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Le côté obscur des « perks » de bureau

Avantages ou inconvénients?

Par
Sonia Kwemi
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Vous rappelez-vous l’époque où la plupart des bureaux ressemblaient soit à un casse-tête de cubicules gris ou beiges, soit à une pâle copie de The Office? Bon, plusieurs bureaux n’ont pas changé depuis les années 90, mais la grande tendance, c’est de rendre les milieux de travail le plus friendly possible.

Travailler dans un environnement visuellement beau et agréable, c’est important. Personnellement, j’aime la lumière, les chaises confortables, les aires communes plaisantes et je suis encore plus souriante lorsqu’il y a des petits perks. Mais au moment où plusieurs personnes retournent travailler au bureau à temps plein ou en mode hybride, je me demande si certains éléments qui semblent être positifs ou motivants ne finissent pas par avoir un côté pernicieux.

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Un environnement adapté pour tous et toutes?

Quand je réfléchis à l’aménagement des environnements de travail physiques, je trouve souvent qu’ils semblent avoir été pensés pour les jeunes travailleurs et travailleuses de 21-35 ans sans enfant.

Le manque de diversification des perks fait même en sorte que certaines personnes peuvent ne pas s’y retrouver.

La rampe de skate, le minibar accessible après les heures de bureau, le babyfoot, c’est bien, mais c’est loin d’être approprié pour tout le monde. OK, il n’y a pas d’âge pour faire ce type d’activité, mais c’est beaucoup plus difficile pour un parent de rester au bureau de manière improvisée après la journée de travail que pour la personne qui n’a pas nécessairement d’obligation familiale. Le manque de diversification des perks fait même en sorte que certaines personnes peuvent ne pas s’y retrouver.

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La pression sociale

Je vous fais une confidence : je suis terrorisée par les 5 à 7! Je sais, ça semble bizarre venant d’une personne qui travaille en ressources humaines (et qui aime beaucoup les gens), mais je suis d’abord et avant tout quelqu’un qui aime les discussions profondes avec des gens que je connais déjà.

Donc, chaque fois que le fameux 5 à 7 revient sur la table, je dois toujours faire des (très grands) efforts pour m’y rendre et de plus grands encore pour avoir du plaisir.

C’est pas nécessairement un perk de bureau, mais l’organisation de 5 à 7 fait de plus en plus partie des petits plaisirs que les employeurs offrent au-delà du salaire.

Certes, c’est une excellente occasion pour les collègues de créer des liens à travers un mode plus amical, mais je ne peux m’empêcher de penser aux personnes introverties (qui représentent, dépendamment des recherches, 30 à 50 % de la population), qui sentent la pression de devoir participer à ces activités parce que ça pourrait être perçu négativement si elles n’y prennent pas part au moins périodiquement.

Vous êtes-vous déjà demandé quelles sont les attentes de l’organisation en ce qui a trait à la présence du personnel au bureau?

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D’autres options existent : un cours de barista entre collègues, des dîners virtuels en petits groupes, le partage d’une anecdote drôle à la fin d’une rencontre, des coffee talks (facultatifs) pour commencer la journée… les occasions sont (quasi) infinies.

Être mieux au travail pour travailler plus?

Êtes-vous déjà allé.e dans les bureaux de Google? C’est magnifique! Des plantes, de beaux espaces de coworking, des glissades intérieures, une cafétéria gratuitename it! Par contre, vous êtes-vous déjà demandé quelles sont les attentes de l’organisation en ce qui a trait à la présence du personnel au bureau?

Plusieurs témoignages d’employé.e.s ou d’ancien.ne.s employé.e.s mentionnent à quel point la présence au travail, même en dehors des heures normales, est fortement encouragée et qu’il faut être hyper flexible durant ses vacances et ses congés. On raconte aussi que ce genre d’environnement de travail fait sentir les gens TELLEMENT bien qu’il est facile de se retrouver à y travailler 10, 11, 12 heures par jour.

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Pas de jugement, vraiment?

Vous êtes dans une période crunch, vous travaillez fort. Au peak de votre projet (et de votre stress) vous décidez d’aller vous détendre à la table de babyfoot avec un.e collègue. Votre gestionnaire passe et vous voit. Quelle est sa première réaction, selon vous? Et quelle sera la vôtre une fois que vous aurez vu son visage, surpris et plein de jugement?

Tous ces jeux ne viennent pas avec assez d’explications et de précisions au sujet des attentes des patron.ne.s.

Vous me direz peut-être que votre gestionnaire est différent.e et qu’il ou elle ne vous jugera pas. Tant mieux, mais dans bien des cas, et c’est un peu dans la nature humaine, il y aura du jugement, et la perception de vous voir jouer au lieu de travailler peut vous suivre plus longtemps que vous ne le croyez.

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J’ai donc souvent l’impression que tous ces jeux ne viennent pas avec assez d’explications et de précisions au sujet des attentes des patron.ne.s.

Trop, c’est comme pas assez!

En conclusion, peu importe ce qu’une organisation décide de mettre en place pour améliorer le bien-être de ses employé.e.s, le dosage a vraiment meilleur goût. Quant aux perks, il est important d’en avoir pour tous les types de travailleurs et travailleuses. Organiser des partys d’échecs le midi peut être aussi pertinent qu’une partie de virgin beer-pong.