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La question à 100$ avec Caroline Dhavernas: « J’ai un petit côté écureuil »

La comédienne joue une femme d'affaires caractérielle dans Aller simple.

Par
Laïma A. Gérald
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Caroline Dhavernas fait partie de notre paysage télévisuel depuis son plus jeune âge. Menant de front une carrière au Canada et aux États-Unis, la comédienne s’illustre dans la distribution cinq étoiles de la toute nouvelle série Aller simple, diffusée sur Noovo.

Si vous êtes fan de thriller, cette série digne d’un roman d’Agatha Christie est clairement pour vous. Six personnes qui ne se connaissent pas sont invitées à séjourner au prestigieux domaine d’un milliardaire. Coup de théâtre : l’hélicoptère qui doit les y emmener procède à un atterrissage d’urgence au milieu des bois. Alors que le groupe s’installe pour attendre les secours, des disparitions mystérieuses se succèdent. Que peuvent bien avoir en commun un ex-policier, un marchand d’art, un prof à la retraite, une directrice du marketing, un criminaliste et une femme d’affaires pour se retrouver ainsi piégé.e.s?

On en a discuté avec la comédienne.

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Tu es l’une des têtes d’affiche de la série Aller simple. Qu’est-ce que ce projet représente pour toi?

J’ai tout de suite été très emballée par le ton « Agatha Christie modernisé » de ce projet-là. C’est un tournage que je qualifierais de « tournage de rêve ». On tournait dans les Laurentides en automne, au bord d’un lac, il faisait beau. On a été vraiment gâtés. Et un texte si bien écrit, c’est toujours un cadeau pour une comédienne. Ça a vraiment été un plaisir de jouer avec des camarades si talentueux. Cette série, ça n’a été que du plaisir!

«Un texte si bien écrit, c’est toujours un cadeau pour une comédienne»

J’interprète Julie Sicotte, une femme d’affaires caractérielle et impatiente, qui a une personnalité très loin de la mienne. Ce genre de rôle, c’est toujours un beau catalyseur pour un acteur : ça nous permet d’explorer des émotions qu’on n’ose pas montrer dans la vie.

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Ta mère, la comédienne Michèle Deslauriers, est la voix de la STM. Tu as été choisie pour être la voix du REM. Est-ce une tradition familiale de prêter votre voix à des moyens de transport? Blague à part, es-tu fière d’avoir été choisie? Penses-tu que c’est un hasard ou le public a élu une voix qui lui était familière?

«Ma mère et moi, on se retrouve à guider les usagers à travers leurs stations»

C’est un hasard total, puisque c’est le public qui votait pour une voix, sans savoir à qui elle appartenait. C’est quand même incroyable que ma mère et moi, on se retrouve à guider les usagers à travers leurs stations. L’autre jour, je me demandais, un peu à la blague : « Qu’est-ce que mon père, qui est acteur aussi, pourrait faire comme voix? Il faudrait contacter VIA Rail! » (rires).

Je trouve surtout ça magique pour ma fille, de savoir qu’elle entendra les voix de sa mère et de sa grand-mère quand elle se déplacera!

Donc est-ce que le public a inconsciemment choisi une voix familière? C’est difficile à dire, mais c’est un beau hasard.

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Tu as une carrière aux États-Unis. As-tu vécu le American dream en bonne et due forme, tel qu’on se l’imagine? Quel est le moment le plus « star américaine glamour » que tu as vécu?

Oui, le métier d’acteur est fait de moment glamour, mais ils sont rares. C’est un métier qui est surtout fait de travail, dans lequel tu te donnes à 100 %, avec des heures parfois très intenses. Les moments de tapis rouge, ce sont les sorties de films, ça dure quelques heures puis c’est fini.

«OUI, j’ai vécu la fameuse soirée des Oscars, j’ai été à des party à Los Angeles MAis…»

Mon moment le plus glam, c’est quand j’ai accompagné la gang de l’ONF pour représenter le film d’animation Vaysha l’aveugle aux Oscars en 2017. Le film était en nomination pour le Meilleur court métrage d’animation, et j’ai fait la narration en français et en anglais. Donc oui, j’ai vécu la fameuse soirée des Oscars, j’ai été à des party à Los Angeles, sur des tapis rouges et tout. Mais, comme je n’habite pas là, ce n’est pas du tout mon quotidien.

