Le problème avec les lettres de recommandation

Vous sortez de l’école et vous n’avez pas beaucoup d’expérience? Vous désirez retourner à l’école pour acquérir plus de connaissances? Il se pourrait très bien que vous ayez besoin de contacter un.e ancien.ne prof de cégep ou votre boss de votre première jobine pour une lettre de recommandation.

Malheureusement, ce modèle un peu désuet est encore un prérequis pour passer à la prochaine étape de votre vie. On va se le dire, c’est un peu élitiste. En plus, certaines personnes plus timides ratent des opportunités parce qu’elles sont trop gênées pour demander une lettre. Alors, c’est quoi la solution? On fait le tour de la question!

Non, on ne doit pas l’origine de la lettre de recommandation à un conseiller RH des années 70 qui avait un peu trop de zèle. En fait, cette pratique existe depuis la Grèce antique! Sous le nom de litterae commendaticiae, les lettres étaient souvent utilisées pour demander des faveurs à des patrons.

L’homme d’État Cicéron était l’un des principaux auteurs de ces lettres. Et il avait tendance à mettre en valeur ses réussites au lieu de celles du demandant! Par exemple : « Vous savez que je suis digne de confiance; par conséquent, mes clients seront également dignes de votre confiance. »

Bref, la lettre de recommandation était déjà malaisante 106 ans avant Jésus-Christ!

Après avoir pris une heure à retranscrire votre CV sur un vieux site RH d’une compagnie, la dernière chose que vous souhaitez, c’est qu’on vous demande aussi une lettre de recommandation. Puisque c’est une dure réalité à laquelle tout le monde doit faire face sur le marché du travail, il est important de savoir comment en faire la demande.

Selon l’experte en carrière Alison Doyle, tentez de rencontrer en personne les gens qui connaissent bien votre travail et vos résultats scolaires afin de leur demander une lettre de recommandation. En d’autres mots, ne demandez pas au prof qui n’a jamais appris votre prénom!

Si ce n’est pas possible de les rencontrer en personne, envoyez-leur un courriel avec une demande claire et précise qui inclut votre plus récent CV.

Faites votre demande plus tôt que tard : vous ne voudriez surtout pas manquer une nouvelle job parce que votre prof préféré.e était parti.e en vacances!

La personne qui rédige votre lettre doit inclure des détails sur votre lien avec elle, les raisons pour lesquelles elle vous recommande, vos compétences pertinentes et le meilleur moyen de la rejoindre pour en savoir plus.

Évidemment, assurez-vous d’inclure le plus de détails possible lorsque vous faites une demande à une personne de référence. Lui donner toutes les infos tout cru dans le bec lui facilitera la tâche!

La lettre de recommandation est dépassée depuis longtemps.

Une étude de 1993 révélait déjà ses nombreux problèmes. Les étudiant.e.s choisissent souvent le ou la professeur.e qui les apprécie le plus, ce qui signifie que de nombreuses lettres sont exceptionnellement positives. Sinon certain.e.s refusent d’écrire des lettres pour les étudiant.e.s les plus faibles. En plus, il existe des preuves que les femmes et les personnes de couleur reçoivent des évaluations moins positives de celles des hommes blancs!

Dans un monde idéal, les entreprises et institutions académiques devraient se fier à LinkedIn si elles veulent absolument des références. En effet, il existe une option qui vous permet d’obtenir des recommandations d’ancien.ne.s collègues. Évidemment, la façon la plus simple d’en recevoir est d’en offrir.

Au final, si on vous demande une lettre de recommandation, c’est pas mal un gros red flag que l’entreprise où vous convoitez un emploi n’a pas évolué avec le temps!