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La question à 100$ avec le comédien Michel Olivier Girard

Bye bye, petite vie tranquille.

Par
Alexandre Perras
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Un nom était sur toutes les lèvres au lendemain du rendez-vous télévisuel marquant la fin de l’année : Michel Olivier Girard.

Le comédien, notamment connu pour son rôle dans les publicités de la chaîne A&W, s’est retrouvé au centre d’un tsunami causé par une parodie plutôt acerbe à son égard lors du Bye Bye du 31 décembre dernier. Une vague d’amour et de sympathie s’en est suivi, mais disons que le comédien ne s’imaginait pas commencer l’année avec autant de messages à gérer.

C’est pourquoi on a réservé quelques minutes dans l’horaire de Michel Olivier pour parler de carrière, du métier de comédien et de cette année qui part sur les chapeaux de roues pour lui.

D’abord, c’est un méchant début d’année pour toi. Comment as-tu vécu ta première journée de 2020?

J’ai passé ma première journée de 2020 sur mon iPhone parce que je recevais tellement de messages. Le plus drôle dans tout ça c’est que l’une de nos résolutions familiales de la nouvelle année était de justement réduire le temps d’écran pour toute la famille, mais bon, disons que j’ai eu un petit passe-droit! C’était la folie, une avalanche de bons mots de toutes parts, finalement. Mais en même temps, c’était comme le sentiment d’une énorme vague que tu vois approcher, mais pour laquelle tu n’étais pas préparé du tout. Dans le genre que t’aurais oublié de mettre ton costume de bain, mettons. Une chance que j’avais ma précieuse blonde à mes côtés.

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Outre la réduction du temps d’écran qui est un peu tombée à l’eau, quelles sont tes résolutions pour la nouvelle année?

C’est drôle, mais avant le Bye Bye on parlait beaucoup de bienveillance chez nous, envers les autres évidemment, mais surtout envers soi-même. Et je dirais que c’est probablement ça qui est le plus difficile : la bienveillance envers soi-même. J’y arrive dans ma vie, mais c’est vraiment un travail constant. Ça peut se traduire par plus de méditation, plus de respiration, plus de mini vacances dans mes journées carrément, t’sais.

Je lisais un livre dernièrement abordant l’idée suivante : au lieu de travailler pour espérer d’aller en vacances, il est important de toujours penser à s’octroyer des vacances momentanées. T’sais, je trouve ça formidable de s’installer au lit pour lire pendant une heure, en oubliant nos réseaux sociaux, le ménage, le magasinage… S’asseoir pour lire un roman, tout simplement. Pour moi, c’est le genre de mini vacances que je ne me permettais pas avant et que je veux accroître dans mon quotidien. Parce que quand on y pense, c’est très facile de tomber dans le scénario classique de se lever le matin, prendre son téléphone, déjeuner et reprendre son téléphone, et ainsi de suite jusqu’au coucher. Alors, ne serait-ce que de prendre cinq secondes pour respirer et prendre le temps pour soi, ce serait ma grande résolution de l’année.

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On l’a vu, t’as eu plusieurs autres rôles, dans plusieurs séries et plusieurs films, mais c’était quoi ta toute première job?

J’ai commencé à travailler très tôt à partir de 13 ans, dans un club vidéo, notamment. Je travaillais des 70 heures par semaine l’été. J’ai grandi à Montréal-Nord dans un milieu très pauvre et il fallait travailler, il fallait ramasser les sous donc j’ai embarqué dans la machine très tôt, disons. J’ai aussi été caissier dans un dépanneur et je me rappelle que j’étais même pas supposé opérer la machine de Loto-Québec. Ça prenait 18 ans, mais j’avais 13 ans! On peut dire que je me débrouillais, haha! Ah oui, je me rappelle que je gagnais 3,25$ de l’heure. Puis nos paies étaient dans des petits sacs de papier brun en argent liquide.

C’est quand la première fois que t’as fait de l’argent comme comédien?

