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La face cachée du Québec: les sports nautiques avec Alex Paradis et Nellie Allard

Ou comment vivre une surdose d’adrénaline.

Par
Guillaume Whalen
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Dehors, Nautisme Québec et Bonjour Québec s’unissent pour vous faire découvrir les plans d’eau québécois autrement!

Les pieds pendant au bout du quai, la nuque chauffée par les rayons de soleil, le regard perdu à la surface miroitante d’un lac, je sors de ma torpeur au son des bateaux motorisés et des cris de joie sur l’eau. Je les regarde plein de convoitise, jaloux de n’avoir aucune embarcation me permettant de vivre des sensations fortes, et d’ainsi faire des stunts sur le lac en criant let’s gooo!

Je jette un coup d’œil à mon paddleboard qui a réussi avec les années à me faire connaître auprès de mon voisinage comme étant le « survenant » en raison de mes cheveux longs et de mon allure mystérieuse lorsque je suis debout en train de pagayer… Ainsi, après l’introspection dont je me suis saoulé avec cette magnifique planche, je désire plonger dans la témérité des sports nautiques motorisés avec leurs sensations fortes. Ni plus ni moins. J’ai envie de devenir intrépide comme si j’étais l’un des parachutistes du classique Les pieds dans le vide.

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C’est pourquoi j’ai rencontré trois adeptes professionnels de sports nautiques motorisés qui ont réussi, grâce à leurs récits sportifs, à me harponner sans que je me débatte une seule seconde.

Lorsque les flocons de neige en montagne deviennent les gouttes rafraîchissantes d’un lac

Il faut savoir que l’hiver n’est pas ma tasse de thé. Heureusement, si le ski est à l’origine un sport d’hiver pratiqué en montagne, il devient un sport d’été lorsqu’il se fait nautique. La discipline se décline en plusieurs catégories : on retrouve le slalom (à un seul ski), les figures, notées par des points, avec lesquelles vous pouvez épater la galerie (c’est certain que je m’échouerais comme une vulgaire épave si j’essayais) et finalement le saut en longueur, qui ressemble beaucoup au ski alpin qu’on peut admirer aux Jeux olympiques, exécuté grâce à un tremplin en fibre de verre qui flotte au-dessus de l’eau. Ces différentes branches du sport font partie du ski nautique classique.

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J’ai rencontré Alex Paradis, skieur nautique professionnel parcourant le monde pour pratiquer son sport à temps plein et passant certains hivers en Floride pour s’entraîner. Alex, 30 ans, a fait ses griffes dans ce sport extrême tout en poursuivant des études de maîtrise en administration des affaires. Il me rappelle que la grande différence par rapport au ski sur neige se trouve dans la traction nécessaire sur l’eau alors qu’en montagne, on est propulsé par la gravité.

La vraie récompense du dévouement à leur discipline : l’exaltation dans la haute vitesse.

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C’est d’ailleurs pourquoi cette discipline ne se retrouvera jamais aux Jeux olympiques malgré les démarches entreprises par les fédérations internationales de ce sport. « Les Jeux olympiques honorent uniquement les prouesses du corps humain, donc lorsqu’une machine propulse l’athlète, c’est comme s’il y avait tricherie », explique Nicolas Leduc, 25 ans, champion professionnel du wakeboard (planche à neige sur l’eau). Il le pratique en téléski nautique, variation du sport où la traction s’effectue par un système de câble plutôt qu’avec une embarcation motorisée. Une déclinaison malheureusement peu populaire au Canada en raison de l’hiver, au dire du principal intéressé. Un mal pour un bien, néanmoins, puisque ça lui a permis de visiter 25 pays différents en 5 ans! Nicolas propose le lac Kénogami, à Jonquière au Saguenay, où on retrouve deux structures d’aluminium pouvant soutenir un câble sur une distance de 500 pieds, un endroit idéal pour s’offrir des vacances estivales entre eau, forêts et monts.

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La vraie récompense du dévouement à leur discipline : l’exaltation dans la haute vitesse. En effet, le bateau se déplace à une vitesse avoisinant les 60 km/h. Dans les airs, lors d’un saut en ski nautique, Alex a déjà réussi à atteindre 110 km/h, franchissant des distances de 70 mètres, c’est-à-dire un saut plus long qu’une patinoire de hockey.

