hui, le territoire affectée par les radiations, communément appelé la « zone d’exclusion » s’étend sur 2 600 km2, soit un rayon de 30 km autour de la centrale.

Des chiffres qui sont certes impressionnants, mais qui ne sont rien comparés à ceux des coûts engendrés.

Un désastre d’une valeur inestimable

Avant de parler d’argent, rappelons-nous que le pire coût de cette histoire a été celui humain. 31 personnes sont décédées des suites directes de l’accident; deux employés de l’usine dans l’explosion et 29 pompiers à la suite de l’exposition aux radiations.

Ce nombre n’est rien lorsqu’il est comparé aux victimes collatérales. Nombreux sont celles et ceux ayant développés des cancers et problèmes de santé de toutes sortes dus aux radiations. Le bilan se chiffre à plus de 60 000 victimes.

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La fin d’une industrie

L’impact s’est aussi fait ressentir sur l’agriculture, force économique de la région touchée. Plusieurs terres ont été déclarées zones sinistrées et de nombreux agriculteurs ont dû cesser leurs opérations.

Même si des mesures ont été mises en place par la Biélorussie pour continuer la production d’aliments comestibles, la plupart des consommateurs ont refusé de les acheter, ce qui a particulièrement affecté l’industrie agroalimentaire.

Aujourd’hui, la situation dans les régions touchées est particulièrement difficile à cause des salaires plus bas, de moins d’investissements privés et d’un taux de chômage plus élevé qu’ailleurs.

Le nombre de petites et moyennes entreprises y est également beaucoup plus faible, en partie à cause du départ de nombreux professionnels. La zone contaminée est tellement grande que des radiations se sont même rendues jusqu’en Suède!

En 2019, les animaux de 37 municipalités norvégiennes sont encore soumis à des tests de radiation et à des contrôles avant leur abattage. En 2017, un sanglier a été découvert avec un niveau de radiation dix fois plus élevé que la limite jugée sécuritaire.

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Dépenser à perpétuité pour protéger

« La catastrophe de Tchernobyl de 1986 aura coûté environ 700 milliards de dollars au cours des 30 dernières années. »

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Selon Jonathan Samet, professeur du département de médecine préventive à la Keck School of Medicine de l’USC : « La catastrophe de Tchernobyl de 1986 aura coûté environ 700 milliards de dollars au cours des 30 dernières années. »

Afin de contrer les émanations du site, un bouclier protecteur a été finalisé en 2018 après huit ans de construction. Celui-ci a remplacé la structure de 1986 qui avait été construite à la hâte pour protéger le réacteur.

La Banque européenne pour la reconstruction et le développement a assuré les frais totalisant 1,6 milliard d’euros. La nouvelle structure devrait protéger le réacteur pour environ 100 ans et d’ici 20 000 ans, la zone devrait être habitable… faites le calcul.

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Tourisme tout risque

Aujourd’hui, la région de Tchernobyl attire des touristes intrigués par son histoire et ses dangers. Pour 105$ US, vous pouvez même vous payer une visite guidée! Pas cher pour mettre sa santé en péril à coup d’hashtags sur Instagram.

Avant de vous y rendre pour une photo en string pour le « gram », rappelez-vous que Tchernobyl symbolise la dévastation potentielle de l’énergie nucléaire, et qu’il y a encore 10 réacteurs du même genre en opération en Russie.

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