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J’ai aucune action en Bourse, qu’est-ce qui se passe pour moi aujourd’hui?

Prenons tous un pas de recul sur la situation.

Par
Alexandre Perras
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C’est la troisième fois cette semaine, dont deux fois aujourd’hui, qu’un arrêt des échanges en Bourse a été automatiquement déclenché à cause de l’effondrement du S&P 500, l’indice qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street.

De notre côté de la frontière, le Canada semble être au bord de la récession alors que l’économie absorbe un double coup dur avec la panique autour de la pandémie du coronavirus ainsi que les importantes fluctuations des prix du pétrole. Ce matin l’indice S&P TSX de Toronto a aussi mis les transactions en pause. Toute va ben quoi!

Dans le climat actuel, on se pose beaucoup de questions, avec raison, vu l’aspect exceptionnel de la situation.

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Disons que, dans le climat actuel, on se pose beaucoup de questions, avec raison, vu l’aspect exceptionnel de la situation. Pour la petite histoire, je participe à un pool d’investissement fictif avec mes collègues et, malgré l’aspect «fictif» de la chose, voir mes dollars «fictifs» quitter mon portefeuille «fictif» aussi rapidement, ça fait augmenter mon anxiété, qui elle, est bien réelle. Je ne peux m’imaginer l’état d’esprit des gens qui ont du vrai argent en Bourse et qui voient la valeur de leurs investissements s’effondrer.

Mais dans la vie, mes dollars sont «un peu moins» à la merci du marché. Qu’ossa donne un effondrement du marché boursier dans mon cas?

La différence entre le marché et l’économie

En commençant par la base, c’est pertinent de bien comprendre et différencier le marché boursier et l’économie. Et pour s’y faire, nous opterons pour une analogie toute simple, mais vraiment efficace, présentée par Josh Brown, PDG de Ritholtz Wealth Management, lors d’une entrevue avec CNBC.

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Imaginez un homme ou une femme avec son chien en laisse, marchant tout simplement dans un parc. Maintenant, imaginez cette personne marchant avant confiance sur le petit sentier qui traverse le parc et ses principales attractions: le parc à chien, le terrain de balle, le terrain de soccer, etc.

On peut s’imaginer que le maître avance à un rythme assez soutenu, ne déviant pas trop de sa trajectoire. Mais le chien, lui, il est probablement parti à l’extrême gauche du sentier pour aller sentir les derrières de ses amis canidés. Il a peut-être vu un écureuil grimper sur le bel érable derrière son maître et il y a fort à parier qu’une balle l’a aussi fait dévier de sa trajectoire.

Ce qui nous intéresse, c’est le maître, celui qui tient la laisse, qui dans l’immédiat continue de garder le cap, malgré la tendance à la baisse.

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L’un est stable et avance dans une logique de long terme. L’intention initiale étant de marcher de l’entrée du parc jusqu’à sa sortie. L’autre, le chien, plus erratique et aucunement prévisible, sachant la quantité d’éléments qui peuvent croiser et modifier sa route, peut difficilement avancer selon une logique prédéterminée.

C’est donc dire que ce qui nous intéresse, c’est le maître, celui qui tient la laisse, qui dans l’immédiat continue de garder le cap, malgré la tendance à la baisse.

Le déclin du marché et son importance

Malgré leur côté erratique et imprévisible, les marchés financiers mondiaux sont des sources d’information utiles. Les hauts et les bas ne sont pas aussi importants qu’il pourrait en paraître pour la grande majorité des gens.

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Pour vous donner une idée, 80% de la valeur circulant sur les marchés boursiers est détenu par environ 10% de la population, c’est donc dire que la majorité des gens concernés directement par les fluctuations du marché sont des gens qui ont beaucoup d’argent en Bourse.

Si vous avez des fonds communs de placement, des fonds négociés en bourse ou des actions individuelles dans vos comptes REER et CELI, ce qui vous intéresse, c’est probablement le long terme, sachant que la valeur du marché futur vous importe pas mal plus que celui d’aujourd’hui. Et, bien qu’on se demande encore quelle sera l’ampleur de l’impact de la COVID-19 dans nos vies, les marchés finissent toujours par remonter.

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C’est donc dire que si vous venez tout juste de commencer à placer votre argent et que vous n’êtes pas près de prendre votre retraite, prenez un grand souffle et attendez que la tempête passe.

La situation reste bien réelle

Les chroniqueurs le disent, les planificateurs aussi. Pour l’instant, on ne peut faire autre chose que d’accepter l’état du marché et accepter qu’il est plutôt effrayant. L’économie nord-américaine tourne au ralenti et certains appréhendent déjà une récession.

Beaucoup d’incertitude plane. Il n’y a rien de plus difficile que de prédire le prochain scénario boursier, puisque la plupart du temps, les prévisions seront erronées, mais on ne peut ignorer ce fait pour autant.

Les cours des actions baissent, car les investisseurs estiment que les perspectives de revenus et de bénéfices à court terme des entreprises se sont beaucoup dégradées.

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Les cours des actions baissent, car les investisseurs estiment que les perspectives de revenus et de bénéfices à court terme des entreprises se sont beaucoup dégradées. L’impact collatéral sur les entreprises concernées pourrait se traduire par des licenciements de travailleurs. Et ça, c’est une manifestation plus concrète de l’impact de la COVID-19, mettons. Ce scénario, combiné à la perte de revenus des ménages affectés pourraient entraîner des problèmes économiques plus complexes.

Dans toute cette incertitude, la journaliste économique Annie Lowrey du magazine The Atlantic a d’ailleurs su bien exprimer cette volatilité en période d’incertitude.

«Le marché n’est pas l’économie. Il monte et descend, et ses mouvements sont largement impossibles à expliquer ou à prévoir. Les [gens] doivent éviter d’agir en fonction de leurs craintes. Tolérer la volatilité n’est qu’une partie de la possession d’investissements. Les oscillations violentes ne présentent pas d’opportunité. Ils ne manifestent pas de malheur. C’est juste du bruit. Du bruit que vous devriez vous sentir libre de supprimer.»

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Maintenant, il ne reste plus qu’à voir si le gouvernement mettra en œuvre un plan de relance budgétaire pour prévenir une récession au Canada, qui devient un scénario de plus en plus probable, selon la Banque Scotia.

Force et courage à tous mes néophytes de l’investissement boursier!