Notre province bleue, un véritable paradis pour la glisse extrême

Heureusement, il est possible de pratiquer des sports nautiques motorisés sur presque n’importe quel plan d’eau. Bien sûr, avoir un chalet et un bateau facilite beaucoup la chose, mais en approfondissant vos liens avec votre voisinage, vous pouvez y parvenir. Mais ne devenez pas la personne gossante qui cogne aux portes chaque dimanche matin en proposant du sucre à la crème… De nombreuses marinas québécoises comme le Centre nautique Pierre-Plouffe à Tremblant proposent des cours d’initiations au ski, au wakeboard ou au surf, en plus de la location d’embarcations motorisées ou non, notamment pontons, kayaks, paddleboards, pédalos, petits catamarans, sans oublier les tours de tripe. Pratiquement tout ce que vous pouvez imaginer sur l’eau est accessible dans ces endroits. « Pas besoin de chercher très fort pour s’amuser sur l’eau au Québec », lance Alex.

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Il est également possible de commencer à pratiquer ce genre d’activités avec une chaloupe, si jamais le gros bateau motorisé peut sembler intimidant. « Pour les enfants, me dit Alex, c’est génial et sécuritaire. » C’est d’ailleurs comme ça qu’il a eu la piqûre pour ce sport. Il se remémore, nostalgique, de merveilleux souvenirs passés à son chalet au lac Saint-Joseph à Québec avec sa coquette plage épurée ainsi que ses quelques conifères discrets offrant tout l’espace au sable pour jouer, par exemple, au volleyball. N’empêche, peu importe le sport pratiqué sur l’eau, « communiquez toujours avec votre pilote concernant la vitesse pour qu’une petite escapade sur un beigne ne vous donne pas l’impression d’être dans une sécheuse », conseille avec humour Alex.

«Tout ce qui touche à l’eau est fantastique, on peut visiter des endroits paradisiaques, et ce n’est pas ce qui manque au Québec.»

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Nellie Allard, fille du vénéré Benoît Allard – « meilleur coach » au Québec selon Alex Paradis – est tombée dans le sport comme Bob de Dans une galaxie près de chez vous dans les pogos. Mais n’allez pas croire qu’elle vit dans l’ombre de son père! À seulement 16 ans, Nellie est une championne junior de ski nautique classique. J’ai réussi à l’attraper au téléphone, alors qu’elle se dirigeait vers un championnat en Floride. Elle me raconte qu’elle pratique toujours dans des endroits calmes, privilégiant ceux qui sont entourés de montagnes comme le lac Archambault à Saint-Donat, à couper le souffle avec une vue panoramique pittoresque. Elle se sent choyée de vivre au Québec pour cette raison.

La variété des disciplines sportives qu’on peut exercer avec un bateau à moteur est extraordinaire et ne requiert qu’un peu de créativité. À défaut des hautes vagues californiennes ou australiennes, un bateau motorisé peut réussir à créer l’illusion de surfer. Le surf sur lac est d’ailleurs une discipline qui gagne en intérêt. Bien sûr, ce n’est pas partout qu’on peut transformer un lac en une mer déchaînée. La prudence est de mise (portez toujours votre VFI [!]), mais sur de petits plans d’eau, il est possible de le faire. Il suffit de lâcher la corde reliée à l’embarcation, puis on peut surfer comme si on était sur l’océan!

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Sinon, si vous désirez vous sentir comme le fils de Dieu l’instant d’un moment, il est possible de faire du ski pieds nus, comme si vous flottiez sur l’eau. Pour ce faire, le bateau doit avancer à vitesse grand V. Peu importe l’activité nautique, Alex est aux anges. « Tout ce qui touche à l’eau est fantastique, on peut visiter des endroits paradisiaques, et ce n’est pas ce qui manque au Québec. Les paysages nautiques subliment les sports qu’on y pratique ». Après avoir joué dans l’eau toute la journée, profiter d’une limonade fraîche en voyant le soleil disparaître derrière une montagne vaut tout l’or du monde, surtout si le chant du huron se joint à la partie!

À la lumière de mes rencontres avec ces athlètes et leurs sports respectifs, la soif de plonger dans un de nos innombrables plans d’eau est vive. Le danger demeure de maudire encore plus l’hiver qui gèle cette belle richesse, mais qui néanmoins peut satisfaire leur désir de glisse, cette fois-ci en montagne.

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Prêt à vous jeter à l’eau? Découvrez toutes les possibilités nautiques qui s’offrent à vous lors des événements Bateau à flot qui se déroulent à la marina du Port de Québec du 10 au 12 septembre et au port d’escale du Vieux-Port de Montréal du 24 au 26 septembre.

Et pour connaître divers plans d’eau du Québec et les activités nautiques qu’on peut y pratiquer, visitez le site de Nautisme Québec.