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Itinéraire pour 7 jours de vélo de gravelle et de bières au Vermont

À la recherche des trésors du deuxième État le moins peuplé.

Par
Julien Lamoureux
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Quoi de mieux, pour découvrir la scène réputée des microbrasseries du Vermont en ayant l’impression de mériter chaque gorgée, que de dépenser des milliers de calories entre chaque pinte?

C’est l’idée qu’ont de plus en plus de cyclistes qui se rendent dans l’État d’à peine 650 000 habitant.e.s avec leur vélo à gros pneus et leur équipement de camping.

Mais même si la bière n’est pas votre nectar de prédilection, l’itinéraire proposé ici est une belle manière d’explorer la région sur des routes peu fréquentées et de traverser des petits villages pittoresques.

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Cet itinéraire est basé sur le Green Mountain Gravel Growler (GMGG), développé par l’équipe de Bikepacking.com, avec quelques ajouts et modifications. Si vous vous demandez comment vous équiper pour ce genre d’aventures, voici des choses pratiques à savoir et des conseils pour voyager léger.

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Niveau de difficulté

En sept jours, mon ami Thomas et moi avons parcouru environ 580 km, avec un dénivelé total de 10 000 m.

C’est un trajet difficile, autant pour ses quelques sections techniques que pour son dénivelé imposant. Je ne recommande pas de s’y initier au cyclotourisme. Cela dit, il est très possible de choisir quelques microbrasseries et de les relier par des chemins plus traditionnels ou de faire moins de distance au total.

Se rendre au départ

De Montréal, Burlington est à environ 2 h de route s’il n’y a pas trop de trafic à la frontière. Plusieurs stationnements municipaux permettent de laisser sa voiture pendant quelques jours.

Jour 1 : Burlington ➡️ Little River State Park (79 km)

Cette première journée commence en douceur et sur l’asphalte, le temps de s’éloigner du centre de Burlington et de ses banlieues.

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Après une trentaine de kilomètres, à la hauteur de Richmond, c’est le moment de s’engager sur un sentier de terre un peu plus technique. Ce premier défi peut être évité en restant sur des routes parallèles que l’itinéraire finit par rejoindre, de toute façon.

D’ailleurs, il y a presque toujours une manière, aujourd’hui et dans les jours subséquents, d’éviter les sentiers les plus ardus et accidentés en demeurant sur des routes plus accessibles – mais aussi plus achalandées. À vous de voir!

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Waterbury est le dernier village avant le premier dodo. Le pub Prohibition Pig était recommandé, mais nous avons plutôt acheté quelques bières à l’épicerie avant de poursuivre notre route.

Le Little River State Park est tout près, si vous cherchez un camping officiel. De notre côté, nous voulions faire un peu plus de distance et nous nous sommes rapprochés de Stowe. C’est à ce moment que le gros dénivelé a commencé.

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Nous avons trouvé un petit coin de camping sauvage dans la section nord du State Park (voir ci-bas les règles à suivre pour le camping sauvage au Vermont).

Jour 2 : Little River State Park ➡️ Barton (90 km)

Ouch. C’est aujourd’hui que les jambes commencent à vraiment travailler.

Les moins aventureux.euses pourraient décider d’éviter les sentiers de vélo de montagne de Stowe, qui sont assez tricky avec des bagages accrochés à la bécane, et se diriger directement vers le village.

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Après Stowe, on emprunte des routes de gravelle et de terre vallonnées jusqu’à Morrisville. Quoi de mieux qu’une visite au biergarten de Lost Nation Brewing pour donner une seconde vie à ses cuisses? La bière du milieu de journée est optionnelle, mais recommandée.

30 km plus loin, à Craftsbury, nous avons quitté la boucle officielle du GMGG pour continuer vers l’est jusqu’à Barton, un hameau où se trouve le sympathique Belview Campground.

Jour 3 : Barton ➡️ Lac Willoughby (103 km)

Après une heure à rouler vers l’est et durant laquelle on a croisé zéro cycliste, mais deux voitures, on arrive aux abords du lac Willoughby pour la première fois de la journée. C’est très beau, mais notre esprit est plutôt occupé par le défi qui s’en vient : une montée de 3,5 km à 7 %. La vue du sommet est une magnifique récompense.

