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Aller sur le site de la Sépaq. Cliquer sur un parc. Choisir un emplacement de camping. Regarder les photos merdiques. Trouver un blog de crinqués de camping qui documentent l’endroit jusqu’à la fermeté de la terre pour planter tes piquets.
Lire les commentaires sur l’emplacement. Réaliser que tout le monde capote sur un autre site. Cliquer dessus. Réaliser qu’il est déjà loué. Retourner sur le blog. Te perdre dans les méandres de liens. Réaliser que le plus beau camping du Québec, selon les freaks, est à Rimouski. Considérer aller 2 jours à Rimouski pour faire du camping.
Réaliser que ça n’a pas de bon sens de faire 14 heures de route. Recliquer sur le tout premier emplacement et le booker parce que t’es à boutte. Être déçue parce que ça va être tellement moins beau qu’à Rimouski.
Imaginez de quoi j’ai l’air avant de partir une semaine à New York.
Ça c’est les étapes par lesquelles je suis passée pour des vacances de deux jours dont le but est de dormir par terre et ne rien faire de mes journées. Imaginez de quoi j’ai l’air avant de partir une semaine à New York.
Anxiété de performance de vacances
Suis-je la seule qui veut toujours avoir les MEILLEURES vacances? Je sais que non, parce qu’en procrastinant l’écriture de cet article, j’suis tombée sur celui de mon collègue qui parle de ce même sentiment.
Ou ben on est deux angoissés qu’URBANIA a engagés pour vous faire sentir mieux en vous parlant de nos angoisses démesurées, ou ben on est la pointe d’un gros iceberg de gens stressés. Je vote pour la salade (iceberg, la pognes-tu?)
Et j’ai raison: environ 25% de la population va vivre un trouble anxieux à un moment ou à un autre dans sa vie. C’est plus fréquent chez les enfants et les adolescents, mais de nombreux adultes vont continuer d’en subir les conséquences pendant leur parcours professionnel et même dans leur vie en générale… dont la planification de leurs vacances!
Il en dit quoi, Freud?
Il en dirait probablement que c’est la faute de notre mère. Mais comme Freud est mort bien avant que tout le monde devienne aussi stressé, j’ai préféré vous rapporter les propos d’un psychanalyste vivant à notre époque :
« Les vacances estivales sont les plus importantes de l’année pour plusieurs. Cela met une pression supplémentaire sur les épaules des futurs vacanciers qui souhaitent que tout soit parfait. Ils ont travaillé toute l’année pour ça, ce qui rajoute une charge cognitive qui participe à la fatigue nerveuse et physique. »
Prendre plusieurs longs week-ends durant l’année serait plus bénéfique pour la santé mentale que de prendre une grosse période de vacances condensée.
Une étude a même démontré que prendre plusieurs longs week-ends durant l’année serait plus bénéfique pour la santé mentale que de prendre une grosse période de vacances condensée. C’est logique : on se met moins de pression pour des petites escapades que pour un long voyage dans un endroit où on a toujours rêvé d’aller.
Ma gang de malades
On est tellement stressés avant nos vacances, qu’on en tombe malade! Le fautif serait notre cerveau primitif. Il perçoit le stress comme une menace et envoie des messages pour renforcer le système immunitaire.
J’imagine que ça ressemble un peu à : « 1-2-1-2. OK la gang d’organes! Arianne est dans un gros rush, on ne peut pas se permettre qu’elle pogne le flu de sa p’tite cousine! Vous êtes prêts à la défendre?! Hissez le pont-levis! » (Le pont-levis n’est pas une métaphore scientifique pour illustrer une défense immunitaire quelconque, j’trouvais juste que ça sonnait bien.)
Sauf qu’après une période de stress intense, le système primitif envoie le message que la menace est passée. D’un coup, les hormones de stress diminuent et le système immunitaire ralentit. « OK gang… ici… le… système… immunitai… FUCK! On a la gastro les chums ».
Se rajouter du stress pour avoir de belles vacances, ça fait juste augmenter nos chances d’en avoir des moins belles.
Tout ça pour dire que, se rajouter du stress pour avoir de belles vacances, ça fait juste augmenter nos chances d’en avoir des moins belles parce qu’on va tomber malade.
J’m’ennuie des diapositives
À cause des réseaux sociaux, la pression de vivre nos vacances à travers les autres s’ajoute à notre lot de problèmes. Un psychologue explique que le besoin de validation nuit à nos vacances parce qu’on ne vit pas le moment présent. On réfléchit à la photo qu’on va prendre et, une fois qu’elle est en ligne, on juge de notre expérience à travers le nombre de likes qu’on reçoit.
Le besoin de validation nuit à nos vacances parce qu’on ne vit pas le moment présent.
Quand on voit les photos sur la plage de nos pas-si-amis qui font un BBQ, on ne les a pas vus essayer de partir leurs briquettes en sacrant pendant deux heures. Instagram ne nous montre pas si notre semi-amie a passé une soirée merdique à s’engueuler avec son chum, on voit juste sa belle story de feu de camp (qu’elle a probablement filmé en étant frue).
Faque, j’tu obligée?
Baisser ses attentes est définitivement le meilleur moyen d’avoir de belles vacances. Comme ça, on peut juste être agréablement surpris en plus de ne pas avoir stressé outre mesure durant la préparation.
C’est pour cette raison que j’ai décidé de passer toutes mes futures vacances dans des endroits à la réputation merdique : je ne pourrai jamais être déçue! Laval, Ottawa et Sudbury, j’arrive!