Laval : un joyau insoupçonné de la biodiversité
Qui aurait cru que la troisième plus grosse ville au Québec est aussi une petite oasis pour la faune et la flore?
La Ville de Laval et URBANIA s’unissent pour vous faire découvrir l’île sous un nouveau jour.
La douce lumière de mai filtre à travers les premières feuilles des chênes et des érables majestueux qui bordent un cours d’eau paisible. Des canards pataugent à proximité tandis qu’une légère brise printanière vient vous caresser le visage. Il n’y a pas de doute, le grand air vous fait beaucoup de bien.
Mais le plus beau, là-dedans, c’est que vous n’avez pas eu à faire des heures de voiture pour vous rendre à cette oasis de paix.
Bienvenue… à Laval!
Un territoire à découvrir
Non, non, on ne vous niaise pas! Depuis plusieurs années, la Ville de Laval s’efforce de mettre en place des initiatives pour protéger son territoire et sa biodiversité unique.
« Laval, ça ne se résume pas à l’autoroute 15 », affirme d’emblée Isabelle Deguire, directrice adjointe du Service de l’environnement et de l’écocitoyenneté de la Ville, avec qui nous avons visité quelques lieux phares. « Il y a des zones très champêtres, agricoles et naturelles partout sur l’île. »
Le but de ces initiatives : protéger la biodiversité qu’abrite le territoire de Laval, et faire profiter les Lavallois de ces espaces en « enracinant » la nature dans tous les recoins du territoire.
Un des projets de conservation chouchou d’Isabelle est la préservation de l’île Locas.
Ce petit bout de terre situé en plein cœur de la rivière des Mille-Îles, acquis en 2022 par la Ville, fait partie du projet d’agrandissement du refuge faunique. Une initiative qui a littéralement sauvé son écosystème. « C’était une île destinée au développement immobilier depuis des années, et on a travaillé fort pour l’avoir parce qu’elle abrite une faune et une flore exceptionnelles, dont plusieurs espèces à statut précaire. C’est d’ailleurs l’une des plus grandes îles de la rivière des Mille-Îles, et elle est très fréquentée par les pêcheurs et les randonneurs », explique Isabelle.
Comme un petit clin d’œil de Gaïa pour encourager la Ville à continuer de se battre pour l’acquisition de l’île Locas, deux trous creusés par le promoteur pour construire les fondations de futurs immeubles se sont graduellement remplis d’eau après l’interruption des travaux. Ces bassins forment aujourd’hui la demeure de plusieurs espèces de poissons, d’amphibiens et de mammifères.
« Ça nous a prouvé que la conservation de la biodiversité, ça peut se faire à une échelle municipale, et qu’il faut continuer d’avancer dans ce sens pour la préservation de nos écosystèmes et le bien-être de notre population. »
Ville et nature : un mariage qui peut être heureux
Ce n’est pas un secret : Laval est densément peuplée et urbanisée. Selon Isabelle, conjuguer le développement urbain et la préservation de la nature n’est malgré tout pas une lubie pour une ville de cette taille.
Pour preuve, la directrice adjointe souligne le projet de jardins de diversité situés au Musée de la santé Armand-Frappier, qui jouxte la fameuse autoroute 15 et le Cosmodôme. « On est venu offrir aux citoyens des vitrines de “démonstration”, afin de les inciter à passer à l’action en plantant, par exemple, des fleurs sauvages sur leur terrain pour offrir un milieu foisonnant pour la biodiversité plutôt que d’opter pour du gazon. »
La Ville offre d’ailleurs une toute nouvelle subvention aux citoyens qui souhaitent transformer leur terrain en petite oasis naturelle, moyennant quelques critères de réalisation de projet.
La Ville offre d’ailleurs une toute nouvelle subvention aux citoyens qui souhaitent transformer leur terrain en petite oasis naturelle, moyennant quelques critères de réalisation de projet. Il s’agit par ailleurs de la première municipalité à instaurer un projet de la sorte dans la province.
La Ville fait aussi sa part sur ses propres terrains en aménageant un peu partout sur l’île des jardins pour les pollinisateurs ou des couvre-sols alternatifs favorisant la biodiversité.
Un avenir meilleur pour tous
L’été rime dorénavant avec des périodes de canicule suffocante partout au Québec. Laval n’y échappe pas, et c’est dans l’optique de donner un peu d’air (littéralement) aux citoyens que la Ville a également mis la main à la pâte dans le cadre de son Plan climatique. Au total, elle compte planter environ 30 000 arbres sur son territoire en deux ans et déminéraliser un maximum de surfaces pavées, entre autres en distribuant gratuitement des arbres à ses citoyens.
Un exemple concret de cette vision est le nouvel aménagement du parc Dufresne dans Pont-Viau, près de la station de métro Cartier : « On a demandé aux citoyens quels seraient leurs souhaits pour cet espace et on les a exaucés. » Aujourd’hui, les Lavallois peuvent profiter du mobilier urbain en bois naturel et piqueniquer sur du sable doré, entourés d’arbustes et d’arbres en santé, là où jadis de l’asphalte craqué régnait en maître.
« La biodiversité, ce n’est pas juste dans le bois ou sur le bord de l’eau qu’il faut la protéger. On souhaite encourager les actions individuelles et réintroduire la biodiversité dans nos vies, même en plein milieu urbain », conclut Isabelle Deguire.
Une chose est sûre, on ne regardera plus jamais Laval de la même manière. On se voit bientôt à l’île Locas pour taquiner le poisson ?