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Jouer au golf différemment avec hiatus golf
Le golf, est-ce que c’est forcément un sport de blancs, riches et boomers? Pour Florence Gagnon, la fondatrice de hiatus golf, il est grand temps de dépoussiérer l’image de ce sport ancrée dans les traditions afin de le rendre accessible à un plus grand nombre de personnes.
Discussion avec une femme qui a de la suite dans les idées.
Florence, peux-tu nous en dire plus sur hiatus golf?
Le projet hiatus golf cherche d’abord à démocratiser le golf et à le faire découvrir à une nouvelle génération. On a démarré la communauté en s’inspirant de ce qui se fait aux États-Unis. Présentement, il y a un véritable mouvement de “street golf” et de golf plus accessible. Là-bas, de nombreux terrains publics cherchent à attirer une clientèle plus jeune en assouplissant, par exemple, leur code vestimentaire.
Quand ma femme et moi étions à Los Angeles, on a été surprises de voir qu’on pouvait jouer en souliers de course et en t-shirt sur des terrains pour seulement 10 $ US [Pour vous donner une idée, au Québec, un 18 trous coûte entre 60 et 75$, sans compter la location du kart de golf qui équivaut à un supplément d’environ 40$]. Ce type d’initiative incite plus de gens à s’essayer au golf, car c’est beaucoup moins intimidant.
Je pense que le golf est un sport qui n’a pas encore connu de vraie révolution au Québec. Il ne s’est jamais vraiment renouvelé.
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On a un peu de retard, mais j’aimerais rendre le sport plus cool. Mon objectif est de faire bouger les choses, car c’est vraiment amusant et il y a de nombreux avantages à jouer. Mais c’est vrai qu’il y a encore beaucoup d’idées préconçues autour de ce sport.
Qu’est-ce que la pratique du golf a changé dans ta vie et qu’aurais-tu à dire à ceux qui prétendent que ce n’est pas un vrai sport?
D’un point de vue un peu plus personnel, le golf a beaucoup contribué à améliorer ma santé mentale et physique au cours des dernières années. Dans une ancienne vie, j’étais quelqu’un qui fréquentait beaucoup les bars, avait plein de projets, et organisait des partys. Mais quand j’ai repris le golf, j’ai commencé à boire moins, voire plus du tout, sachant que je devais me lever tôt le lendemain pour être sur le terrain.
Pendant la pandémie, j’ai pu renouer avec le sport, et ça m’a permis de passer plus de temps à l’extérieur.
Quand je joue au golf, ce sont des moments où je ne plonge pas les yeux dans mon téléphone et où je vis pleinement l’instant. Les gens ne connaissent peut-être pas tous les bienfaits du golf, mais pour ceux et celles dans la trentaine qui aimeraient se remettre au sport, le golf peut être une option intéressante.
Démocratiser le golf, c’est démanteler les idées reçues.
Jouer au golf, c’est aussi marcher pendant quatre heures et demie, ce qui représente entre 12 000 et 16 000 pas, puis devoir frapper des balles au minimum 4 à 5 fois par trou sur un parcours qui en totalise 18. On parle d’au moins une soixantaine de coups, c’est du sport. Quand tu joues deux à trois fois par semaine, c’est considéré comme un entraînement.
Comment les femmes peuvent prendre leur place dans ce sport?
Je pense qu’en ce moment, on peut être encouragé par tout ce qui se passe dans le milieu du sport féminin, que ce soit avec la nouvelle équipe de hockey, la nouvelle ligue de soccer féminine et d’autres initiatives du genre.
La représentation est importante. C’est ce que j’ai réalisé en créant des communautés. Surtout quand vient le temps de faire des sorties en groupe, c’est beaucoup plus agréable et moins intimidant. Et c’est ça hiatus golf! On crée des communautés, des espaces, des événements, le tout dans le but de rendre le sport plus inclusif.
Et comme le golf se joue à quatre, on peut être jumelé à des gens provenant d’horizons différents. Sur le terrain, je joue autant avec des personnes de 22 ans qu’avec d’autres de 72 ans. Selon moi, c’est ce qui fait la beauté de ce sport!
Quels types d’événements organisez-vous?
Cette saison, on a organisé toutes sortes d’activités pour répondre aux besoins de joueurs de tous niveaux. On propose des événements pour les débutants, des sessions pour les joueurs intermédiaires, et on prépare notre tout premier tournoi, prévu pour le mois de septembre, qui rassemblera les joueurs les plus assidus. Il y aura des prix à gagner et, bien sûr, beaucoup de plaisir.
Pour les événements d’initiation au golf, ça se passe sur un champ de pratique, avec quelques professionnels sur place pour donner des conseils. L’ambiance est détendue, avec de la musique et même quelques verres pour ceux qui le souhaitent (pourquoi pas, après tout!).
Notre objectif est de démocratiser le golf en mettant moins l’accent sur la performance et davantage sur la convivialité et l’esprit de communauté. C’est l’esprit qu’on cherche à recréer lors de nos événements.
Nos événements « 9 trous et pizza » s’inscrivent dans cette optique : le parcours est réduit de moitié, ce qui fait que la partie dure seulement deux heures au lieu de quatre. Ça permet à plus de gens de trouver un moment dans leur horaire pour découvrir le golf.
Aux États-Unis, il existe de nombreux endroits où l’on peut jouer des parties de 9 trous, et plusieurs de type PAR 3 (tout le terrain est sous forme de normale 3).
Pour ne pas manquer le prochain événement de hiatus golf, c’est ici.