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Comment composes-tu avec l’incertitude de ton métier et le stress financier que ça peut éventuellement causer de ne pas savoir ce qui t’attend?

«je me fais plaisir de temps en temps, mais je ne suis pas du genre à flauber mon argent.»

Je me considère très chanceuse parce que je n’ai pas eu de période creuse qui a duré longtemps. J’ai évidemment eu des mois plus tranquilles, à lire des scénarios, passer des auditions mais sans rien décrocher. Mais j’ai toujours travaillé de façon assez constante, donc financièrement, j’ai toujours été correcte.

Il faut aussi dire que je suis un peu « écureuil ». Je ne suis pas dépensière. Oui, je me fais plaisir de temps en temps, mais je ne suis pas du genre à flauber mon argent. Donc j’ai la chance de ne jamais m’être retrouvée dans une situation précaire, ne sachant pas comment j’allais payer mes affaires.

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On parlait de tes parents tout à l’heure. Les as-tu déjà vus être inquiets de cette incertitude, de cette instabilité? Quelle leçon en tires-tu?

Comme j’ai commencé à travailler très tôt dans ma vie et que j’ai vu mes parents pratiquer le métier d’acteur, j’ai vite compris qu’il fallait mettre de l’argent de côté, ne sachant pas de quoi demain serait fait. Donc j’ai appris une certaine prudence, mais tout en profitant de la vie.

Tu as tourné au Québec et aux États-Unis, où les budgets de production sont beaucoup plus grands. Est-ce qu’il y a un talent, une compétence spécifiquement québécoise qu’aucun budget américain ne peut acheter?

«Au Québec, vu nos budgets plus modestes, on est habitués à faire beaucoup avec peu»

Au Québec, vu nos budgets plus modestes, on est habitués à faire beaucoup avec peu. Et ça, c’est un talent en soi selon moi. Quand tu as un budget faramineux, tu fais peut-être moins attention à comment tu utilises tes sous. Donc oui, je pense qu’au Québec, on est bons pour faire des choses très créatives avec des budgets plus petits.

As-tu déjà acheté quelque chose qui a changé ta vie?

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Ces temps-ci, on peut pas voyager, ni aller au restaurant, ni vraiment sortir, donc qu’est-ce qui change ma vie? Un nouveau tracksuit! C’est plate comme réponse, mais je te dirais que les joggings et le coton ouaté roses que je me suis commandés récemment changent ma vie en ce moment.

C’est quoi l’affaire que t’es obligée de payer qui t’énerve le plus?

«le fait d’être facturé pour utiliser son propre compte de banque, je trouve ça aberrant!»

Facile : les frais d’utilisation de ma banque! Le but même d’avoir un compte dans une banque, c’est justement de pouvoir utiliser son compte, pour faire ses transactions. Alors le fait d’être facturé pour utiliser son propre compte, je trouve ça aberrant! Même chose pour les guichets automatiques.

Évidemment, ce ne sont pas de gros frais, mais c’est quelque chose qu’on a accepté collectivement et que je trouve complètement ridicule. Je trouve que les banques ont de sérieuses couilles de nous demander ça.

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Si tu pouvais verser un million de dollars à une cause, laquelle ce serait et pourquoi?

Je suis porte-parole de l’organisme Passages, qui vient en aide aux jeunes filles et femmes en difficulté. C’est un lieu qui offre des hébergements, du soutien et du répit pour les femmes en situation d’itinérance ainsi que toutes celles qui en ont besoin. Il y a aussi des logements sociaux ainsi que tout un volet créatif et communautaire.

Donc c’est à Passages que j’offrirais un million de dollars, sans hésiter.

La question à 100 $ : préfères-tu être payée en dollars américains pour tourner un film aux États-Unis ou en dollars canadiens pour tourner un film au Québec?

Ça dépend du taux de change! Blague à part, je suis obligée d’être nuancée : ça dépend surtout du projet, de la plateforme de diffusion et du rôle que je joue.

Mais ce que j’ai envie de dire, c’est que l’argent n’est pas le moteur de mes décisions artistiques. Si j’ai un coup de cœur pour un projet, je vais me lancer, que ce soit d’un côté ou de l’autre de la frontière.

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Récemment, j’ai fait deux courts-métrages avec des réalisateurs dont c’était le premier film. Si j’étais à l’argent, je ne ferais pas ce genre de projets.