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La face cachée du Québec : Les Laurentides, avec Raphaëlle Forget
Dehors et la Hors Sentiers de Boréale s’unissent pour vous faire découvrir les secrets bien gardés des Laurentides !
Si on veut visiter le back country d’une région du Québec, n’importe quel.le quidam peut taper le classique «quoi-faire-plein-air-(insérez ici la région visée)» dans la barre de recherche Google.
On y découvrira alors les endroits les plus connus, qui sont souvent les plus beaux et les plus impressionnants, et qui attirent aussi pas mal de touristes en quête de beauté naturelle. Mais où se cachent ces spots un peu moins connus, tout aussi charmants et où on peut s’y rendre sans toujours devoir payer un montant à la gate du stationnement ?
Raphaëlle Forget est orthopédagogue dans une école primaire. Elle adore ses chiens, les voyages et les couchers de soleil, (probablement comme beaucoup d’entre nous (si nous avions rencontré ses chiens)). Native de Prévost, dans les Laurentides, elle a accepté de nous partager quelques endroits qu’elle et ses ami.e.s aiment fréquenter.
Alors s’il vous vient l’envie de passer par la région des Pays-d’en-Haut et de profiter du calme de la forêt, d’admirer une belle vue sans trop d’efforts ou de patauger dans un plan d’eau clair… voici quelques suggestions.
Les sentiers écologiques de St-Hippolyte
«Ce qui est cool avec cette place-là, c’est qu’il y a vraiment personne. J’aime y aller pour être en nature… mais pour de vrai.», m’explique Raphaëlle.
La jeune Prévostoise de 24 ans se rend régulièrement sur ces sentiers, qui s’étalent sur environ 2 kilomètres. C’est pas beaucoup, mais c’est vraiment assez pour amener un pique-nique et profiter de la nature en milieu de parcours.
Le secteur comporte 2 entrées, une à Prévost et l’autre à St-Hippolyte. En entrant par celle-ci, on tombe rapidement sur une petite passerelle qui traverse une tourbière, un milieu humide protégé.
«Moi, je trouve ça vraiment beau cet endroit-là! Ils ont bien aménagé le sentier pour protéger le milieu. Mettons, ça paraît pas, mais si je marchais à côté, je callerais de ça sûrement!», me dit-elle en plaçant ses mains à 2 pieds de distance l’une de l’autre.
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En poursuivant la marche un peu plus loin, on peut croiser quelques étangs où des castors ont élu domicile. «Pendant le premier confinement de mars, j’allais souvent y passer du temps avec une de mes amies. On amenait des gros coussins et on s’écrasait dans la neige pour jaser», se remémore-t-elle.
Si vous êtes le genre de personne qui peut passer 5 minutes à observer les détails dans une feuille d’érable (on sait que vous existez, soyez pas gêné.e.s), vous vous entendriez bien avec Raphaëlle. Une fougère ? C’est magnifique ! Un petit amas de marguerites jaunes sur les abords du sentier ? C’est tellement beau !
Pour celles et ceux qui sont moins dans ce vibe, ne roulez pas des yeux. La beauté est encore dans l’œil de celui/celle qui regarde, à ce que je sache.
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Et justement, on aimerait que cette belle nature reste dans la plus grande forme possible : si vous vous rendez sur ces sentiers qui sont peu fréquentés, portez une attention particulière à tous les êtres vivants silencieux qui ne traînent pas de sacs et de gourdes Nalgene. Ils sont partout autour de vous, et on se doit d’être poli.e.s avec eux aussi.
La réserve Alfred-Kelly
En mentionnant ce secteur, Raphaëlle me dit d’emblée que la réserve Alfred-Kelly est un peu plus connue par les gens du coin. En se stationnant derrière le Subway sur la rue de la Station à Prévost pour s’y rendre, on remarquera sûrement que quelques véhicules y sont déjà. Surtout l’hiver, où le ski de fond, la raquette et l’escalade de glace sont praticables dans les environs.
Mais Raphaëlle a l’habitude de poursuivre sa route un peu plus loin que ce que la plupart des gens le feraient.
«Les gens se rendent souvent au point de vue en dessous des pylônes électriques du mont Shaw et redescendent. Mais si on continue un peu vers la gauche (en regardant vers le haut de la montagne), il y a un autre point de vue qui donne sur le lac Paradis, juste en bas. C’est super cute !»
«C’est un bon endroit pour des dates!», me dit-elle, un peu gênée. «Si ça se passe bien, tu peux continuer ta route longtemps et même aller prendre une crème glacée, jouer au mini putt ou manger une poutine juste en bas des sentiers après. Mais si ça se passe mal, y’a plusieurs endroits où tu peux prétendre que le sentier se termine et que vous devez rebrousser chemin.»
Si la réserve Alfred-Kelly c’est un peu comme votre bon.ne chum qui vous pousse dans les côtes pour aller parler à cette personne qui vous plaît dans un party, et ce.tte même bon.ne chum qui vous sauve d’une discussion interrrrrminable avec cette personne qui n’a pas encore remarqué que de parler des fins détails des ongles d’orteils de sa grande-tante, ça ne vous intéresse PAS.
Props, A-K.
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*En consultant la carte, vous remarquerez que les sentiers écologiques de St-Hippolyte sont juste à côté!
