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La Gaspésie : le meilleur endroit pour avoir la sainte paix
Je vais commencer par dire que j’adore mes multiples métiers que je vous souhaite le même sentiment quotidien.
Comme dans beaucoup d’emplois, je dois organiser des réunions, parler à des client.e.s, répondre à des courriels et faire énormément de small talk. C’est pourquoi depuis quatre ans, mes vacances consistent à aller me cacher en Gaspésie. Je joins d’ailleurs une photo pour vous montrer à quel point j’étais dû pour des vacances.
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Je crois que tout le monde est au courant que c’est un endroit magnifique, mais c’est aussi la destination parfaite pour s’isoler. Pour prendre le temps de se poser des questions, préparer mentalement l’année à venir et se remettre naturellement en forme en profitant de l’infinité d’activités de plein air à faire en solo.
C’est pour moi la meilleure cure mentale et physique et je vais humblement essayer de vous convaincre que ça peut l’être pour vous aussi.
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Saint-Anne-des-Monts, la magnifique
Bien que je suggère la péninsule gaspésienne comme forteresse de solitude, il y a tout de même des endroits à éviter pour être vraiment dans sa bulle et échapper aux foules, genre Percé ou Gaspé. Ce n’est pas ça qu’on cherche en ce moment.
Je suggère l’agglomération de Saint-Anne-Des-Monts. Vous pouvez vous diriger vers la ville en tant que telle, si vous voulez être à distance raisonnable de marche de l’épicerie, ou vers l’un des nombreux villages qui l’entourent. Je préfère le secteur de Ruisseau-Castor. C’est vraiment un beau coin avec juste assez de commerces pour ne pas mourir de faim et suffisamment peu d’habitant.e.s pour prendre des marches de quatre heures sans croiser âme qui vive.
En plus, il y a un choix de randonnées de qualité supérieure. Vous longez le bord du fleuve Saint-Laurent au point où il se déverse dans l’océan. L’air marin est aussi pur qu’il peut l’être. C’est euphorisant.
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Vous y trouverez également une très mauvaise réception cellulaire, alors vous serez encore moins tenté.e de regarder vos courriels. Je vous promets que ça fait des miracles pour la santé mentale.
Nous vivons dans une société de performance où tout est censé servir à quelque chose, mais marcher en Gaspésie ne sert à rien. À la limite, vous pouvez joindre l’utile à l’agréable en allant acheter un 7up au dépanneur, situé à 8 km. Vous risquez de vous souvenir beaucoup plus de l’effort et des paysages que du breuvage, et c’est tant mieux!
Je suggère d’ailleurs de faire une très longue promenade tout en écoutant des albums au complet. On n’a jamais le temps de faire ce genre de choses, car dans la vie quotidienne, on sectionne tout pour s’adapter à notre horaire. Dans le cas présent, on n’a pas d’horaire. Ce qu’on a à faire, c’est justement prendre le temps de se gorger de bons albums et de beaux paysages.
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Avoir le temps d’être spontané.e… au point d’escalader une montagne
Dans ce que j’appelle « la vraie vie », quand une activité me tente, je la note pour trouver le bon moment pour la faire.
En retraite en Gaspésie, le bon moment, c’est toujours maintenant, à moins que la météo ne dise le contraire. Dans le cadre d’une randonnée, j’ai spotté une montagne dont le sommet semblait rocheux. Ce sont généralement celles qui offrent les plus beaux panoramas.
Mon premier réflexe fut de me dire : « Oulala! Je note pour demain! » Je me suis ensuite rappelé que personne ne m’attendait ce jour-là et que l’émotion que je ressentais m’indiquait que j’avais envie d’être en haut de cette montagne tout de suite.
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Je suis donc entré dans le premier chemin de terre d’un pas prudent mais décidé, en me disant : «Advienne que pourra. » Je n’étais, semble-t-il, pas le seul à avoir vécu ce coup de foudre pour cette montagne, car il y avait un chemin de terre suffisamment arpenté pour que je trouve la route jusqu’à son sommet.
La montée était difficile et en temps normal, je me serais arrêté au moins deux ou trois fois. Cependant, j’ai réalisé que personne ne m’attendait en bas et que je pouvais prendre autant de pauses que je le voulais. Je ne prévoyais pas parler à un autre humain pendant au moins cinq jours, donc je pouvais transpirer et sentir « le gros sport » sans problème.
Le sentiment d’accomplissement une fois arrivé au somment m’a procuré autant de joie que mon premier concert au centre Bell et je l’ai vécu seul. C’est un moment précieux qui m’appartient et je vous en souhaite un aussi beau.
Avoir une plage pour soi tout.e seul.e
La natation serait mon sport préféré si ce n’était que du fait que, à moins de posséder un chalet, la plupart des endroits où l’on peut se baigner sont toujours bondés de gens. Oui, je sais, la plage d’Oka est magnifique, mais je suis incapable d’y relaxer, car j’ai toujours peur que le gars des vidéos TikTok surgisse pour me dire : « C’est une 10, mais… »
Bref, en Gaspésie, j’ai pu me baigner seul dans l’océan. Oui, c’est un peu froid, mais c’est également des plages de galets sublimes qui s’étendent sur des centaines de kilomètres que se partagent quelques milliers d’habitant.e.s.
Je me suis baigné spontanément à maintes reprises et ce n’était jamais au même endroit. J’ai simplement marché à côté de la 132 (une promenade épatante si ça ne vous stresse pas de croiser des camions qui roulent vite) et quand j’estimais avoir assez chaud, je me lançais dans l’eau. Je n’avais pas besoin de serviette ou de cacher mes effets personnels. J’étais complètement seul et j’avais le temps de sécher au soleil telle une sirène peu gracieuse.
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Être seul.e en public
Je dois être honnête, j’ai un peu socialisé à Saint-Anne-Des-Monts. Je l’ai fait à la fin du voyage à l’Auberge festive Sea Shack.
C’était d’abord parce que j’étais un brin tanné de me nourrir de ce que je trouvais au dépanneur, mais j’ai découvert quelque chose de vraiment particulier à cet endroit.
C’est le genre d’endroit où c’est « permis » d’être seul.e en public. Personne ne vous oblige à socialiser. C’est très facile de se faire des ami.e.s au Sea Shack, mais on peut aussi commander une bière et la boire à côté du feu de camp sans dire un mot… et c’est parfait comme ça.
Dans une retraite partielle ou totale en Gaspésie, on échappe aussi à la performance sociale. À l’obligation qu’on se donne parfois de plaire à tout le monde et de faire bonne impression. C’est niaiseux, mais de ne rien dire autour d’un feu sur la plage m’a rappelé que c’est plaisant de ne pas se sentir obligé.e de toujours se donner en spectacle.
J’ai aussi vécu un beau moment d’émotion à constater que la Gaspésie possède le plus étoilé des ciels que j’ai eu la chance de voir dans ma vie. Quand on passe 90 % de son année en ville, c’est le genre de chose qui fait un peu pleurer et c’est correct.
J’étais le dude avec des coups de soleil, les jambes courbaturées, les cheveux qui sentent le sel, qui pleure en souriant après n’avoir rien dit autour du feu pendant 45 minutes… et tout le monde était à l’aise avec ça.
Ce fut donc la parfaite conclusion d’un séjour gaspésien où je peux honnêtement dire que contrairement au reste de l’année, j’ai trouvé la paix. La sainte paix.