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Le studio création de tous les possibles

À l’Université de Sherbrooke, le génie n’est pas réservé aux génies.

Par
Albert Bourassa
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Un studio de création… dans une faculté de génie? Mais qu’est-ce que ça fait là? Et surtout, à quoi ça sert? Moi aussi ça m’intriguait quand j’ai entendu parler du Studio de création Huguette et Jean-Louis Fontaine, ouvert en 2019 à l’Université de Sherbrooke. Et qu’est-ce que ça veut dire exactement quand on dit qu’avec ce studio, on veut que la communauté devienne « la communauté créatrice la plus dynamique au Québec »? Suivez le guide, j’ai des réponses!

Salle d’assemblage, crédit photo: Karine Couillard

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Un peu d’histoire

Commençons par le commencement. Lancé en 2012, le projet de studio de création a été pris en affection dès 2013 par le doyen de la faculté de génie de l’Université de Sherbrooke, le professeur Patrik Doucet. Disons que comme ancien étudiant de la faculté, on comprend que ça lui tenait à coeur non seulement de développer une communauté où les idées fusent de partout, mais aussi de lui donner un lieu pour que ces idées prennent vie.

Mais il n’a pas fait ça tout seul! Le bâtiment a été pensé et réalisé en collaboration avec la communauté étudiante de la faculté de génie afin de s’assurer de répondre le mieux possible à leurs besoins. Les premiers plans ont même été conçus selon des propositions de personnes étudiant en génie civil.

Sauf qu’un rêve, ça se paye.

Il a donc fallu financer le projet à 100% par des dons venant du privé, entre autres auprès de la fondation Huguette et Jean-Louis Fontaine qui appartient à des membres de la famille Bombardier.

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Faire construire de nouveaux bâtiments sur un campus universitaire, c’est loin d’être facile: le gouvernement ne permet pas, à travers sa formule de financement des universités, de mettre de l’argent sur ce genre de projet. Il a donc fallu financer le projet à 100% par des dons venant du privé, entre autres auprès de la fondation Huguette et Jean-Louis Fontaine qui appartient à des membres de la famille Bombardier. Il faut dire que cette famille a toujours été très près de la faculté de génie de l’UdeS. Le fait que le bâtiment principal de la faculté se nomme « J-A Bombardier » nous donne un bon indice sur la force de ce lien, n’est-ce pas? C’est aussi un projet auquel l’Association générale étudiante en génie (AGEG) a participé financièrement. Sur une période de dix ans, l’association aura payé un million de dollars de la facture initiale d’un peu plus de huit millions!

Le studio n’aurait donc pas pu voir le jour sans les portefeuilles étudiants, même si la majorité de celles et ceux qui ont contribué financièrement n’en profiteront pas. Mon ami Azfar Badaroudine, ancien vice-président aux affaires financières de l’AGEG, a bien résumé la situation dans son discours lors de l’inauguration du bâtiment : « […] soyons fiers de ce que nous avons contribué à bâtir, et pour les nouveaux, je vous dis : faites-en bon usage et n’oubliez pas de contribuer à votre communauté quand vous le pourrez. »

Salle de soudure, crédit photo: Karine Couillard

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Un studio de création? Ok, mais encore?

En entrant dans le bâtiment, on retrouve plusieurs prototypes et anciens projets étudiants. Il s’agit d’une vitrine qui expose tout ce qui est possible dans cet endroit. Cette bâtisse gérée par la faculté de génie a tout d’abord un mandat universitaire : favoriser la création.

Ce n’est pas pour rien que son mantra est « du rêve à la réalisation »! Concrètement, ça veut dire que les équipes de projets en génie peuvent se rendre sur place pour réaliser leurs travaux, mais l’endroit n’est pas à leur usage exclusif. Que ce soit en utilisant la salle d’idéation ou en travaillant dans les nombreuses salles spécialisées, n’importe quel groupe peut venir plancher sur un projet, peu importe leur faculté.

Bref, au Studio, le génie créatif n’est pas réservé… au génie! Depuis quelques sessions déjà, des projets d’art visuel y voient le jour aussi et l’équipe du studio travaille d’arrache-pied afin d’accepter le plus de demandes possible.

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Bref, au Studio, le génie créatif n’est pas réservé… au génie! Depuis quelques sessions déjà, des projets d’art visuel y voient le jour aussi et l’équipe du studio travaille d’arrache-pied afin d’accepter le plus de demandes possible. Bien entendu, étant donné que plusieurs composantes nécessitent des manipulations et des outils dangereux, il faut suivre une formation afin d’avoir accès aux divers outils et salles spécialisées. Le souhait, c’est d’arriver à ouvrir les portes au plus grand nombre, question de développer une communauté diversifiée et dynamique.

Bref, le studio c’est une belle façon de briser les murs et rassembler les cerveaux de tous les horizons.

Et maintenant?

Dans les prochains mois, s’ajoutera au studio une usine-école, un endroit où il sera possible, entre autres, de brasser de la bière et d’apprendre tous les aspects techniques derrière cette industrie, une des plus vivantes du Québec.

On pourra aussi profiter d’une terrasse qui permettra de travailler à l’extérieur en regardant la forêt du mont Bellevue. Ça promet.

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En un peu moins d’un an, ce lieu est déjà rendu un incontournable sur le campus. J’aurai la chance d’y travailler pour réaliser mon projet de fin de baccalauréat cet automne lors de ma dernière session à l’Université de Sherbrooke. Sur ce, je vous laisse sur une photo de la plus belle vue du campus, en direct de la salle d’idéation du studio. Un décor idéal pour créer, non?!

Salle d’idéation, crédit photo: UdeS – Michel Caron