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J’ai eu une «blind date» avec la Gaspésie et là je veux qu’on emménage ensemble

Journal intime d'une Montréalaise qui visite la Gaspésie pour la première fois.

Par
Audrey PM
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URBANIA, Tourisme Gaspésie et Vivre en Gaspésie s’unissent pour vous montrer que la Gaspésie, c’est être en vacances à l’année.

Pour moi, la Gaspésie, c’était le gars low key populaire, que tout le monde aime, mais que je considérais un peu « hors de ma ligue ». Le genre de gars avec qui tu peux passer du maudit bon temps pendant quelques semaines, que tu trouves cute en estifi, mais pour lequel tu ne veux pas avoir de feels parce qu’il habite loin et que t’es pas mal certaine que de toute façon, vos personnalités sont juste trop opposées.

Alors quand on m’a proposé de m’envoyer en Gaspésie pour voir si je pouvais considérer y vivre, j’étais mitigée. Je me sentais super game et ouverte à essayer, mais j’avais quand même des doutes en termes de compatibilité.

Cependant, je vous le dis tout de suite : j’ai changé d’idée assez vite. Pour vous l’expliquer, je vous donne accès à mon « journal intime » écrit tout au long de mon séjour.

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Jour -1 : le grand (et LONG) départ

Quatorze heures d’autobus. C’est le prix à payer quand on n’a pas de permis et qu’on est trop creeped out par le covoiturage. Par contre, si on est introvertie comme moi, ça se supporte plutôt bien. J’avais apporté une provision de livres numériques, de podcasts et de musique et j’ai aussi médité les yeux ouverts, en laissant mes pensées courir librement au rythme des nombreux restaurants Normandin croisés sur la 20 Est.

Pendant les dernières heures du parcours, on roulait sur le bord de l’estuaire du St-Laurent alors j’ai juste ouvert grand mes yeux pour absorber le plus de beauté possible. De l’eau à perte de vue, ça te calme une Montréalaise sur un moyen temps.

Réveillée à 5 h, partie à 7 h, arrivée à 21 h 30 le même soir : c’est saoule de fatigue que je me suis glissée dans le douillet lit de princesse de ma chambre à l’Auberge sous les arbres.

Mon lit de princesse.

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Jour 1 : à l’aise parmi les néo-Gaspésiens

Il fait 3 degrés Celcius et il pleuviote quand je quitte ma chambre pour traverser la rue et arriver 2 minutes et 4 secondes plus tard à l’Espace GaspéCo. C’est Simon Poirier, propriétaire du fameux bistro-bar le Brise-Bise, qui a installé un espace de coworking en haut de son établissement. Il m’avait réservé un petit bureau pour que je puisse y télétravailler pendant mon séjour.

Simon et les autres locataires de l’espace sont tous entrés un à un dans mon bureau pour me souhaiter la bienvenue, se présenter et m’offrir aide, ressources, bons plans touristiques, etc. Ça fait 15 minutes que je suis arrivée et je sens déjà que je fais partie de la gang et pas juste à cause de l’accueil sympathique; aucun de mes nouveaux collègues n’est né en Gaspésie. Ils sont tous tombés en amour avec la région et/ou avec quelqu’un de la région à un moment de leur vie et ils sont venus s’installer à Gaspé.

« Les phoques sont cools, mais ici ce sont presque des écureuils : il y en a beaucoup et parfois ils gossent. »

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Question de reprendre mon allégorie de blind date avec la région, j’avais l’impression que ces nouveaux collègues étaient la gang d’amis de la Gaspésie, qui me vantaient ses qualités et tentaient de me convaincre que c’était un bon gars fiable, avec les valeurs à la bonne place.

Parmi ce qu’ils m’ont prodigué comme conseils :

« Y en a pas un d’entre nous qui regrette de s’être installé ici. C’est le plus bel endroit du monde. »

« Les phoques sont cools, mais ici ce sont presque des écureuils : il y en a beaucoup et parfois ils gossent. »

« Il y a de quoi qui se passe ici, de quoi de spécial. La Gaspésie est en mouvance, pour le mieux, et c’est super excitant. »

Je rentre à l’auberge la tête pleine d’idées, d’images mentales, de promesses que j’ai hâte de tester.

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Le club sandwich au homard du Brise-Bise. MENOUM MENOUM est un understatement.

Jour 2 : rencontrer Jean-François Tapp et avoir le coup de foudre pour la Gaspésie à travers ses yeux

Avec l’avant-midi de télétravail somme toute relax, j’étais loin de me douter que l’équipe de Tourisme Gaspésie et Vivre en Gaspésie sortirait les gros guns aussi tôt dans le séjour.

Je suis arrivée au Camp de base de Coin du banc (une auberge centenaire légendaire en pleine cure de jouvence) et on m’a immédiatement jetée dans la bulle de son nouveau propriétaire, Jean-François Tapp, 38 ans, père de famille, avec une énorme roue à hamster dans la tête et un incendie dans le cœur.

