Jouer dehors autrement : 5 rituels pour du plein air contemplatif

Novembre. Le mois où la nature s’efface un peu, où les arbres se dénudent, où nos élans ralentissent. C’est souvent le moment où nous jouons moins dehors : les parcs se vident, les sentiers et les cours d’eau redeviennent silencieux. Et pourtant, c’est peut-être la saison la plus propice pour entretenir une relation plus intime, plus consciente, plus douce avec la nature.

Trop souvent, on associe le plein air à l’action : bouger, repousser ses limites… Pourtant, il existe une foule de manières d’habiter la nature et qui ne sont pas dans la performance. Où l’on ne cherche plus à faire, mais simplement à être. Quand l’extérieur devient un espace de repos, de respiration et d’écoute, nous retrouvons un rythme plus lent, plus humain. Le plein air n’appartient pas qu’aux athlètes : c’est une invitation pour tous.tes. Être dehors, c’est renouer avec la simplicité d’exister.

Voici donc 5 rituels inspirés de la pleine conscience qui vous permettront de renouer avec la nature.

Connue au Japon depuis les années 1980, la pratique du shinrin-yoku, ou « bain de forêt », propose de s’immerger dans la nature pour s’y régénérer. Il ne s’agit pas de marcher pour se dépasser, mais de se laisser traverser.

En marchant lentement entre les arbres, on respire des molécules appelées phytoncides. Ces essences naturelles apaisent notre système nerveux, diminuent le stress et soutiennent notre système immunitaire. Ici, au Canada, nos forêts regorgent de ces bienfaits invisibles : le pin, le cèdre, le bouleau, l’érable, le chêne… tous diffusent leurs propres molécules qui inconsciemment nous font un bien immense.

Marcher en forêt n’est pas nécessairement un entraînement ni une méditation guidée : c’est une rencontre. Avancez sans but précis, laissez la forêt vous envelopper.

Dans les pays nordiques, on parle de friluftsliv, une expression qui signifie littéralement « la vie en plein air ». C’est une philosophie qui rappelle que les gestes du quotidien : lire, manger, respirer peuvent être faits dehors.

Il suffit de s’habiller chaudement et de sortir. Parmi ces gestes, il y a celui, tout simple, de siroter une boisson chaude à l’extérieur : une tasse de café sur le balcon au lever du jour, un thé fumant entre les mains pendant que la pluie tombe, ou un chocolat chaud partagé sous une couverture. Ce moment devient une manière de ralentir, de s’ancrer dans la saison, de profiter de l’extérieur avec douceur.

Le plein air ne demande ni grands espaces ni équipement spécialisé. Il peut se vivre sur un balcon, dans un parc de quartier, assis sur une roche ou les pieds dans les feuilles. Le friluftsliv invite à une relation simple et intime avec la nature. Un rappel que la nature n’est pas un lieu d’exception, mais un espace à être au quotidien.

Sortez des couvertures, des oreillers, un sac de couchage, un tapis de sol, et étendez-vous simplement dehors, peu importe la saison. Trouvez-vous un coin tranquille dans les feuilles, dans un parc, sur le balcon, sur la mousse, dans la neige, même.

Au contact de la nature, le corps se relâche et les bruits de la nature se font berceuse. Dormir dehors, c’est laisser la nature nous supporter et, à mon humble avis, une des meilleures pratiques!

Notre lien avec la nature passe d’abord par nous. Pour s’y connecter, essayez ce rituel tout simple : sortez quelques minutes et laissez vos sens vous guider. Observez les formes, les couleurs, la lumière du moment. Respirez les parfums qui vous entourent. Écoutez, touchez, laissez chaque sensation vous ramener au moment présent.

Les cinq sens deviennent alors des points d’ancrage, un rappel que le plein air est un monde à ressentir avant tout.

Les éléments sont une manière simple de demeurer en contact avec la nature. Choisissez un ou plusieurs éléments, et laissez-vous guider par ce qu’ils évoquent :

• L’eau invite à la fluidité et à la créativité : marcher près d’un lac, écouter la pluie, s’immerger – un court moment – dans l’eau froide.
• L’air allège et nettoie : respirer dehors, sentir le vent contre sa peau.
• La terre ancre et soutient : se déposer sur la terre, marcher lentement, s’appuyer contre l’écorce d’un arbre.
• Le feu transforme et réchauffe : allumer une chandelle, un petit feu, ou profiter de la chaleur d’un sauna.

Chaque élément a le pouvoir de vous ancrer au présent et à la nature.

Et si le plein air devenait une invitation à la lenteur? Il n’a pas toujours besoin d’être frénétique ou productif. Il peut être un espace où se déposer, reprendre contact avec soi et ce qui nous entoure. Parce qu’entre deux saisons, quand tout ralentit, le moment est idéal pour réapprendre à être dehors, tout simplement.