J’ai terminé le Conservatoire d’art dramatique en 1999 et le 23 décembre de la même année, pauvre comme Job, Noël s’en vient et je reçois un appel de mon agent pour aller faire une voix à Audio Z. J’arrive là, c’était pour de la voix télé, je faisais un lapin si je me souviens bien et j’ai fait 5000$ en une heure et demie genre. Et t’sais, c’était à peu près le quart de mon année. Ce qui avait de particulier aussi, ce studio est situé au 26e étage de la Tour de la Bourse. Je rentre là et j’atterris dans un monde complètement à l’opposé du mien. Il y a une petite neige qui tombe à l’extérieur, je fais mon travail et c’est vraiment l’fun. Je travaillais avec Hugolin Chevrette-Landesque qui est formidable. On termine le boulot, signe le contrat et paf, 5000$. Je comprenais pas ce qui venait de m’arriver. C’était fou.

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Quand est-ce que t’as su que tu voulais devenir comédien?

Au secondaire, je me souviens d’avoir eu un cours de français-théâtre dans lequel on montait une pièce. Lorsqu’on a présenté ladite pièce et que je suis monté sur la scène pour faire ma partie et que tout le monde était parti à rire dans la salle… Je m’en souviens encore très bien. J’avais tellement aimé ça! Ça m’a donné une certaine piqûre ça, c’est sûr. Puis au cégep, j’étais inscrit en droit. Ouais, je voulais être avocat! Haha, mais j’étais aussi inscrit en théâtre en parascolaire et c’est vraiment ça qui m’a confirmé mon désir de devenir comédien.

Qu’est-ce qui est le plus difficile dans le métier selon toi?

Honnêtement, c’est d’y croire! Parce que tu ne peux pas imaginer à quel point c’est difficile pour un acteur de ne pas jouer. Et ça arrive à beaucoup, beaucoup de comédiens! Et le problème, là, mettons que t’es comptable et que tu ne peux pas compter, ben, tu risques d’en vouloir à ton métier puisque le problème n’est pas nécessairement tes aptitudes. Mais nous, notre métier, c’est nous-mêmes, t’sais. Le cercle vicieux de ça, c’est que tu finis par haïr ton métier donc tu finis par en prendre sur toi-même puisque ton métier, eh bien, c’est toi.

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Ton estime de toi peut en prendre un méchant coup. En invitant la santé mentale à travers tout ça, c’est assez difficile de garder un certain équilibre quand t’as pas de job. Mais ce n’est pas parce que t’as pas de job en soi, c’est surtout parce que tu ne te sens pas désiré. Ça t’envoie des messages comme quoi, toi, comme comédien, tu n’es pas valable. Tu le prends très personnel. C’est ça qui est difficile, c’est d’y croire même si tu passes un an, deux ans, à ne pas travailler. J’ai plein d’ami.e.s dans le domaine qui vivent cette réalité.

Si t’avais à représenter ta situation financière avec un trio chez A&W, ce serait lequel?

Et bien je te citerai Daniel Bélanger dans l’une de ses chansons où il chante :

Tu me demandes combien je fais
Je fais de mon mieux…
Et ce mieux, combien c’est?
Ce mieux est juste parfait…

C’est ce que j’ai envie de répondre! C’est tu correct? Haha!

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C’est parfait! On parlait des résolutions de l’année au tout début de l’entrevue, mais qu’est-ce qu’on peut te souhaiter à long terme?

D’abord, ce serait d’être serein face à tout ce qui m’arrive., puis d’avoir de la santé pour suivre le train finalement!

En terminant, la question à 100$ : y a-t-il un rôle pour lequel tu aurais mérité de te faire niaiser?

Hey boboy. Je me souviens avoir tourné un court métrage dans lequel j’étais dans un string rouge à paillette! S’il y a quelqu’un qui sort ça, je suis faite! Haha! Je le sais que quelqu’un va finir par le retrouver, mais bon, je ne suis pas vraiment orgueilleux, alors ça ne me dérange pas!

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