Après une courte et colorée présentation de l’histoire de son auberge, il me lance un wetsuit emprunté au Club nautique de Percé et me dit : « Enfile ça, on s’en va faire du paddle board! J’espère que t’es pas frileuse! »

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Je suis très frileuse. Et il faisait 10 dehors. Heureusement, ce wetsuit épais comme une tranche de pain, tellement serré que je feelais semi-claustrophobe, dans lequel j’ai sué environ 8 litres, m’a gardée bien au chaud tout au long de ce challenge.

Je dis challenge parce que voyez-vous, j’ai jamais fait de SUP. Je ne suis pas en forme. Je ne suis pas une fille de plein air. Je fais beaucoup d’anxiété et j’ai peur de tout. J’ai peur que JF me juge en voyant à quel point j’ai zéro muscle, zéro endurance.

SAUF QUE : l’approche de la quarantaine et une récente dépression m’ont appris à me foutre des « Et si? » et à embrasser l’inconnu avec le cœur ouvert.

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Pleine de doutes, VRAIMENT pas à l’aise en wetsuit, mais déterminée.

Résultat? J’étais pourrite mais j’ai adoré ça! J’avais le vent dans la face et j’arrivais tout juste à faire du surplace. J’ai dû avancer de maximum 3 mètres, malgré les conseils et le soutien de JF. Après 30 minutes, debout sur la planche, mais pu de force dans les bras et à bout de souffle, JF a pris pitié de moi et on a fini par placoter, assis face à face sur nos planches.

Moi en train d’être poche.

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Au retour, JF a continué de parler. Étant introvertie, je m’entends bien avec les personnalités extraverties : je prends plaisir à les écouter et j’accueille leur exubérance chaleureusement. Après cet après-midi, voici un résumé de ce que j’ai appris grâce à Jean-François :

C’était plus facile sourire que lever le pouce, pour être honnête.

Il y a un renouveau en entrepreneuriat en Gaspésie. Une vague de jeunes entrepreneurs vient brasser les choses, offrir du nouveau, revitaliser l’économie, tout en mettant de l’avant le meilleur de la région.

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C’est un peu l’Eldorado des jeunes entrepreneurs : si t’as une idée qui te semble un peu folle (comme acheter une vieille auberge et la rénover tout seul, tout en organisant 3-4 marathons par année à Percé, par exemple), il y a de bonnes chances que la Gaspésie soit la bonne place pour réussir à la réaliser.

C’est un peu l’Eldorado des jeunes entrepreneurs : si t’as une idée qui te semble un peu folle (comme acheter une vieille auberge et la rénover tout seul, tout en organisant 3-4 marathons par année à Percé, par exemple), il y a de bonnes chances que la Gaspésie soit la bonne place pour réussir à la réaliser.

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Les nouveaux entrepreneurs ont adopté une nouvelle attitude en affaires : fini la compétition, place à l’entraide. Tout le monde souhaite le succès de tout le monde, tout le monde est ouvert aux collaborations, aux partenariats, aux échanges. C’est comme s’ils visaient tous (oh surprise!) la santé économique de la région au complet. C’est pas mal ma définition d’avoir la Gaspésie « dans la peau ».

Les perspectives d’emploi et d’avancement sont excellentes. C’est pas surprenant aujourd’hui, en Gaspésie, d’avoir affaires à des CEO, des directrices, des propriétaires dans la jeune trentaine.

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Je pense que JF imagine de nouveaux projets même quand il dort.

À la fin de la journée, épuisée et déjà rackée des épaules, je me pose la question : « J’ai parlé aux meilleurs ambassadeurs de la Gaspésie, certes, mais qu’est-ce qu’ELLE a à me dire? Aweille, Gaspé, cesse de te cacher derrière tes fans, pis montre-toi telle que t’es, que je puisse savoir si on peut matcher! »

Jour 3 : la plage aux fous

C’est aujourd’hui que j’ai vraiment pu saisir ce que c’est que le quotidien en Gaspésie. Après une autre journée de télétravail, j’ai tout d’abord eu droit à une visite guidée de Gaspé le long de la promenade Jacques-Cartier. Marie-Pierre, qui travaille au centre d’archives du Musée de la Gaspésie, m’a raconté l’histoire de la ville et ses environs et elle m’a montré le minuscule premier cimetière de Gaspé, le cimetière O’Hara, situé entre une résidence funéraire et une Caisse Pop’, derrière le Dixie Lee, et dans lequel repose une douzaine d’âmes.

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Ensuite, on m’a reconduite à la fabuleuse plage Haldimand, à 10 minutes de voiture du centre-ville de Gaspé. Et là, le coup de foudre se poursuit. Devant moi : des gens qui jouent au frisbee et au spikeball, d’autres assis sur une couverture, un pique-nique devant eux, une bière Pit Caribou à la main.

Sur la mer : une tête de phoque curieux qui nous regarde jouer, des petits pingouins qui volent avec leurs toutes petites ailes et, spectacle qui m’a donné la larme à l’œil, des fous de Bassan qui plongent à 90 km/h dans l’eau pour aller chercher leur souper.

Dans le ciel : des couleurs pastel apaisantes et une fois le soleil couché, toutes les constellations qui nous font des clins d’œil.

