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Le congé parental affecte vos finances plus longtemps que vous ne le pensez

Être mère, ça coûte cher, mais en plus, ça vous pénalise financièrement. C’est cool, non?

Par
Gabrielle Tremblay-Baillargeon
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L’impact du congé parental sur les finances d’une famille — et, soyons honnêtes, d’une mère — n’est plus à prouver. Oui, il y a la baisse de revenus attendue, mais celle-ci peut vous suivre jusqu’à la retraite. Je vous explique un peu tout ça.

32 semaines qui coûtent cher

Si on résume, le RQAP, soit le Régime québécois d’assurance parentale, offre les congés de paternité (5 semaines), de maternité (18 semaines) et parental (entre 25 et 32 semaines). Ce système est censé favoriser une séparation plus équitable des congés… et une meilleure répartition de la charge mentale, peut-être, qui sait.

on va se le dire : on manque de temps pour aller boire du vin nature quand on a un nouveau-né à gérer.

Pourtant, dans 81 % des cas, ce sont les parents qui accouchent qui prennent le congé parental. Pour eux, ça signifie d’encaisser une baisse de salaire de 55 % à 70 % au minimum. Cela peut même être plus si le congé se prolonge sans solde au-delà des semaines offertes par le gouvernement, que ce soit par choix ou par manque de place en garderie.

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Et qui dit baisse de revenus dit généralement révision du budget : quand on roule sur la moitié de notre revenu habituel, c’est sûr qu’on doit couper quelque part. Habituellement, les dépenses superflues prennent le bord (resto, vêtements, chandelles chères) — anyway, on va se le dire : on manque de temps pour aller boire du vin nature quand on a un nouveau-né à gérer.

Mais là où le bât blesse, c’est dans l’épargne. Élizabeth Paris Savoie, chercheuse de l’Université de Sherbrooke, a démontré dans une note de recherche publiée en 2020 l’impact majeur que peut avoir une seule année de non-cotisation au REER pour une personne en congé parental d’environ un an comparée à son conjoint ou sa conjointe.

on peut constater des impacts sur l’épargne à terme allant de 4 384 $ à 130 792 $.

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Parce que c’est ça, la vérité. Dans un couple hétéro, si la mère ne cotise pas à son REER par manque de fonds alors que son conjoint, lui, perçoit toujours un salaire stable et cotise le même montant qu’à l’habitude (par des retenues à sa paie, par exemple), la différence va paraître au long terme.

Dans son étude, Élizabeth Paris Savoie comptabilise des dommages variables selon « le nombre d’enfants, les revenus du conjoint ou de la conjointe, la durée de l’investissement dans le REER ainsi que le taux de rendement ». Dans différents scénarios fictifs présentés dans sa note de recherche, on peut constater des impacts sur l’épargne à terme allant de 4 384 $ à 130 792 $.

Le fait est que cet argent-là fructifie sur une très longue période et que, même si sauter un investissement de 5 000 $ pour une année peut paraître petit, il faut se rappeler que ce montant-là aurait pu tripler dans 40 ans. Petit train va loin!

Des pistes de solution

Évidemment, peu de parents ont envie d’écourter leur congé pour avoir de meilleurs rendements à leur REER. En tout cas, si vous le faites, pas de jugement, mais moi, mettons que ça m’aurait pas tenté pantoute. Si toutefois vous souhaitez pallier le problème, voici quelques astuces :

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Cotiser plus l’année avant votre congé

On recommande toujours d’épargner en amont du congé parental pour mieux encaisser la baisse de revenus : vous pouvez toujours décider de placer une partie de ces précieux sous pour investir dans votre REER durant votre année low money.

Demander à votre partenaire de cotiser à votre REER

Votre conjoint ou votre conjointe conserve le gros de son salaire? Demandez-lui de cotiser à votre REER. Après tout, la décision de rester à la maison a probablement été prise à deux et l’impact de cet arrangement-là ne devrait pas uniquement reposer sur vos épaules (ou pénaliser votre retraite). Sorry, not sorry!

Mieux vaut un petit montant que pas de montant du tout.

Épargner moins, mais épargner quand même

Vous n’avez que 500 $ à placer dans votre REER cette année? Pas grave : allez-y! Mieux vaut un petit montant que pas de montant du tout.

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Cotiser à d’autres véhicules de placement

Un autre aspect problématique de l’année RQAP, c’est le fait que, comme votre revenu annuel est plus bas qu’à l’habitude, votre plafond de cotisation au REER, lui, est aussi plutôt à plat. Pour contourner ce problème, vous pouvez choisir d’investir dans un CELI ou un REEE (tiens tiens).

De quoi aborder vos futurs congés un peu plus sereinement!