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J’ai traversé les Dolomites en solo

J’ai traversé les Dolomites en solo

Mon carnet de bord des 7 jours passés en randonnée dans les montagnes de l’Italie.

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Cet automne, j’ai décidé de relever un défi unissant mes deux passions : le plein air et la photo. Pour ce faire, mon choix s’est arrêté sur une randonnée dans les Dolomites, au nord de l’Italie. Il y a quelques années, mon photographe préféré y est allé et depuis, c’est sur ma bucket list.

Comme je ne fais pas les choses à moitié, j’ai choisi de parcourir l’Alta Via 1 : un sentier emblématique qui traverse la chaîne de montagne des Dolomites. Ensuite, pour ce qui est de la logistique, des zones étant interdites au camping et le road-trip n’étant pour moi pas une option envisageable, j’ai décidé d’allier randonnée et refuges.

Le sentier se parcourt normalement en 8 à 10 jours, mais face à sa popularité grandissante, j’ai dû adapter mon itinéraire aux disponibilités des refuges. J’ai donc (presque) complété, en septembre dernier, les 120 kilomètres de ce sentier!

Jour 1 : Lago Di Braies – Refuge Munt de Sennes

10,8 kilomètres, 1097m D+, 4h

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Vers 8h, je quitte le village de Valdaora où j’ai passé la nuit, afin de prendre un train pour rejoindre la gare de Welsberg. De là, je prends une première navette qui m’amène directement au lac. 35 livres sur le dos, la caméra au cou, je suis émerveillée, excitée, mais par-dessus tout, stressée d’enfin commencer. Pas de retour en arrière. Après une heure à photographier la lumière dansante sur l’eau turquoise, je démarre enfin mon AllTrails pour rejoindre le refuge.

randonnée refuge dolomites italie

La première montée est difficile et me fait douter de mes capacités, mais j’avance, un pas à la fois, mes bâtons bien plantés dans les roches. Le sentier devient parfois vertigineux, mais je me tiens au câble de vie, déterminée à ne pas chuter. Selon AllTrails, la montée s’étend sur 6 kilomètres, et j’ai déjà hâte d’être arrivée pour prendre une pause.

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Après une pause pipi au refuge Biella, j’entame ma descente! Au loin, j’entends des cloches et soudainement, j’aperçois un troupeau de chèvres de montagne. C’est dur de garder un rythme rapide quand tout est aussi beau et qu’on a envie de tout photographier. J’arrive au refuge Munt de Sennes vers 14h30, et le soir, je dévore mon repas : des raviolis.

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Jour 2 : Refuge Munt de Sennes – Refuge Lagazuoi

24,6 kilomètres, 1814m D+, 8h40

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La deuxième journée débute en compagnie d’un couple slovène, mais on se sépare rapidement en raison de nos rythmes. Je continue donc mon chemin en solo jusqu’au refuge Fanes où je prends une pause bien mérité. 12 kilomètres sont derrière moi, 12 autres demeurent devant.

J’entame la deuxième partie, et après 3 kilomètres, j’arrive dans une vallée avec une vue à couper le souffle : vaches, chevaux, rivière, un gazon qui semble briller au soleil. C’est ce paysage idyllique que je traverse jusqu’à ce que j’atteigne un tournant devant me mener à mon refuge ; mon GPS annonce 3 kilomètres de montée, 2 kilomètres de descente suivis d’encore 3 kilomètres de montée. J’avance lentement et fait de nombreuses pauses pour admirer le tout et reprendre mon souffle.

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J’arrive enfin en haut, entre les deux rochers. La descente peut donc commencer. Le chemin en zigzag est super étroit, j’ai le vent dans la face, et il se met à pleuvoir. Misère. J’enfile mon imperméable et recouvre mon sac d’une coquille. Chaque deux pas me demande un effort surhumain et tente de ne pas me décourager en constatant que je n’ai parcouru que 3 kilomètres en 2 heures.

Par chance, le ciel s’éclaircit et j’aperçois enfin mon refuge au loin ; un arc-en-ciel surgit, mais est aussitôt recouvert d’un énorme nuage qui envahit l’horizon. Par chance, j’arrive au refuge juste à temps pour m’éviter, tenez-vous bien, une tempête de neige. J’ai eu droit à un délicieux souper 3 services, entrecoupé de séances photo puisque le ciel s’était enfin dégagé.

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Jour 3 : Refuge Lagazuoi – Refuge Nuvolau

10,6 kilomètres, 556m D+, 4h

La nuit est courte : réveillée par les ronflements d’un autre occupant, il n’est que 6h30 quand je saisis ma caméra pour capturer le lever du soleil. Le temps de prendre un petit déjeuner rapide et me voici de retour sur les sentiers à 8h du matin. Mon GPS indique 6 kilomètres de descente suivis de 4 kilomètres de montée.

