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Le froid et le potager: le mélange à éviter
Il y a une semaine, on se pensait déjà en été. Il faisait tellement beau qu’on a profité de la longue fin de semaine pour sortir nos truelles et s’occuper de nos jardins. Certain.e.s auront peut-être décidé de transplanter leurs tomates, leurs aubergines, leurs poivrons et leurs piments et semer leurs haricots, leurs concombres et leurs courgettes.
Et depuis les derniers jours, bam! Dame Nature réplique avec des températures sous les 10 degrés et même des avertissements de gel dans la région de Québec.
Le froid, le pire ennemi de vos légumes-fruits
Je l’ai déjà dit, mais planter trop tôt est plus dommageable que planter trop tard.
Après six mois de blanc gris, c’est vraiment normal qu’on ait envie de sortir jouer dehors et de manger d’autres légumes que de la courge. Le problème, c’est que notre empressement peut nous pousser à planter trop tôt. Je l’ai déjà dit, mais si vous n’êtes pas grayé.e.s comme un maraîcher ou une maraîchère, planter trop tôt est plus dommageable que planter trop tard.
Hors gel, les températures froides ne risquent pas de tuer vos plants, mais ça va les stresser. Énormément. J’aimerais apporter cette nuance: le stress peut être une bonne chose pour les légumes-fruits. C’est ce qui les pousse à vouloir produire des semences et donc des fruits. Dans les grands complexes de serres, où l’environnement est parfaitement contrôlé, on cherche à avoir un écart entre les températures de jour et de nuit pour empêcher la plante d’être un peu trop confortable et d’entrer dans un état dit «végétatif».
Si le jardin est en pots, rentrez-les. S’il est en pleine terre, vous avez l’option de couvrir les plants la nuit.
Si un léger stress peut aider les plantes à être plus productives, un stress trop important peut ralentir de manière importante leur croissance. Cela pourrait leur prendre plusieurs jours avant de recommencer à pousser.
Ainsi, même si l’objectif était d’avoir une récolte plus hâtive, transplanter des légumes d’origine tropicale et désertique alors que les nuits sont encore froides a l’effet complètement inverse. Le plant produira plus tard en saison qu’un plant transplanté deux voire trois semaines plus tard, qui a connu des températures clémentes.
Quelques solutions pour sauver nos plants
OK, mais que faire si tout est déjà dans mon potager? Si le jardin est en pots, rentrez-les si les températures tombent sous 12 degrés. S’il est en pleine terre, vous avez la possibilité de couvrir les plants la nuit. Il existe des couvertures spécialisées disponibles en jardineries, et vous pouvez aussi faire avec ce que vous avez sous la main comme de vieilles couvertures. Pour ne pas écraser les plants, on essaie de créer une petite structure plus haute que l’apex des plants. Le but est simplement de créer un espace légèrement plus chaud que l’extérieur. N’oubliez pas de retirer ces couvertures au courant de la journée, car la température peut monter rapidement en dessous des couvertes.
Au final, la morale est donc d’attendre patiemment en juin, même à Montréal et dans le sud du Québec. Ce printemps hâtif nous a offert un excellent exemple: même si l’ail se pointait le bout du nez à la fin mars, il faut toujours faire preuve de sagesse et de patience.
Et si vous tenez mordicus à planter vos légumes-fruits en avril ou en mai, vous pourrez trouver des plans de châssis et de mini-serres sur internet!