Le Lac des Sables, à Sainte-Agathe-des-Monts
Qui n’aime pas se rafraîchir sur un plan d’eau par une chaude journée de juillet ? Le lac compte 3 plages municipales où c’est possible de se baigner, mais elles sont assez fréquentées en été. Le vrai spot où on peut être tranquille, c’est directement sur l’eau. Raphaëlle, elle, aime bien être sur le lac avec sa planche à pagaie.
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«C’est un assez grand lac où tu peux te promener longtemps. Tu peux te stationner pas mal partout près de la plage Major et il y a une petite rivière assez cute tout près, où on peut passer en pédalo, par exemple.», explique-t-elle.
Les meilleurs moments pour s’y rendre sont tôt le matin et plus tard en soirée, pour le coucher du soleil. «Là, ce sont les moments où je peux m’étendre sur mon paddle board et regarder les nuages, tranquille.»
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La cohabitation avec les bateaux et autres embarcations est à prévoir. Pour celles et ceux qui voudraient en profiter pour pédaler avant de se jeter à l’eau, la route qui longe le lac (curieusement nommé «Chemin du Tour du Lac») est superbe à vélo, et fait une belle boucle de 38 kilomètres.
Raphaëlle nous a parlé de quelques plans d’eau qu’elle fréquente avec sa SUP dans les Laurentides, mais ces lacs sont privés… ce serait donc disgracieux et très illégal de vous suggérer de vous les nommer. Mais vous pouvez faire vos recherches…
Les sentiers de vélo de montagne du Chantecler
Rendez-vous au P3 de la rue Bernina, au pied de la montagne de ski Chantecler. Skiable en hiver, cyclable en été, des sentiers de vélo de montagne et de randonnée ont été aménagés sur la montagne du Chantecler, qui donnent de beaux parcours de 29 kilomètres.
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Selon Raphaëlle, les sentiers se distinguent par leur diversité de niveaux.
«J’ai commencé l’année dernière, donc je suis encore débutante, mais y’a des pistes pour tous les goûts au Chantecler. Tu peux te challenger si t’en a envie, ou pas. Comme par exemple, si j’y vais avec mon amie Éli, on y va plus mollo, vraiment pour le plaisir. Mais si je sors avec ma mère, qui fait du mountain bike depuis des années, elle me pousse plus, on peut emprunter des sentiers plus difficiles, c’est plus forçant!», raconte Raphaëlle.
Si vous vous rendez au Chantecler, ne soyez donc pas surpris.e si vous entendez un jour Diane, 55 ans, crier à sa fille : «Aweille Raph, t’es capable, vas-y!», alors que la principale intéressée se trouve en haut d’un jump qui la fait hésiter.
Personnellement, j’aimerais vraiment ça.
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Fun fact : on ne sait pas qui, mais quelqu’un a fait son/sa p’tit.e comique en inaugurant les sentiers. «Ma piste préférée, c’est la Lake Shore. Elle mène à la plage des nudistes! Mais c’est pas une vraie plage nudiste, ils ont juste appelé ça comme ça. Il y a une petite pancarte pour l’annoncer, et les gens ont mis des bikinis dans les branches pour décorer!», me raconte-t-elle.
L’ambiance est souvent au rendez-vous dans le stationnement après la ride, ou sur les sentiers, aux intersections. Les gens s’arrêtent pour parler de leur journée, discuter avec les autres. Comme dirait Raph, «le monde de plein air, c’est vraiment du monde gentil et accueillant.»
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L’ancienne base militaire de St-Adolphe d’Howard
Dernier arrêt à faire dans les Laurentides : ce gros bloc de béton qui se dresse sur une petite colline à Ste-Adolphe est un superbe endroit pour apprécier la vue qui l’entoure, été comme hiver. Pas besoin de prévoir beaucoup de temps pour se rendre au toit du bâtiment, Raphaëlle assure qu’on est y en grimpant seulement quelques escaliers.
«Il faut faire attention où on met les pieds par contre! C’est délabré là-dedans, il y a de gros trous dans le sol, et il vaut mieux apporter une lampe de poche : il y a beaucoup de coins sombres.», prévient-elle.
L’endroit appartient effectivement à un particulier, qui n’a pas encore sécurisé les lieux, malgré les nombreuses demandes de la ville. À l’intérieur, on ne parle pas d’un parcours à obstacles digne de Jackass, mais mettons qu’il serait mieux de ne pas marcher la tête en l’air, en admirant les graffitis qui tapissent les murs et plafonds de béton.
«J’aime beaucoup m’y rendre pour les couchers de soleil, avec une bière et des ami.e.s. Ça arrive qu’on soit seul.e.s sur le toit, parfois! C’est vraiment relax.», raconte Raphaëlle. «On a déjà rencontré un artiste qui créait une œuvre sur la paroi, c’était impressionnant!»
Ces suggestions ne vous ont pas mené à la découverte de l’équivalent en plein air des prochaines Cités d’Or, certes. Mais ce sont des endroits où vous vous retrouverez seul.e, ou pas, et où vous pourrez prendre le temps de contempler les petites merveilles de la nature.
Comme votre amie Raph (oui, c’est maintenant votre amie) qui est sûrement en train de contempler une fougère, à l’heure qu’il est. Merci Raph!
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Avec toutes ces suggestions, votre prochaine journée dans les Laurentides promet d’être bien remplie ! N’oubliez pas de prendre le temps de relaxer, et pourquoi ne pas le faire avec une canette de la nouvelle bière sans alcool Hors Sentiers de Boréale en main ?