Je fais tout pour ne pas montrer que je suis épuisé après la montée.
Je fais tout pour ne pas montrer que je suis épuisé après la montée.
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Ma suggestion personnelle ici serait de se rendre à Island Pond pour dîner, mais de ne pas faire la boucle additionnelle à travers le Silvio O. Conte National Wildlife Refuge. Cet ajout d’une trentaine de kilomètres n’en vaut pas vraiment la chandelle.

Island Pond est le dernier village de la journée : prévoyez vos collations en conséquence. Toutefois, après les 35 km mélangeant chemins de VTT et routes de campagne qui s’en viennent, vous arriverez au White Caps Campground qui a tout ce qu’il faut en termes de nourriture et de bières locales.

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Vu d’ici, le lac Willoughby, surplombé des deux côtés par des montagnes, mérite quelques clichés.

Jour 4 : Lac Willoughby ➡️ Woodbury (80 km)

On dévore le burrito déjeuner du resto du camping avant de nous diriger tranquillement vers Burke. Les paysages ici sont constamment magnifiques. Les côtes à monter sont longues, mais les descentes le sont tout autant et aident à récupérer.

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À partir de Wheelock, notre itinéraire s’engage sur un chemin de VTT qui, en ce mois de mai, ressemble plus à une rivière. Notre avancée est très lente et parfois frustrante. Si vous ne voulez pas sacrer et éviter d’être attaqué par des moustiques, je vous suggère de trouver un autre chemin qui mène à Greensboro.

Sur Strava, j’ai enregistré cette journée sous le nom « La fois où on a vu un ours ». Voilà, vous êtes averti.e.s.

C’est à Greensboro qu’on aurait pu faire un détour par le nord pour visiter la légendaire Hill Farmstead Brewery, qui est un peu l’Auval du Vermont. Ses bières sont dures à trouver dans l’État et pratiquement impossibles à dénicher à l’extérieur. Le meilleur truc est donc de se rendre sur place… si votre horaire concorde, ce qui n’a pas été notre cas. La brasserie est normalement ouverte du mercredi au samedi, de 11h30 à 17h.

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On retrouve le chemin officiel de la GMGG. À Hardwick, on fait des provisions pour la soirée au Buffalo Mountain Coop Market, une épicerie mythique du coin ouverte en 1975 où sont vendus plein de bons produits locaux.

Une quinzaine de kilomètres plus loin, on campe sur le terrain de Jon qu’on a réservé sur Hipcamp, un genre d’Airbnb du camping. Le sympathique gaillard nous apporte du bois pour le feu et un boyau pour nettoyer nos vélos crottés.

Jour 5 : Woodbury ➡️ Warren (76 km)

Cette journée s’est passée en deux temps.

Le matin, des chemins paisibles et déserts nous mènent jusqu’à Montpelier, la capitale du Vermont. Les derniers kilomètres se font par un sentier de vélo de montagne pas trop difficile, que je recommande chaudement (il faut juste s’assurer sur le site web de l’association que le sentier « N Branch-EMTI » est bien ouvert).

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À Montpelier, Onion River Outdoors est l’endroit idéal pour acheter la chambre à air qu’il vous manque et des repas déshydratés pour les prochains jours. Et au Three Penny Taproom, si vous êtes chanceux.euses, vous trouverez peut-être la même chose que nous : une bière de Hill Farmstead en fût!

Mais entre Montpelier et Waitsfield, la traversée de deux sections boueuses et techniques nous enlève le sourire et ainsi disparaît notre bonne humeur. Quatre heures pour faire 35 km, ça vous dit?

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Encore une fois, il faut en partie blâmer les conditions printanières, mais on vous jugera pas de choisir des routes plus faciles pour cette deuxième moitié de journée.

