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La destination plein air qui a changé ma vie : l’île de Skye en Écosse

Ça ne s’explique pas à quel point c’est beau.

Par
Vincent Descôteaux
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L’île de Skye en Écosse est honnêtement le plus bel endroit au monde, mais je ne peux pas vous expliquer pourquoi. Je sais, c’est diablement mystérieux.

Je m’y suis rendu pour la première fois en 2010 parce que Michel, le propriétaire du Pub L’île noire m’avait confié un genre de quête.

Petite mise en contexte : comme d’habitude, je parlais fort avec une Guinness à la main en disant que j’allais bientôt faire un grand voyage en Europe. Vous avez la bonne image en tête : classique projet de « j’ai 19 ans, je me cherche et je pense que dormir dans des auberges de jeunesse va m’aider à me trouver ». (Ce n’est pas comme ça que ça marche, mais c’était quand même la plus belle expérience de ma vie.)

Michel s’est assis avec nous et m’a demandé si je comptais aller en Écosse. En fait, la formulation exacte était…

Michel : « Va en Écosse et surtout sur l’île de Skye. C’est le plus bel endroit au monde! »

Jeune Vincent : « Ah ouin? Comment ça? »

Michel : « Je ne peux pas te le dire, mais j’ai une mission à te confier. »

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La mission de Michel

Michel m’a dit de prendre le train de Glasgow pour me rendre au petit village côtier de Mallaig. C’est long, mais c’est extrêmement beau. Je me suis ramassé à faire la traversée complète des Highlands, ce qui est vraiment un spectacle qui mérite d’être vu une fois dans votre vie. La nature, les montagnes et la verdure contemplées dans le confort d’un train grande vitesse, c’est quelque chose!

Michel m’a recommandé de dormir à Mallaig, parce qu’une « grosse journée » m’attendait le lendemain. En arrivant, je réalise que la ville de Mallaig serait parfaite pour tourner le film Pittoresque, The Movie. Câline que c’est cute. Il y a la mer, des belles personnes, des maisons adorables et des petites montagnes pour faire de la randonnée de débutant.e.

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Le lendemain, je prends un bateau pour me rendre à la destination tant attendue : l’île de Skye. Déjà, en voguant, je commence à comprendre pourquoi c’est le plus bel endroit au monde. La lumière du soleil perce les nuages déchirés par le vent et produit des rayons de lumière qui se reflètent sur la mer. C’est limite miraculeux comme image.

Oh que non, on n’est pas à Rawdon ici (sans offence, Rawdon)!

Un petit bout de civilisation avant de partir dans le bois

Dès mon arrivée, je me mets en route parce que Michel m’a donné une mission, on se rappelle. Je dois prendre l’autobus pour me rendre à Portree, la plus grande ville de l’île… ce qui ne veut pas dire grand-chose, parce que 2236 personnes y habitaient en 2011.

Je suis resté quelques jours à Portree afin de me préparer progressivement à l’absence de contact humain qui m’attendait. Parce qu’en plus d’être magnifique, l’île de Skye est très peu habitée. Elle contient plus ou moins 10000 habitant.e.s pour une superficie cinq fois plus grande que l’île de Montréal.

C’est un énorme endroit magnifique et très peu peuplé. En d’autres mots : c’est très dépaysant. On peut faire des promenades de huit heures en hurlant du Green Day sans jamais croiser âme qui vive… à part des moutons. Il y en a vraiment beaucoup.

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Il y a aussi une immense montagne à Portree. Vous ne pouvez pas la manquer : c’est celle dont le sommet dépasse la ligne des nuages. Sans vous vendre le punch de pourquoi c’est le plus bel endroit au monde, disons que le sentiment de passer trois heures à escalader une grosse roche et de passer littéralement à travers le ciel pour ensuite voir au-dessus des nuages, c’est quelque chose. J’en braille encore.

Être au sommet d’une montagne avec le sentiment de voler et crier : « Je suis le roi du monde » comme un gros quétaine qui a trop écouté Titanic : check.

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Mission réussie

Back to la mission. Michel, qui, je le rappelle, possède un bar spécialisé en whisky, m’a dit d’aller faire un tour à la Distillerie Talisker, une institution légendaire qui fait ma foi de l’alcool aussi fort que savoureux. À cet endroit, il est important pour la suite d’acheter du whisky Talisker dans des bouteilles de différents formats.

Ceci fait, je dois me rendre à la Talisker beach walk. Un chemin que je qualifierais de légendaire et simple. Il passe au travers d’un terrain privé. Pas d’inquiétude, le proprio est, semble-t-il, d’accord. (Ce qui me permet de souligner que les gens sur cette île sont gentils et civils à un point qui me désarçonne encore aujourd’hui.)

Une fois sur le chemin, on marche pendant plusieurs heures. Au bout de ce magnifique paysage se trouve la fameuse plage de Talisker.

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Il s’agit d’une plage de galets située au centre d’un cratère qui fait une centaine de mètres de hauteur et qui reste à ce jour l’une des plus belles choses que j’ai vue de ma vie.

On peut aussi s’y rendre en voiture, mais où est le fun là-dedans?

Maintenant, la dernière étape de la mission que m’a confiée Michel : « Tu ne quittes pas la plage de Talisker avant d’avoir fini une bouteille de Whisky Talisker. » (Un barman, reste un barman, t’sais.)

Je sais que c’est niaiseux et quétaine ce que je vais dire, mais en même temps, je vous le rappelle, j’ai un tattoo de mappemonde sur le poignet, donc ça fonctionne avec mon personnage… Bref, ce n’est pas la destination qui compte, c’est le voyage.

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Michel a beau m’avoir donné un objectif assez simple – terminer une bouteille sur une plage (je l’ai fait, mais c’était une très petite bouteille; je ne comptais pas faire la marche de retour torché raide) –, le plus important, c’est qu’il m’a par le fait même envoyé vivre un beau périple dans le meilleur endroit pour ça.

Avant la petite bouteille de whisky sur la belle plage, j’ai grimpé le ciel et vogué sur le plus beau des océans. J’ai aussi marché en gueulant du vieux punk et je suis devenu ami avec 2500 moutons. J’ai traversé le terrain d’un fermier qui était chill avec l’idée que de jeunes adultes en quête d’eux-mêmes passent par chez lui pour aller voir de belles choses qui les suivront toute leur vie.

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Ce sont ces fameuses belles affaires qui forment une aventure marquante. Je suis d’ailleurs retourné à l’île à trois reprises, simplement pour voir ce qu’elle allait me faire vivre comme péripéties. Chaque fois, l’île avait tellement à offrir que mes attentes furent dépassées. Cet endroit a toujours un nouveau périple à proposer et c’est ce qui fait de l’île de Skye le plus bel endroit au monde. Selon Michel et moi, en tout cas.