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La fin du « skinny » jeans: un désastre pour votre portefeuille

S’habiller sans devoir changer toute sa garde-robe, c’est tu encore possible?

Par
Gabrielle Thibault-Delorme
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La semaine dernière, je me suis baladée au centre commercial dans le but de renouveler ma garde-robe. Après plusieurs mois de congé de maternité à me faire régurgiter dessus, en plus de la grossesse, je me sentais fin prête pour du changement. J’ajouterais aussi qu’avant de tomber enceinte, on était encore en semi-pandémie. Ma garde-robe se remettait à peine du télétravail (que je surnomme affectueusement la période molle).

C’est pourquoi, en me baladant dans la Place Laurier, j’ai eu l’impression de me trouver hors du temps, tel Capitaine America qui émerge de la glace. En un clin d’œil (bon d’accord, en 3-4 ans), la mode a changé du tout au tout. Visiblement, la garde-robe typique des milléniaux est out. Bienvenue à la génération Z!

RIP le skinny jeans

Oh, on sentait le vent tourner, il y a quelques années. Les chandails raccourcissaient lentement, mais sûrement. Mais un élément de la garde-robe résistait encore et toujours à l’envahisseur: le skinny jeans. Tant que les femmes ne se résignaient pas à abandonner ce fameux jeans, la mode ne pouvait se transformer qu’à petits pas furtifs. Les chandails rapetissaient, mais la taille des pantalons, elle, montait. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

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Pendant ces années bénies, qui ont débuté en 2005, la garde-robe restait, plus ou moins, inchangée. Oui, les couleurs se modifiaient, les accessoires évoluaient. Sauf qu’en une simple expédition au Simons avec un budget de 50-100 $, on pouvait se remettre au goût du jour. Simple comme bonjour.

Le skinny était le jeans parfait. Idéal pour les femmes rondes, formidable pour les petites, il était aussi interchangeable avec le pantalon de yoga, un autre classique de la mode milléniale.

Il me faut cependant me rendre à l’évidence… je suis maintenant une vieille peau.

Car aujourd’hui, le jeans est devenu large. Les pattes d’éléphant, qui ont marqué les années de secondaire des trentenaires, sont de retour, avec les mom jeans et les cotons ouatés baggy.

Loin de moi l’idée de devenir une vieille réactionnaire, mais quand je regarde la mode actuelle, j’ai une pensée pour le portefeuille des jeunes. Je crois fermement que la mode actuelle est plus nocive pour les finances, et voici pourquoi :

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La forme des pantalons influence l’achat des hauts et des souliers

Si vous étiez une adepte des skinny jeans, vous aurez sans doute remarqué que vos hauts ne fonctionnent pas avec vos nouveaux mom jeans. C’est la même chose avec vos bottes.

C’est d’ailleurs là tout l’intérêt de modifier ce que les designers appellent : les silhouettes. Un nouveau bas entraîne l’achat de nouveaux hauts et de nouveaux accessoires. C’est l’effet Diderot appliqué à la mode : on intègre un nouvel élément et on se doit de tout renouveler.

C’est probablement une des raisons qui a contribué à la résistance des milléniales envers toute modification du pantalon. Eh oui, les designers ont essayé depuis plusieurs années, sans grand succès, de nous vendre les jambes larges. Il leur aura finalement fallu un changement de génération complet pour finalement y arriver.

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La tendance massive des gilets bedaine

En plus de la jambe large, nous voyons le retour massif du fameux gilet bedaine, ou crop top. Je parie d’ailleurs sur le retour des débats sur ces gilets en classe (ainsi que sur les bretelles spaghetti).

Mais, dans ce débat, il y a un fond de vérité. On peut débattre sur le port du gilet bedaine en classe, mais au travail, il n’est pas le bienvenu.

Ce que ça veut dire, c’est que cette mode entraîne l’achat de non pas une, mais deux garde-robes, au minimum. Fini la versatilité, pour être appropriée et suivre les tendances, il vous faudra dépenser deux fois plus qu’avant.

Les bas de pantalons

Pendant les années bénies du skinny, je n’ai pas eu besoin de faire faire mes bas de pantalons. Ne nous bernons pas: les jambes larges exigent un meilleur ajustement. Si je pouvais acheter des skinnys sans les essayer, c’est impensable avec les nouveaux jeans. Non seulement il faut les essayer, mais il faut aussi, souvent, les ajuster.

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Le résultat est qu’on doit passer beaucoup plus de temps en magasin, ou qu’on doit commander un plus grand nombre de vêtements en ligne. Tout ça nous rend plus vulnérable à d’autres achats impulsifs. En plus de devoir engager une couturière.

C’est pourquoi je dis: mesdames, résistons. Ne laissons pas les sirènes de la mode actuelle nous dévier du droit chemin. La frugalité nous va si bien.