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Le grand palmarès des pires boss

Ces gestionnaires qui auraient dû rester employé.e.s

Par
Philippe Côté-Giguère
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Qui n’a pas déjà eu un ou une boss de marde? Vous savez, une personne qui n’aurait jamais dû diriger une équipe, mais qui s’est retrouvée à le faire pour une raison obscure, voire paranormale… Genre, un.e workaholic qui se défonce au travail, mais qui n’a aucune des habiletés sociales requises pour être un.e bon.ne leader. (Coucou, Elon.)

Malheureusement, c’est quelque chose d’assez courant. Personnellement, j’ai eu un très mauvais patron au tout début de mon parcours professionnel, qui m’a vite fait réaliser que les gens en haut de la pyramide sont loin d’être des génies ou les plus compétents de la boîte.

Pour ventiler un peu sur ce fléau, j’ai recueilli des témoignages qui relatent des expériences éprouvantes causées par les agissements d’un ou d’une supérieur.e.

Les voici.

#1. Ma boss qui détestait les mères (ou les bébés?)

« J’ai déjà eu une boss qui m’a intimidée et harcelée pendant que j’étais enceinte. Elle m’engueulait tellement pendant des rencontres en tête-à-tête que mes collègues inquiets me demandaient si j’étais correcte. Elle m’a même déjà donné des 0 (!) dans une évaluation de rendement. Elle m’ignorait volontairement, aussi.

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Sur le coup, je ne me suis pas vraiment rendu compte que c’était du harcèlement psychologique. Je l’ai réalisé un peu plus tard, avec du recul. Pendant cette période, j’étais tellement stressée que j’avais commencé à grincer des dents durant mon sommeil. J’ai fini par apprendre que je n’étais pas la seule à avoir subi un mauvais traitement de sa part et qu’elle avait terrorisé plein d’autres femmes.

Le pire, c’est qu’on s’entendait vraiment bien quand on a commencé à travailler ensemble, et du jour au lendemain — après que je lui aie annoncé la nouvelle de ma grossesse —, elle a changé du tout au tout. » — Cassandra

Malheureusement, dans le milieu du travail, ce genre de réaction est assez commun quand une femme annonce sa grossesse.

Il y a même un nom pour ce phénomène, le « maternal wall » et il consiste en une remise en question du dévouement de l’employée envers son entreprise. Parce que c’est bien connu qu’une femme ne peut être une mère et une bonne employée… (Soupir)

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Je comprends qu’un congé de maternité peut amener son lot de défis organisationnels pour les gestionnaires, mais harceler une femme enceinte, c’est non. Un petit : « Wow, félicitations! Je suis vraiment content.e pour toi », c’est plus que suffisant.

#2. Mon patron m’a forcée à démissionner

« Ça faisait 4 ans que je travaillais d’arrache-pied pour une petite PME quand mon boss m’a remis un document disciplinaire dans lequel il me reprochait de ne pas “faire preuve d’un niveau d’enthousiasme maximal en tout temps”. Quelques semaines auparavant, j’avais appris que ma mère était atteinte d’Alzheimer, alors disons que je n’étais pas dans le meilleur état d’esprit.

Mon boss étant parti en vacances juste après m’avoir partagé ce document, j’ai dû en parler avec la responsable des ressources humaines et elle ne comprenait pas vraiment ce qui m’était reproché. Dans le document disciplinaire, on mentionnait des choses somme toute assez anecdotiques, qui visaient clairement à me pousser à démissionner. J’ai finalement décidé de quitter deux semaines plus tard.

Encore à ce jour, mon ancien patron ne m’a jamais adressé la parole ou texté pour me dire au revoir. Rien du tout!

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Je n’ai jamais compté mes heures et c’est comme ça que j’ai été remerciée. » — Nancy

Ici, on semble être devant un cas typique de quiet firing, une tactique utilisée par les employeurs et employeuses pour pousser les employé.e.s dont ils n’apprécient pas le travail, pour une raison ou pour une autre, à démissionner. Compte tenu de la situation personnelle de Nancy, disons que c’est assez cheap, comme façon de faire.

Son patron était clairement absent quand l’empathie était distribuée.

#3. On m’a oubliée pendant tout un été

« Je me souviens de mon premier stage au sein d’une entreprise très prestigieuse. J’avais 18 ans et j’ai dû déménager de mon patelin de Sherbrooke à Montréal après avoir réussi à le décrocher. La première journée, on m’a accueillie, puis on m’a installée dans mon cubicule et je suis restée là pendant trois mois à ne rien faire. Je n’avais aucun projet, aucune équipe. J’ai fini par quitter pour commencer mes études universitaires et je n’avais toujours rien fait.

On m’avait oubliée.

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Je me rappelle avoir essayé de parler aux ressources humaines et à ma supérieure, mais ça n’avait rien donné. J’ai pleuré souvent. J’ai passé tout l’été à me sentir vraiment seule. » — Manon

Il est reconnu que les meilleur.e.s supérieur.e.s laissent beaucoup d’autonomie à ceux et celles dont ils.elles sont responsables. Mais dans ce cas-ci, trop, c’est comme pas assez. Laisser une pauvre stagiaire poireauter dans un cubicule pendant toute la durée de son stage sans jamais lui donner la moindre tâche à effectuer, c’est cruel (et c’est plus commun que ce qu’on pense).

Mais s’il y avait une table de baby-foot au bureau, tout ça serait évidemment pardonné.

#4. Mon boss qui ne savait pas flusher

« J’ai eu un patron qui travaillait beaucoup. Il se pointait tôt le matin et c’est arrivé deux ou trois fois qu’il laisse un étron dans la toilette, qu’on trouvait une fois arrivés au bureau. Quand quelqu’un a fini par avoir le courage de lui en parler, il s’est contenté de répondre qu’il travaillait très fort pour le bien de l’entreprise et donc, qu’il n’avait pas toujours le temps de flusher. » — François

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Par où commencer? D’abord, j’aimerais féliciter ce patron pour son dévouement au travail; moins pour son savoir-vivre. Si vous êtes tellement dans le jus qu’il vous est impossible de prendre 0,2 seconde pour tirer la chasse d’eau après vous être vidé les intestins, vous êtes trop dans le jus et devriez déléguer un peu plus.

Tant qu’à ça, aussi bien travailler directement de la bol pour ne pas perdre de temps en se déplaçant.

#5. Mon patron qui était sur un power trip

« Mon boss de ma première job dans un cabinet d’avocats après être sorti de l’université était assez spécial. Il habitait à Boston, mais venait faire son tour au bureau de Montréal toutes les deux ou trois semaines, surtout pour faire acte de présence et asseoir son autorité. Ça lui arrivait souvent de gueuler quand les choses ne roulaient pas comme il voulait. Un vrai bon leader négatif!

Une fois, j’avais été convoqué dans son bureau et je lui avais demandé ce que je devais mettre au haut de ma liste de priorités, comme j’avais plusieurs tâches à accomplir.

Il m’avait répondu que “tout est une priorité”.

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Je me rappelle être sorti de là en me disant qu’il ne serait jamais devenu patron s’il n’avait pas été le fils du fondateur. » — Derek

Selon un article du Harvard Gazette, pour être efficace dans ses fonctions, un patron doit posséder une bonne capacité d’analyse pour ensuite établir un plan d’action en priorisant les tâches plus urgentes à compléter et posséder des habiletés interpersonnelles pour motiver sa force de travail à se donner à fond.

0/2, ça part mal.