On se réconcilie avec la vie chez Lawson’s Finest Liquids, à Waitsfield, en buvant un verre sur la terrasse avec le soleil qui commence à décliner dans le ciel. Un employé serviable nous suggère de nous rendre à Warren, 10 km au sud, où on pourra certainement trouver un spot de camping sauvage.

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Jour 6 : Warren ➡️ Bristol (83 km)

Arrêtez-vous déjeuner au Warren Store : vous en aurez besoin pour ce qui s’en vient. La traversée du massif des Green Mountains par Lincoln Gap inclut une montée de 2 km à 13 % de moyenne et des segments à plus de 22 %. Ça se peut que vous finissiez à pied.

Le plus dur est fait. La trentaine de kilomètres qui suivent sont constitués de beaucoup de longues descentes jusqu’à Middlebury. Le pub d’Otter Creek Brewery, où nous sommes allés, est malheureusement fermé, mais vous trouverez de quoi vous alimenter au village.

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La route jusqu’à Bristol est mollo. On sent qu’on revient dans la section un peu plus peuplée du Vermont à mesure qu’on remonte vers Burlington.

Un petit arrêt au Bobcat Café & Brewery est de mise pour goûter (encore) aux bières locales. Les campings n’abondent étonnamment pas dans la région et on doit faire un détour pour se rendre jusqu’aux Maple Hill Campsites.

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On y est accueillis par Martha, une septuagénaire rieuse qui nous installe sur son meilleur terrain.

Les chèvres de Martha.
Les chèvres de Martha.

Jour 7 : Bristol ➡️ Burlington (69 km)

Cette dernière journée, plus courte, finit en beauté cette semaine intense. Il s’agit surtout de routes de campagne qui traversent des fermes et on descend plus qu’on ne monte.

À Shelburne, vous pouvez acheter quelques bières chez Fiddlehead Brewing et les amener sur la terrasse du commerce attenant, Folino’s, pour y déguster une pizza sortant directement du four à bois.

La fin.
La fin.

Les 20 derniers kilomètres se font surtout sur des pistes cyclables. On longe le lac Champlain pour les derniers miles. L’excellente brasserie Foam Brewers apparaît alors comme une récompense après ces centaines de kilomètres parcourus et ces milliers de mètres de dénivelé grimpés.

La vraie fin.
La vraie fin.

Alimentation

Pour économiser de l’espace, nous sommes partis avec quatre déjeuners et quatre soupers déshydratés. Chaque dîner était improvisé sur la route. À la mi-chemin, à Montpelier, vous pourrez aller chez Onion River Outdoors pour acheter ce qu’il manque pour les journées restantes.

L’essentiel de nos soupers.
L’essentiel de nos soupers.

Quel vélo utiliser?

Les vélos de gravelle et de montagne sont parfaits. Le premier vous permettra d’être plus rapide sur les routes asphaltées et terreuses, tandis que le deuxième vous aidera dans les sections plus techniques. Des pneus de 35 mm minimum sont fortement recommandés.

Les règles du camping sauvage

Voici un résumé des règles de l’État du Vermont concernant le camping sauvage, ou « primitive camping ». Vous devriez consulter le site web de l’Agence des ressources naturelles pour en prendre connaissance dans leur entièreté.

  • Il doit s’agir de terres publiques qui ne font pas l’objet d’une interdiction.
  • Votre campement doit être à 100 pi (30 m) de tout plan d’eau et à 200 pi (60 m) de tout sentier.
  • Il est interdit de camper à plus de 2 500 pi (760 m) d’altitude.
  • Repartez avec tout ce que vous apportez. Si quelqu’un peut savoir que vous avez campé à cet endroit après que vous soyez reparti, vous avez échoué.
  • Seulement le bois mort peut être utilisé pour faire un feu.

Les tiques

Le Vermont est l’un des États où le plus de piqûres de tiques ont été recensés dans les dernières années. Pensez donc à éviter de marcher dans des herbes longues et à passer votre corps au peigne fin chaque soir à la recherche de ces petites bestioles indésirables. Traînez aussi une pince à sourcil, c’est la meilleure façon d’enlever une tique qui aurait réussi à s’agripper à vous. Voici quelques conseils de plus.

Bon trip!