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La question à 100$ avec Nicolas Ouellet: connaître le succès ou laisser sa marque?

«2020: no-nonsense»

Par
Alexandre Perras
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Nicolas Ouellet est l’un des chanceux qui a su être relativement épargné par les griffes de 2020. Bon, oui, un de ses projets a été mis sur la glace, mais pour le reste, sa vie professionnelle est restée relativement stable. La radio a continué. Même chose pour son balado Maison Union en compagnie d’Alex Dionne.

À ça, s’est même ajoutée sa participation comme collaborateur à l’émission C’est juste de la TV sur ICI ARTV.

On s’est donc permis de prendre des nouvelles de celui qu’on peut voir sur tous les médiums, en jasant justement de carrière ainsi que des questionnements qui accompagnent la vie «d’adulte».

On associe souvent nos moments, nos épreuves, à ce qu’on écoute. C’est quoi ta toune, ton album ou ta playlist de 2020?

Pas vraiment… non! Je me suis surtout amusé à créer de nouvelles playlists thématiques depuis le début du confinement. J’ai une playlist un peu diverse qui s’appelle «2020 : NO NONSENSE», qui est une espèce de regroupement de toutes les chansons un peu disparates que j’écoute. Après ça j’en ai d’autres, un peu plus ciblées, genre «2020 : LE DOUX», avec de la musique un peu plus douce. Une autre qui s’appelle «2020 : FENÊTRES BAISSÉES EN VILLE», qui est un peu plus hip-hop, trap, drill. Un peu plus dans le ressenti.

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Avec tous les mouvements sociaux dont on est témoin depuis les dernières années, trouves-tu que nos médias sont en retard dans l’incarnation de ce cheminement social?

Définitivement. À vrai dire il y a plein de facteurs qui expliquent le fait que les médias soient en retard. Je pense qu’il y a des efforts qui sont faits pour montrer la diversité. Mais il y aura toujours une différence entre montrer la diversité et qu’elle soit vraiment incarnée à l’écran, dans le propos et dans la façon dont on la met en valeur.

C’est l’idée qu’à un moment donné, c’est vraiment bien de caster une personne racisée dans un rôle X, mais il faut aussi qu’on veuille bien entendre sa voix.

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Et c’est un peu une des choses dont je parle depuis particulièrement cet été. C’est l’idée qu’à un moment donné, c’est vraiment bien de caster une personne racisée dans un rôle X, mais il faut aussi qu’on veuille bien entendre sa voix. À un moment donné, ça va prendre une décision radicale de mettre à l’écran, ensemble, plusieurs personnes racisées qui ne seront pas là pour parler du fait qu’elles font partie de la diversité, mais juste pour amener avec eux le bagage qui vient avec le fait d’être une personne racisée justement.

Ton projet professionnel le plus fou que tu aimerais réaliser?

Mon rêve actuel, en ce moment, c’est vraiment d’animer un plateau avec des gens autour de cette table-là qui seraient majoritairement issus de la diversité. Moi je tripe sur l’émission Clique, aujourd’hui sur Canal +.

Ç’a vraiment été une révélation pour moi lorsque j’ai découvert le projet et pour de multiples raisons. Entre autres, par rapport à comment ça s’inscrit dans la culture populaire française en général. Comment ça a donné la parole à des enjeux culturels, sociaux qui mettaient en valeur les gens de la communauté culturelle et des gens issus de la diversité at large, que ce soit sexuelle ou autres. Et j’aimerais ça amener un format de ce genre-là, ici.

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Au Québec, je pense qu’on est rendu là et je pense que moi, professionnellement, je me sens rendu là aussi, tout comme dans ma vie.

T’as 32 ans, comment deales-tu avec le stress qu’implique une vie d’adulte et une carrière?

Haha! Je ne sais pas. En général, je deale très bien avec l’idée d’être ma définition de ce qu’est «d’être un adulte». Entendons-nous là-dessus. Parce que t’sais, je pense qu’il y a plein de définitions pour plein de gens. J’imagine que pour certaines personnes, je ne mène pas une vie traditionnelle d’adulte, mais je vis assez bien avec ça. C’est sûr qu’il y a des journées où je me pose des questions.

«Je suis-tu rendu trop vieux pour tel genre de truc? Est-ce que je suis encore jeune dans mon métier? Comment les gens me perçoivent? Quel genre d’aspiration j’ai le droit d’avoir à partir de maintenant?»

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Mais t’sais, j’ai acheté une maison avec ma blonde! J’ai fait des «rénovations», haha! J’imagine que quelque part, ça veut dire que je suis un adulte.

Quel conseil financier ou professionnel donnerais-tu au jeune Nicolas?

Je vais te le dire ben franchement, j’ai toujours été un écureuil. On dirait que l’argent, j’ai toujours eu une relation assez particulière avec ça. Pourtant j’en ai jamais manqué étant jeune. Ç’a toujours été important pour moi d’avoir de l’argent. De savoir que je n’allais pas en manquer. Je trouve que de planifier, sans se priver, ça encourage la générosité. En tout cas, pour moi, c’est vraiment ça. Moi, de savoir que j’ai de l’argent quelque part et qu’il existe au cas où tout parte en couille dans ma vie, ben ça fait que dans la vie de tous les jours, je ne vais jamais me poser la question si je peux ou non dépenser.

Autrement, et c’est vraiment un conseil évident, si tu travailles comme travailleur autonome, penses qu’à un moment donné, tu vas devoir payer des impôts! Alors c’est important de toujours en mettre de côté. Tant mieux si c’est plus, t’auras une surprise à la fin de l’année!

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La question à 100$: qu’est-ce que tu trouves le plus difficile dans la conciliation entre le leg que tu vas laisser comme figure publique et le succès que tu connais comme animateur?

C’est LA question à 100$. C’est vraiment ça.

Si j’avais décidé d’être telle ou telle version de moi-même, est-ce que j’aurais eu plus de succès?

Je pense que c’est intimidant de penser que je vais laisser un quelconque leg. Je pense que si tu veux laisser un leg qui est représentatif de ce que t’es vraiment, il faut faire des choix professionnels qui peuvent parfois être difficiles puis ça va venir avec des questionnements du genre: «Si j’avais décidé d’être telle ou telle version de moi-même, est-ce que j’aurais eu plus de succès?»

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Je ne sais pas si ça a rapport au leg tant que ça plus qu’à l’authenticité, aussi dégueu que ce terme peut être. T’sais, c’est d’essayer de mener une carrière qui est le plus honnête par rapport à ce qu’on est en tant qu’humain puis aux objectifs qu’on poursuit.

Et t’sais, tu me poses la question et c’est comme la question que je me pose tout le temps! C’est vraiment dur à y répondre parce que je le sais pas. Est-ce que ce que je fais en ce moment est en adéquation avec ce que je suis comme être humain et ce que j’ose espérer être professionnellement. C’est le temps qui va le dire.