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J’ai essayé la sieste extérieure scandinave avec mon bébé

À tenter si vous venez de réaliser que l'expression « dormir comme un bébé » n'a aucun sens.

Par
Gabrielle Tremblay-Baillargeon
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Soyons honnêtes : le sommeil des bébés, ce n’est jamais facile. L’image du poupon qui dort paisiblement dans son petit lit des heures durant est un mythe assez tenace merci, et quand on devient parent, on frappe un mur assez rapidement.

C’est pourquoi chaque truc qu’on nous donne tourne rapidement à l’obsession : faut-il faire jouer de l’orchestre de chambre? Lui donner une doudou? L’attacher super serré dans un sleeping bag qui ressemble drôlement à une camisole de force?

Les Scandinaves, eux, semblent, comme d’habitude, avoir trouvé la réponse, et elle est assez simple : suffit d’emmener bébé dehors, et ce, peu importe la température. Dans certaines municipalités en Finlande, 95 % des familles utilisent cette pratique – autant dire tout le monde. Des garderies danoises ont même des espaces dédiés à la sieste extérieure dans leur cour!

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La méthode

Dès deux semaines de vie (!), les bébés sont considérés comme prêts à vivre l’expérience sieste en plein air. Les parents les habillent chaudement et les déposent dans leur poussette ou dans un moïse extérieur, bien enveloppés dans des couvertures. Évidemment, plus le bébé est neuf, plus son nombre de siestes quotidiennes est élevé : les Scandinaves s’en tiennent à une par jour, beau temps, mauvais temps. La pratique est recommandée jusqu’à ce que les enfants atteignent 2 ans, mais certain.e.s l’étirent durant trois ans.

La température idéale? En hiver, on parle d’environ -5 °C, mais les parents scandinaves sont généralement confortables jusqu’à -15 °C. En dessous de ça, ça commence à être un peu froid (et surtout, moins sécuritaire).

Une étude réalisée en Finlande a démontré que les enfants qui font la sieste à l’extérieur dorment plus profondément et plus longtemps, ont un meilleur appétit et un meilleur niveau d’énergie à leur réveil. Une autre étude a conclu que les siestes en plein air optimisent le bien-être général de toute la famille – pas seulement du bébé! D’autres expert.e.s indiquent que plus un enfant passe de temps à l’extérieur, plus son risque d’attraper des maladies et des virus diminue : la pratique aiderait à renforcer le système immunitaire, aussi jeune soit-il.

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Risques à considérer

Évidemment, pour réussir la méthode, il y a quelques barèmes de sécurité à respecter.

– Habiller bébé adéquatement, en pelures d’oignon, avec des vêtements hermétiques et imperméables, et ajouter des couvertures ou une housse de siège d’auto ou de poussette au besoin. Les bébés se réchauffent moins rapidement que les adultes : le risque d’hypothermie est donc bien présent.

– Toujours déposer l’enfant sur le dos, sur une surface plate (donc pas en position assise ou semi-assise). Le visage du bébé doit être dégagé.

– Le bébé ne doit jamais être laissé sans surveillance : optez pour un moniteur ou passez du temps dehors vous aussi!

La sieste au banc d’essai

Comme j’ai passé tout l’été dans ma van, ma fille a dormi dehors une bonne partie de l’année 2021. En hiver, par contre, c’est devenu plus difficile : d’abord, j’habite au troisième étage d’un immeuble, ce qui complique un peu les choses – pour moi, l’idée de descendre dans la rue à -15 °C regarder mon bébé dormir dans sa poussette, ce n’est pas un après-midi idéal.

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Les siestes faites durant les promenades hivernales, elles, se sont pourtant super bien déroulées. Ma fille a dormi profondément et sans problème, et ce, même quand il faisait -20 °C. Est-ce que ça veut dire qu’il faut que je déménage en région pour tenter l’expérience à fond? Peut-être!

Mis à part ces quelques dodos-succès, je n’ai pas réussi à la coucher dehors. Je pense que l’allaitement y est pour quelque chose – sans sa mère et son lait, ma fille ne voulait rien savoir. Clairement, elle n’a pas lu l’étude finlandaise…

Bref, je pense que si on a quelque chose à apprendre des Scandinaves, c’est peut-être de se défaire un peu de cette rigidité typiquement américaine autour du sommeil des bébés. Un peu d’air frais, ça fait toujours du bien, et ce, qu’on ait deux semaines ou 35 ans.