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Après un long trajet en forêt, j’arrive au refuge Averau et avale un cheeseburger plus gros que ma main avant de reprendre ma route vers mon refuge pour la nuit situé 300 mètres plus loin. J’arrive à mon refuge vers 13h30 où j’apprends que le check-in ne peut se faire qu’à partir de 16h. Qu’à cela ne tienne, j’en profite pour piquer une jasette avec un couple de québécois et une dame de la Saskatchewan avec qui je partagerai ma chambre une fois le soir venu. Le staff du refuge devance le souper pour qu’on puisse voir le coucher du soleil. J’en profite donc pour prendre quelques clichés, vous connaissez la routine.

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Jour 4 : Refuge Nuvolau – Passo Giau – Refuge Coldai

24,7 kilomètres, 1478m D+, 8h10

Jour 4, 19 kilomètres au programme selon AllTrails, 23 kilomètres selon l’Alta via 1. Pour m’éviter une section de style Via Ferrata, je choisis un détour de 3 kilomètres que je parcours en compagnie de la dame rencontrée la veille. On marche ensemble jusqu’au kilomètre 9 où je dévie de l’Alta Via 1. Ça s’avère être un mauvais choix : le trajet me fait descendre jusqu’au village de Pescul avant de me faire remonter par des sentiers de vélo. La montée est interminable, je lutte pour garder le moral. Après de longs efforts, j’aperçois enfin la pancarte du refuge qui se trouve malheureusement au bout d’une autre montée. Je mets de la musique et continue mon chemin : Il faut ce qui faut pour avancer!

Avec du recul, je constate que c’était la journée la plus difficile, physiquement et mentalement. Je me console en me disant que le lendemain, la journée sera plus facile, mais mes colocs de dortoirs me recommandent de surveiller la météo des prochains jours qui s’annonce pluvieuse…

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Jour 5 : Refuge Coldai – Refuge Vazzoler

10 kilomètres, 400m D+, 3h40

Petite journée surtout en descente, ce qui fait beaucoup de bien, tant à mes pieds qu’à mon moral. Je passe environ une heure au lac Coldai à prendre des photos avant de continuer jusqu’au refuge. Enfin arrivée, je me régale de gnocchis et d’une bière.

Le refuge est fort charmant : on y trouve 12 lits collés dans une cabane extérieure, mais nous y sommes seulement 4. J’y retrouve la dame de la Saskatchewan ainsi qu’un couple belge. L’ambiance y est digne d’un camp de vacances. Le souper est assez simple, mais parfait pour énergiser les kilomètres restants : pâtes, boulettes de viande, polenta et chou. Le dessert cake of the day conclue le tout à merveille, surtout que demain s’annonce difficile : 22 kilomètres, 1300 m de dénivelé… et de la pluie.

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Jour 6 : Refuge Vazzoler – Refuge Pramperet

23,8kilomètres, 1410m D+, 7h50

Mais quelle journée! AllTrails annonce une section plus difficile au Col de l’Ours. Je marche pendant 8 heures avec la Saskatchewanaise dans la pluie et les nuages. On ne voit pas grand-chose, mais à deux, on se sent plus motivées à continuer. On prend une pause espresso au refuge Carestiato, à mi-chemin.

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Au dernier kilomètre, mon genou commence à me faire mal, et j’ai hâte d’arriver. Une fois arrivée, je suis un peu déçue d’apprendre que le refuge fait payer pour le wifi et la douche.

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Avec la pluie qu’on annonce le lendemain, la réceptionniste du refuge me conseille de: descendre jusqu’au refuge Malga Pramper, puis prendre un lift jusqu’au village le plus près.

À ce moment, je comprends que je ne parcourrai pas les 18 kilomètres restants de l’Alta Via 1.

Jour 7 : Refuge Pramperet – Refuge Malga Pramper

2,6 kilomètres, 55min

Je pars du refuge vers 8h30 en compagnie d’un couple qui fait le même trajet. On marche une heure sous la pluie battante jusqu’à Malga Pramperet, comme la réceptionniste me l’avait recommandé, la veille. C’est là que Fabio, le chauffeur, arrive, 3 minutes plus tard, avec son pick up. Même si la ride me coûte 20 euros, j’ai trop mal aux genoux pour terminer le sentier à pied.

Une fois arrivée à Forno Di Zoldo, j’attends le prochain bus en direction de Venise, sirotant un espresso dans le seul café du village, entourée de plusieurs autres randonneurs.

Mes petits conseils pour traverser l’Alta Via 1 :

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  • L’Alta Via 1 peut se faire par portions de 2‑3 jours, pas besoin de faire les 120 kilomètres d’un coup.
  • La parcours est ouvert de la mi‑juin à la fin septembre
  • Prévoyez de l’argent comptant pour les refuges (eau, douches, etc.)
  • Réservez les refuges via une agence si vous ne voulez pas vous casser le bicycle
  • Réservez d’avance
  • Des bâtons de marche, de bonnes bottes de rando et un sac à dos léger sont des musts
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