Mise en scène : C’est l’heure des devoirs, et avez la forte impression que depuis quelques semaines, votre petit Siméon botche solide. Coudonc, vous dites-vous. Alors que l’an dernier, il portait une application particulière à ses tables d’addition et ses verbes en -er, Siméon semble maintenant se contre-crisser de ses devoirs.
Est-ce que ça se pourrait que votre enfant soit paresseux? Et si oui, comment faire pour contrer ce fléau?
Paresse ou détresse?
Pour pouvoir indiquer qu’un enfant est paresseux, il faut remarquer une baisse d’intérêt ou une diminution des efforts du côté des travaux scolaires. Avant, tout allait bien, et maintenant, c’est difficile. Le problème commence généralement en 2e année du primaire. « Avant ça, c’est plus une question de maturité qui n’est pas encore acquise », souligne Marianne Bissonnette, gestionnaire de produits, services aux parents et aux enseignants chez Alloprof. C’est vrai que pour certains enfants, passer de la maternelle, le paradis du jeu et du bricolage, à la première année, remplie de devoirs et de leçons, peut être un gros step qui nécessite de l’adaptation.
Ok, mais qu’est-ce qu’on fait, si notre petit.e est réellement paresseux?
Mettez votre costume de Sherlock Holmes, parce que vous allez devoir (bon gag) trouver quelque chose d’important : la cause du problème. « Il y a toujours une source à la paresse », indique Marianne.
On compte plusieurs facteurs qui peuvent entraîner une paresse chez l’enfant.
Un problème dans la vie quotidienne
Un enfant qui vit le divorce de ses parents ou des grosses chicanes avec ses amis à l’école, par exemple, peut manquer d’énergie pour ses devoirs et ses leçons. Un peu comme nous quand on se chicane avec notre chum ou blonde, ou quand notre chat est malade, il a moins la tête au travail.
Une peur d’échouer ou de l’anxiété de performance
On reconnaît surtout ce problème chez les enfants qui ont des difficultés d’apprentissage (dyslexie, difficultés motrices). « Un enfant anxieux a peur de ne pas être à la hauteur de ce que les gens pensent de lui. Il peut figer devant la tâche à accomplir », m’explique Marianne. Comme parent, on peut se demander si notre enfant a des objectifs réalistes envers lui-même, mais aussi si nous et son professeur en avons aussi.
« Si l’enfant a accumulé trop de déceptions, il va être convaincu qu’il est poche et sera démotivé », m’indique Marianne.
De l’autre côté, les enfants à haut potentiel intellectuel (HPI) ou plus avancés que les autres sur certaines matières pourraient aussi devenir paresseux si les devoirs et les leçons ne les stimulent pas suffisamment.
De mauvaises habitudes de vie
Sommeil, alimentation, temps d’écran, santé physique, répartition saine entre les activités scolaires et les activités de loisir… Un peu comme les adultes, les enfants doivent combler leurs besoins primaires avant d’être pleinement disponibles pour réaliser le travail scolaire.
Contrer le problème
Une fois la source de la paresse trouvée, il faut agir pour la contrer. Tel un ninja des devoirs, vous devrez appliquer ces quelques trucs :
S’assurer que l’enfant comprend bien la tâche demandée
On peut, par exemple, lui demander de nous expliquer dans ses propres mots en quoi consistent ses devoirs et ses leçons.
- Apprendre l’organisation
Certains enfants sont paresseux parce qu’ils sont désorganisés. On peut donc leur montrer à faire des listes et à utiliser un agenda et un calendrier, par exemple. Après tout, c’est la base de l’organisation! Pour une petite personne de 8 ans, l’importance du soin du travail bien fait n’est peut-être pas encore acquise. Expliquez-lui avec des métaphores conformes à son niveau d’intérêt : si je ne me force pas pour faire ton gâteau de fête, il ne sera pas bon. Terreur!
- Rester pas loin… mais pas trop proche non plus
Les enfants ont besoin de structure, mais pas d’un « parent hélicoptère ». « Un enfant laissé à lui-même va faire le strict minimum et se contenter de faire des choses qu’il connaît déjà. Il faut le convaincre qu’il peut faire le travail seul. Les plus jeunes ont souvent tendance à vouloir que le parent fasse les choses à leur place », souligne Marianne. Ceci dit, montrer à notre enfant qu’on est juste à côté s’il a besoin d’aide permet d’augmenter sa confiance et de stimuler son autonomie.
- Éviter les menaces
Pour faire une croix sur la paresse, il faut encourager votre enfant à faire de son mieux, sans toutefois lui imposer une pression de performance, surtout à l’école primaire. « L’important, ce n’est pas tant les notes, mais de faire les efforts », résume Marianne. On évite donc les accusations et les menaces du genre « Si tu continues comme ça, tu ne vas pas réussir dans la vie », qui, en plus d’être inutiles, sont blessantes pour votre enfant.
Ah, et une dernière chose : tout le monde, y compris vous, vit des baisses de motivation de temps à autre. Les mois de novembre et février, notamment, sont reconnus pour être des lows notoires à l’école quand il est question d’intérêt envers les devoirs. Il ne faut pas paniquer devant un petit relâchement, mais plutôt rester alerte pour éviter que celui-ci ne se transforme en réelle paresse. Autrement dit, gardez l’œil ouvert, mais demeurez clément.