Si le métier d’influenceuse était un podium, Élisabeth Rioux trônerait sur la plus haute marche. Avec plus d’un million et demi d’abonné.e.s sur Instagram, la femme d’affaires et influenceuse est un phénomène des réseaux sociaux.
C’est également vers elle que des milliers de personnes se tournent pour connaître les dernières tendances en matière de bikinis, de sous-vêtements et de loungewear. Et malgré la pandémie, ses entreprises Hoaka Swimwear et Hoaka Apparel continuent de faire de bonnes affaires, selon les dires de la fondatrice.
On lui a passé un coup de fil pour discuter d’argent, de sa vie de mère-entrepreneure-influenceuse et du secret pour être au top de sa game sur les réseaux sociaux.
Quatre95 : À quel moment as-tu touché un salaire provenant des réseaux sociaux pour la première fois?
Élisabeth Rioux : Je dirais à 18 ans. Pas mal quand j’ai commencé. On s’entend que mes premières collabs, c’était 200 $ pour une photo. Aujourd’hui, ça dépend des compagnies et du type de promo, mais pour de vrai, ça peut rapporter entre 5 000 $ et 25 000 $.
Q95 : C’est quoi la plus grosse dépense que tu as faite et que tu regrettes aujourd’hui?
ER : Quand j’avais 18 ou 19 ans et que je venais de faire beaucoup d’argent d’un coup, moi, n’étant pas passionnée de voitures, mais ayant un chum qui aime bien gros ça, j’avais acheté une Maserati cash. Je l’ai utilisée juste cinq fois. Je ne voulais pas la vendre après parce que je savais qu’elle avait full baissé de valeur. Ça m’avait coûté style 150 000 $ one shot, pis je ne l’ai juste pas utilisée parce que je n’aimais pas ça. Ça me stressait.
Q95 : C’est quoi le plus gros défi dans ta vie d’influenceuse?
ER : Je dirais que c’est de keep up avec toutes les applications, parce qu’on dirait qu’il y en a de plus en plus. Une seule application, c’est déjà time consuming, mais quand tu en ajoutes… Par exemple, TikTok, j’ai juste décidé de ne pas le faire, parce que je suis une nouvelle maman et il fallait que je le laisse de côté. C’est sûr que ça a un peu fait mal, parce qu’on s’entend que quand tu disparais au complet d’une application full populaire, c’est pas cool. Mais ç’a été mon choix et je vis bien avec. Beaucoup de monde a grow sur TikTok. Ç’a été une belle opportunité pour beaucoup de monde de se faire connaître parce que l’algorithme est vraiment différent de celui d’Instagram.
La pandémie a été dure pour beaucoup de monde aussi, mais quand tu es influenceuse et que tu ne peux pas sortir de chez toi ni du pays et que tu ne peux rien faire ni voir personne, c’est vraiment difficile de diversifier son contenu et de faire des choses différentes dans son salon tout le temps.
Q95 : D’où viennent tes principaux revenus? Ta compagnie ou tes réseaux sociaux?
ER : Ça dépend. Si on parle de mon salaire personnel, je fais plus d’argent côté influenceuse, mais globalement, ma compagnie vaut beaucoup plus, mais on réinvestit tout dans la compagnie. J’ai un salaire avec la compagnie, mais il n’est pas aussi gros que mon salaire d’influenceuse.
Q95 : À 24 ans, devoir gérer tous tes projets en même temps, c’est comment?
ER : C’est sûr que c’est difficile, mais en me comparant, c’est moins pire. Je sais que beaucoup de gens, quand ils deviennent parents, ont de la misère, car ils ne dorment pas beaucoup, mais moi, j’ai toujours dormi juste six heures par nuit.
Et je suis workaholic. Je suis Sagittaire ascendant Verseau, mais je ressemble plus au Verseau. C’est deux signes extrêmement travaillants. Je travaille tout le temps. Je fais toujours quelque chose. Depuis que j’ai [ma fille] Wolfie, je ne me sens pas plus fatiguée qu’avant, mais c’est sûr que j’ai moins de temps pour Hoaka. Donc je me monte une équipe en marketing alors qu’avant, je faisais tout, toute seule. Mais là, c’est impossible de tout faire seule. C’est dur pour moi de déléguer un peu.
Overall, je reçois beaucoup d’aide de ma famille, je n’ai pas à me plaindre. J’ai le droit d’amener mon bébé au travail parce que c’est moi, le boss.
Q95 : Est-ce que tu te vois faire ce que tu fais en ce moment toute ta vie?
ER : Mes parents m’ont toujours dit que je ne serais jamais dans la merde, parce que j’aime vraiment beaucoup de choses. Je ne sais pas ce que je vais faire après, mais je sais que j’ai confiance que généralement, ce que je fais, ça marche tout le temps. C’est un peu bizarre dit de cette façon-là, mais ce que je fais, ça fonctionne. Je suis quelqu’un de vraiment stratégique, alors je ne pars jamais dans un plan sans être sûre.
Q95 : Avec la pandémie, as-tu vendu moins de maillots de bain parce que les gens ne voyageaient plus?
ER : Au contraire, en fait! On a été vraiment surpris, mais je pense qu’à cause de la PCU, beaucoup de nos clients cibles se sont retrouvés avec 2000 piasses par mois avec lesquelles ils ne savaient pas trop quoi faire, alors on a encore plus vendu.
Au début de la pandémie, on pensait que ça ne marcherait pas, les maillots, et c’est pour ça qu’on a sorti les underwears, mais finalement, ç’a été full intense.
Q95 : Et la question à 100 $ : quel est le secret pour réussir comme influenceuse?
ER : Je pense que pour être influenceuse, si ton but est d’obtenir le plus d’abonnés possible, il faut voir ta plateforme comme un produit. C’est du marketing. Ayant étudié en marketing, je sais que ça inclut avoir un bon produit – pour moi, un bon produit, c’est une influenceuse qui se démarque en faisant les choses autrement et en ayant du contenu de qualité – et aussi de la visibilité.
Un sans l’autre, ça ne fonctionne pas. C’est important d’utiliser des stratégies pour aller chercher de la visibilité ailleurs. Par exemple, certains ont des amis influenceurs, tandis que d’autres vont se payer de la publicité, d’autres des collaborations, etc. Combiner les deux, c’est super important.