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La fin de l’allaitement vous déprime? C’est normal

On démêle les hauts et les bas du sevrage.

Par
Gabrielle Thibault-Delorme
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La grossesse vient avec ses montagnes russes hormonales et ses effets secondaires parfois positifs (les cheveux volumineux), parfois négatifs (les nausées).

La période du post-partum est aussi peuplée de hauts et bas, si bien que même si on ne veut jamais blâmer les hormones pour toutes nos émotions, il faut bien admettre qu’elles seraient plus faciles à gérer sans toutes ces fluctuations.

Ce qui se passe juste après l’accouchement

Il n’est pas étonnant que les premières heures suivant la naissance d’un bébé s’accompagnent d’émotions intenses. On arrive à la fin d’un marathon et, sans période de répit, on doit en commencer un. Avec l’adrénaline et l’endorphine dans le tapis, il est parfaitement normal d’avoir du mal à dormir la nuit et ça, c’est sans compter l’impact de notre nouvelle petite bête qui pleure au beau milieu de la nuit.

Aussitôt que le placenta est expulsé, la progestérone et l’oestrogène prennent un break syndical. C’est par ailleurs cette chute brutale qui explique le baby-blues. L’oxytocine et la prolactine prennent alors le relais. Ces deux hormones sont surtout responsables de la lactation et de l’attachement avec le bébé. Elles peuvent aussi aider à atténuer quelque peu le baby-blues en stimulant un sentiment de bien-être et de relaxation (qui n’est cependant pas toujours suffisante pour compenser l’adrénaline des premiers mois).

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Dans les mois qui suivent l’accouchement, le niveau de prolactine dans le corps baisse, et ce, même chez les femmes qui allaitent. Cette chute est l’un des facteurs qui peut contribuer à la dépression, l’anxiété et la psychose post-partum. Cependant, il ne s’agit pas du seul facteur de risque.

Est-ce à dire que les femmes qui allaitent sont mieux protégées des effets de la chute des hormones après la naissance? Réponse courte : oui.

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Mais c’est plutôt la réponse longue qui m’intéresse. Car si l’allaitement protège un peu de la dépression post-partum, elle ne protège pas de l’AUTRE dépression post-partum : celle liée au sevrage d’allaitement.

Le deuil dont on ne parle pas

On en parle peu, mais que vous allaitiez deux semaines, deux mois ou deux ans, la fin de cette période pourrait s’accompagner d’un gros gros down.

À nouveau, ces damnées hormones sont en bonne partie à blâmer. D’abord, l’oxytocine, la fameuse hormone de l’attachement, diminue, de même que la prolactine, qui, elle, amène un sentiment de calme. Ensuite, l’oestrogène, qui était jusque-là restée plutôt basse, remonte à son niveau régulier, soit celui d’avant la grossesse.

Le résultat : des larmes et de l’irritabilité. Toutefois, plusieurs autres petits maux physiques et psychologiques peuvent être expliqués par ce phénomène, dont l’insomnie, la fatigue, la nausée, les vertiges, les problèmes de peau et des maux digestifs. De règle générale, ces soucis ne devraient durer qu’une semaine ou deux, mais il n’est pas anormal de les ressentir jusqu’à un mois suivant l’arrêt de l’allaitement.

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Il faut dire que la fin de l’allaitement est aussi un moment émotif pour plusieurs femmes. Certaines font le deuil d’un allaitement qui a été plus court ou qui ne s’est pas déroulé comme elles le souhaitaient. D’autres, surtout celles qui ont allaité plus longtemps, le verront comme la fin d’une époque et le début d’un éloignement avec leur enfant. Même s’il souvent est désiré et attendu, la fin de l’allaitement vient avec des émotions fortes.

Le problème de la déprime post-allaitement, c’est qu’elle n’a pas droit à la même équipe marketing que sa cousine, la dépression post-partum.

Les personnes qui cessent d’allaiter ne sont donc pas suivies par un médecin et n’ont pas non plus le réflexe de se booker une petite visite au docteur à la fin de l’allaitement.

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Voici quelques trucs pour vous aider à traverser cette période potentiellement difficile :

  • Si possible, diminuez les boires progressivement plutôt que d’arrêter d’un seul coup.
  • Célébrez votre accomplissement en fêtant la fin de l’allaitement d’une manière plus officielle.
  • Prenez soin de vous : ne surchargez pas votre horaire plus que nécessaire.

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Quand vous aurez officiellement terminé l’allaitement, il est possible que votre corps se métamorphose une dernière fois. Certaines femmes qui ont des problèmes au niveau du plancher pelvien verront leurs symptômes diminuer. D’autres perdront les derniers kilos de grossesse qui avaient collé à leurs hanches.

C’est la fin d’un long processus. Votre corps a vécu toute une aventure et vous devriez vous accorder le temps de vivre toutes les émotions qui y sont associées.

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N’hésitez pas non plus à faire appel à des ressources externes si vous constatez que le besoin s’impose. Il n’y a aucune honte à devoir faire une visite auprès d’un professionnel en santé physique ou mentale quand on a besoin d’assistance !