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La belle aventure d’une photographe… d’aventures!

Entrevue avec Alexandra Racine.

Par
Charles Séguin
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Tout lâcher pour vivre de sa passion, qui n’y a pas déjà pensé? Pour plusieurs, cette idée relève de la fantaisie, mais pas pour Alexandra Racine.

En un rien de temps, la photographie d’aventure est passée du statut de hobby à gagne-pain pour cette adepte des clichés de plein air.

Du virage en ski au virage professionnel

Alexandra photographiait et jouait dehors de manière récréative depuis des années. Toujours munie de son appareil photo, elle immortalisait ses aventures et celles de ses ami.e.s.

Graduellement, la photo s’est taillé une place importante dans chacune de ses sorties. « Pendant un voyage de ski dans l’Ouest canadien, je descendais toujours la première et je photographiais mes amis en action. Je terminais mes journées avec environ 500 photos. J’avais du fun, je gagnais en expérience et mes modèles adoraient avoir des images d’eux », raconte-t-elle.

À son retour au Québec, les réactions à son travail étaient très positives. C’est à ce moment qu’elle a décidé de réorienter sa carrière. « C’est venu tout seul, comme une bulle au cerveau. »

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Elle a monté un site web et a approché autant des entreprises locales que des centres de plein air, des évènements sportifs et des particuliers. Sa réputation s’est bâtie au gré des contrats et aujourd’hui, la jeune photographe travaille à temps plein sur ses projets, qui se font de plus en plus nombreux.

«L’automne, on court après les couleurs les plus éclatantes, l’hiver, on chasse la poudreuse et le printemps, on cherche les premières feuilles vertes.»

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En plus de shootings publicitaires, elle vend certains de ses clichés sous forme d’affiches et couvre différents rassemblements sportifs. « Pour l’instant, je fais aussi de la gestion de communauté. Ça m’assure une stabilité, parce que la demande de photographes varie vraiment avec les saisons. »

En effet, Alexandra travaille fort principalement au début de chaque saison. « L’automne, on court après les couleurs les plus éclatantes, l’hiver, on chasse la poudreuse et le printemps, on cherche les premières feuilles vertes. »

Artiste multidisciplinaire

Pour chaque cliché, Alexandra cherche à capturer et à transmettre les émotions qu’évoque un moment ou une aventure en plein air. Dans l’action, elle capte les expressions faciales teintées de plaisir, de douleur, ou d’un peu des deux, et les combine à un décor onirique.

« Ce qui distingue le photographe d’aventure des autres photographes, c’est sa détermination et les risques qu’il prend pour capturer et immortaliser un moment en plein air », souligne-t-elle.

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En plus d’être une experte de son matériel photo, elle doit posséder les connaissances et maîtriser les techniques nécessaires à toutes les aventures, de la sécurité en terrain avalancheux à la descente en rappel. Tout cela pour avoir des prises de vue uniques et à couper le souffle.

Jouer dehors : l’objectif ultime

Bien qu’elle passe beaucoup de temps à préparer ses shootings et à faire de la postproduction, la photographe joue dehors presque tous les jours. « Quand je ne suis pas avec mes clients, je teste de nouvelles techniques et je fais des expériences. »

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Contrairement à ce que plusieurs peuvent penser, la fusion d’une passion et d’un boulot n’écrase pas le plaisir d’Alexandra à jouer dehors. Son amour pour l’aventure et le plein air demeure la principale source de son bonheur au travail.

En se lançant à son compte dans la photo, Alexandra croyait qu’elle ferait face à beaucoup de compétition. C’était tout le contraire. « Ce qui m’a surprise, c’est que la communauté de photographes est très ouverte à l’entraide et à la collaboration. Tous apprennent et travaillent côte à côte pour améliorer leurs projets », explique la professionnelle des clichés, qui avoue qu’un « grand stress est tombé » lorsqu’elle a fait ce constat.

«Ce qui m’a surprise, c’est que la communauté de photographes est très ouverte à l’entraide et à la collaboration.»

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Par contre, en prenant la décision de devenir travailleuse autonome, Alexe s’est vue laissée à elle-même du jour au lendemain. Elle doit gérer sa carrière et ses projets de A à Z et travaille souvent seule. Il peut aussi être difficile d’avoir accès à d’autres opinions ou à d’autres pistes de réflexion quand elle remet certaines décisions artistiques en question. « Même si je suis bien entourée, je suis la seule responsable du produit que je remets à mes clients. Ça m’a pris une bonne période d’adaptation pour m’y habituer. »

Alors qu’elle travaille sur plusieurs gros projets durant la période des couleurs, Alexandra voit grand. « J’espère un jour pouvoir obtenir un local pour y réunir plusieurs créateurs indépendants œuvrant dans le plein air. Je rêve de travailler dans un espace inspirant où les créateurs pourraient échanger sur leurs idées et s’entraider dans leurs projets. » Elle souhaite aussi pouvoir se concentrer entièrement sur la photo et délaisser la gestion de réseaux sociaux.

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Depuis son gros move, Alexandra semble inspirée, créative et bien occupée. Jusqu’à présent, sa décision lui a profité sur une multitude d’aspects. Dehors, derrière son kodak, elle est heureuse.

Cette idée de pouvoir gagner sa vie avec ses passions et ses loisirs n’est peut-être pas si utopique que ça, finalement…