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Le foodscaping : l’art de cultiver des platebandes comestibles
La vérité pour nombre d’entre nous, c’est qu’on a le train-train quotidien plutôt chargé. L’idée d’un grand potager aux planches de culture robustes et abondantes nous emballe, mais le projet demande parfois un investissement en temps et en espace qui dépasse nos capacités du moment.
Mais plutôt que de mettre cette ambition sur pause et de la laisser filer entre nos doigts, pourquoi ne pas simplement en changer le format? C’est précisément là qu’entre en jeu l’aménagement comestible, ou le foodscaping pour les intimes.
Le foodscaping, c’est un peu comme la version 2.0 de la marche vers l’autonomie alimentaire. C’est une rencontre entre l’art et le sol : une terre tout en design et en finesse. Bien plus qu’un simple bouche-trou du traditionnel potager, il s’élance en premier de ligne pour transformer la culture potagère en un art fonctionnel, esthétique et productif. Pas mal le meilleur des mondes, non?
Mais c’est quoi, pour vrai, le foodscaping?
L’idée est simple : réaliser des aménagements paysagers, mais avec une petite twist… celle de pouvoir consommer les plantes qui s’y trouvent. Autrement dit, c’est un hybride de l’aménagement paysager et de l’agriculture. On souhaite faire de l’esthétisme un produit comestible.
Le dessein du foodscaping est donc de créer, autour d’une résidence, en substitut au conventionnel aménagement ornemental, un milieu où poussent légumes, fruits, noix, fines herbes, fleurs comestibles et plantes médicinales – selon les désirs de tout un chacun.
Après tout, il serait faux de croire que des légumes, ce n’est pas beau! Au contraire, plusieurs plantes comestibles sont tout aussi décoratives que peuvent l’être des fleurs annuelles, par exemple.
La vérité, c’est que ce n’est pas un concept nouveau. En fait, la stratégie du foodscaping, qui consiste à planter des cultures vivrières dans des endroits considérés plus « pratiques » (aka les platebandes), date de plusieurs siècles. On n’a qu’à penser aux majestueux jardins français et aux jardins de cottage anglais… Facile d’affirmer alors que c’est une technique qui a fait ses preuves!
D’un point de vue purement cartésien, on pourrait dire du foodscaping qu’il est le moyen le plus logique et facile de cultiver des quantités significatives de nourriture dans l’espace dont on dispose.
On s’y prend comment?
Impossible de parler de foodscaping sans parler de permaculture. À vrai dire, l’intention derrière tout aménagement comestible devrait être de s’harmoniser à l’environnement qui l’entoure. C’est pourquoi le foodscaping représente un moyen idéal de créer des écosystèmes durables qui honorent et respectent les êtres vivants.
Avec un souci d’y intervenir le plus minimalement possible, l’aménagement comestible devient une terrs d’accueil pour les insectes pollinisateurs, les papillons, et toutes autres espèces qui pourraient favoriser la santé de nos cultures. Son design est donc super important : si le foodscaping est bien pensé, ce ne sont pas seulement nos récoltes qui augmenteront, mais aussi ses bienfaits sur l’environnement!
Pour démystifier sa conception, voici trois étapes faciles à suivre et des questions à vous poser afin de créer un design comestible à la hauteur de vos aspirations :
Considérer ses besoins et l’espace dont on dispose
Quels aliments consommez-vous régulièrement? Quelles cultures souhaitez-vous implanter? Quelle superficie de culture possédez-vous? Combien d’espace les cultures choisies requièrent-elles dans votre aménagement?
Analyser les bases
Y a-t-il beaucoup d’ensoleillement? Quel est l’état de votre sol? Lui manque-t-il de matière organique ? Quels sont les amendements nécessaires?
Choisir le layout
C’est le temps d’avoir du fun. Où désirez-vous planter les arbustes, les vivaces, les légumes annuels, les petits fruits? Quel look final souhaitez-vous obtenir? Assurez-vous de faire des choix stratégiques et bien réfléchis (voir plus bas)!
Quelques stratégies
Il existe certains éléments clés à considérer pour créer un aménagement comestible qui se veut à la fois intelligent et esthétique. En voici quelques-uns :
Commencer avec ce qu’on a déjà
L’une des stratégies les plus pratiquées dans le monde du foodscaping, c’est de partir de l’aménagement paysager qu’on a déjà. C’est ce qu’on appelle du foodscaping évolutif!
Plutôt que de tout défaire, ajoutez petit à petit de nouveaux éléments comestibles et ne replantez plus les annuelles ornementales. Ainsi, dans quelques années, vous vous retrouverez magiquement avec un espace qui est 100 % dédié à la culture comestible, et ce, sans le rush de tout faire en même temps.
Le compagnonnage
Utiliser les forces de chacune des cultures pour encourager la santé des autres est une stratégie très efficace. D’ailleurs, la lecture de notre article à ce sujet est un must… c’est fascinant.
Créer une balance de textures, de formes et de couleurs
La notion d’équilibre dans le foodscaping est fondamentale. C’est là que l’esthétisme prend racine. On cherche à créer un certain sens de rythme, d’organisation, de fluidité. On pourrait, par exemple, répéter une suite de couleurs stratégiquement (et choisir l’emplacement des cultures en fonction de ces couleurs).
Quelques idées…
- Rouge : tomates, poivrons, fraises, baies de goji…
- Violet : aubergines, kale rouge, lavande, passiflore…
- Orange : citrouilles, capucines…
- Jaune : tournesols, calendula, courgettes jaunes…
- Bleu : bourrache, bleuets…
Il est également primordial de prendre en compte la hauteur et les habitudes de croissance des cultures choisies, ainsi que les proportions, les textures et les moments de floraison.
En résumé, l’objectif est de placer les plants stratégiquement pour optimiser chacun de leur attribut et mettre en valeur leur unicité, le tout en considérant la big picture finale! Ça demande de la réflexion et de la recherche, mais faites-vous confiance : vos efforts seront très bien récompensés!
Si vous sentez que le foodscaping vous fait de l’œil, mais que vous doutez encore un peu de votre capacité à entreprendre le projet par vous-même, n’hésitez pas à contacter des compagnies d’aménagement comestible. Elles sont les pros du design intelligent et pourront vous accompagner dans vos démarches.
À vos platebandes!
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Suggestions de lecture :
- – Les Plates-bandes gourmandes : l’aménagement paysager comestible de Albert Mondor
- – Foodscaping: Practical and Innovative Ways to Create and Edible Landscape de Charlie Nardozzi