La salle commune de la TELUQ

L’université, c’est souvent synonyme de rassemblements, de fraternité et d’initiations. Ce sont des termes rassurants, des termes réconfortants, qui font en sorte que ce pas de géant dans le monde adulte semble plus accessible et moins apeurant. Alors que faire lorsque tout ça ne s’applique pas à l’université qu’on a choisi?

La TELUQ peut faire légèrement grimper le niveau d’anxiété chez un nouvel étudiant lorsque ce dernier reçoit ses livres par la poste avec quelques feuilles de plan de cours. On se sent soudainement plutôt loin des campus universitaires américains qu’on voit dans les films, et tout aussi loin d’une certaine salle commune de Poudlard.

Quand mes premiers cours avec la TELUQ ont commencé, j’avais l’impression d’être en isolement forcé, seule à accomplir ce programme dans le fin fond de la forêt des Laurentides dans laquelle j’habite. Puis, est arrivé le jour où j’ai découvert ce passage secret vers la vie universitaire dite « normale ». Le jour où j’ai découvert le groupe Facebook des étudiants et étudiantes de la TELUQ. Je sortais de ma solitude et de ma torpeur étudiante pour embarquer dans un monde d’entraide et de fraternité dont je n’avais même pas soupçonné l’existence. Aussi bien dire que je me sentais comme Harry, qui sort de son placard et arrive dans la salle commune de Griffondor. J’avais finalement trouvé ma famille étudiante et réponse à toutes mes questions inimaginables. Il ne me manquait que mon foulard à l’effigie de ma maison.

• – Gérer un.e tuteur.trice discutable : Vous avez de la difficulté avec votre tutrice, madame X? Voici 58 façons différentes de bien réussir malgré la rigidité dans ses corrections, gracieuseté des autres étudiants qui l’ont déjà eue.
• – Comprendre l’incompréhensible : Vous ne comprenez pas la dernière question du travail noté 2 dans le cours de PSY1310? Voici 41 personnes qui vous l’expliquent et qui vous offrent volontiers de leur écrire en privé si jamais vous avez besoin d’un coup de main pour les prochains travaux.
• – S’assurer de bien réussir : Il vous reste un cours avant de terminer votre certificat et vous aimeriez vous assurer d’améliorer votre moyenne? La voici, la voilà, la liste des cours les plus « faciles » selon tous ceux qui sont déjà passés par là.

On s’entend : ça prend toute sorte de monde pour faire un monde. Ce groupe n’y échappe pas. Il y a celles et ceux qui racontent leur routine avec bébé, leur retour au travail, puis leur souper raté pour finalement aboutir à nous demander s’il est facile, l’examen SCO1060. Il y a aussi celles et ceux qui vendent leurs manuels de 1ère édition à un prix astronomique (pas de livraison), alors que le cours utilise désormais la 5e édition. Par contre, on y croise aussi virtuellement une foule de gens qui sont prêts à nous guider à travers le processus d’une révision de note lorsqu’on croit avoir été mal corrigé dans l’entièreté d’un cours. Merci, ma moyenne serait beaucoup plus basse aujourd’hui si je n’avais pas eu votre soutien.

De l’aide, vous en voulez? En voilà.

Mais, le groupe des étudiants et étudiantes de la TELUQ, ce n’est pas que de l’entraide, c’est aussi du soutien et de la reconnaissance de vos pairs, qui savent par où vous êtes passé. Ça vous a pris 6 ans pour finir votre BAC à temps partiel en combinant un travail de 40 heures par semaine, 3 enfants et des nuits beaucoup trop courtes pour être considérées comme étant de vraies nuits? Préparez-vous à une foule prête à vous féliciter chaleureusement. Vous n’envierez pas les tapes dans le dos physique et les poignées de mains des autres universités. Lorsque vous obtenez votre diplôme et que vous l’annoncez sur ce groupe, vous recevrez plutôt des centaines de likes et de love, en plus de dizaines de GIF de gens qui lancent des confettis et qui applaudissent, ajoutez à ça une cinquantaine de « félicitations » teintées parfois de fierté et de nostalgie de ceux qui sont passés par là ou qui ont hâte d’être à votre place. Si, en plus, vous ajoutez un message touchant expliquant votre parcours académique rocambolesque, préparez-vous : vous ne pourrez pas suivre le fil des notifications qui vont entrer à une vitesse fulgurante.

S’il fallait en plus qu’une pandémie frappe la planète (on jase là…), pratiquement rien ne serait changé à votre vie étudiante. Vous n’aurez pas à vous habituer aux études à distance, vous ne seriez même pas ralenti dans votre parcours. De plus, le groupe Facebook de la TELUQ serait encore tout aussi accessible, tout aussi réconfortant. Joindre ce groupe, c’est entrer dans la salle commune de ta maison de Poudlard. C’est y voir des gens assis sur différents divans, qui jasent du prochain travail à venir. C’est y voir un responsable passer par là, de temps à autre, pour s’assurer que tout le monde est ok. C’est y voir des étudiants, qui savent par quoi vous êtes passé, prêts à vous féliciter lorsque vous réussissez finalement ce qui vous semblait insurmontable. C’est y trouver de la chaleur et du répit dans l’œil du cyclone de la vie universitaire.

Est-ce que c’est apeurant? Certainement. Est-ce que ça en vaut la peine? Vous n’avez même pas idée.