On a fait un feu de plage avec du bois de mer échoué et on a fini nos bières en chantant les classiques de feu de camp : Gabrielle Destroismaisons, Oasis et Johnny Cash. Un 5 à 7 du jeudi ben normal, quoi.

En vacances à l’année.

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Je suis rentrée avec une aura odorante de boucane de feu, en me disant que si la Gaspésie était capable de m’offrir ça un simple jeudi soir, que je pouvais bien avoir des feux d’artifice dans la tête en m’imaginant y résider.

Pastel et paisible.

Jour 4 : la grande finale

Après un dernier avant-midi de télétravail dans mon petit bureau tout blanc, je rejoins Laurie Denis, directrice générale du site historique très cool Berceau du Canada, dans sa voiture. On l’a mandatée pour me montrer le Parc national Forillon et le village de Percé.

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Laurie est 100 % gaspésienne. Elle connaît Forillon et la route 132 entre Gaspé et Percé comme le fond de sa poche. Elle est aussi super drôle et super intéressante.

À Forillon, elle m’a notamment montré le Cap Bon-Ami, un endroit spectaculaire. Ses hautes falaises abritent des tonnes d’oiseaux de mer comme des cormorans et des petits pingouins. La plage offre une vue imprenable sur la mer et, avantage suprême, ça sent la mer. Ça sent la mer pour VRAI. Chaque respiration me donnait l’impression de me nettoyer les poumons.

Cap Bon-Ami, juste du beau.

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Le parc est rempli d’animaux de toutes sortes. On a croisé moult porcs-épics qui mâchonnaient du jeune gazon vert. J’ai aperçu un dos de baleine au loin.

« Monch monch »

J’ai eu le cœur rempli de fierté québécoise de constater la richesse naturelle des eaux et du territoire gaspésien. Cette fierté a rapidement été suivie d’un sentiment d’urgence de vouloir protéger ces richesses naturelles inestimables qui sont malheureusement menacées par les changements climatiques, l’érosion, la pollution et l’exploitation pétrolière.

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Ensuite, on a roulé sur la 132 vers Percé, en placotant de tout et de rien. On s’est arrêtées quelques minutes à Pointe-Saint-Pierre, question de se remplir les yeux de beauté.

L’arrivée à Percé, avec la vue époustouflante et quasi aérienne du village et du gros caillou, a suscité chez moi un genre de long « WOOOOOOAH » émerveillé. C’est quand même impressionnant à voir en vrai, surtout en arrivant pile-poil dans le magic hour, alors que la lumière chaude de fin de journée frappe le rocher. Le village comme tel est vraiment charmant. Il faut dire qu’on était hors-saison, alors on se promenait aisément dans les petites rues cutes, désertes et silencieuses. Je me suis acheté un coton ouaté souvenir extra large avec écrit en gros « J’<3 la Gaspésie ». Un peu à l’image de mon enthousiasme.

Photo obligatoire du Rocher Percé

On a cherché de l’Auval sans en trouver. Cette bière est plus rare de que la marde de pape. Je voulais en rapporter à mon chum, mais peine perdue. J’ai plutôt opté, selon les conseils de Laurie, pour une bière Cap Gaspé et une blanche de La Fabrique.

C’est-tu clair?

Jour +1 : en autobus vers Montréal

J’ai pris quelques heures du voyage de retour pour revenir sur mes souvenirs et mes impressions de cette élusive Gaspésie et de ma blind date avec elle. Voici quelques constats :

Comme un bon partenaire amoureux, la Gaspésie m’a fait relever plusieurs défis qui m’ont permis de me dépasser, et qui ont révélé chez moi des qualités insoupçonnées.

Je suis convaincue que si je vivais en Gaspésie, je serais en meilleure santé.

La nature est tellement présente, tellement proche, c’est vraiment facile d’en profiter, même en pleine semaine de travail. C’est vraiment simple de décider de partir en camping/SUP/randonnée et ce, sur une couille, à la dernière minute.

Je suis convaincue que si je vivais en Gaspésie, je serais en meilleure santé. Je serais plus souvent dehors, je ferais plus d’activité physique et je pourrais même devenir « une fille de plein air ».

Moi qui croyais ne pas posséder de fibre entrepreneuriale, me voilà en train d’imaginer mon mégacomplexe bucolico-artistique B & B/studio d’enregistrement/salle de spectacle/station de radio indépendante en Gaspésie. Copyright Audrey PM, volez pas mon idée, là, ok?

C’est impossible de ne pas aimer cette région. C’est le plus beau bout du monde… au monde.

En conclusion, voici mon message à la Gaspésie : « Salut ça va? Merci pour la date, j’ai adoré passer du temps avec toi. Tes amis sont vraiment gentils et je t’ai trouvée vraiment belle. T’es intéressante, remplie d’histoires et de promesses. Si jamais ça te tente qu’on se revoie, fais-moi signe, ça me fera plaisir de continuer d’apprendre à te connaître. »

Pensez-vous que j’ai des chances avec elle?

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Que ce soit pour y vivre ou pour des vacances, la Gaspésie est magique. Cliquez ici pour en savoir davantage sur les possibilités de s’y établir et ici, pour y planifier vos vacances.